En manchette en 2023

L'actualité du CEF en profondeur

13 novembre 2023

Participation au stage de terrain en écologie forestière et foresterie sociale
Un texte de Jean Paul Mbuangi Tasi

Eu égard à mes recherches doctorales qui portent sur l’analyse des Services Ecosystémiques (SE) issus des paysages forestiers de Manzonzi restaurés en République du Congo, il s’est avéré indispensable d’y réaliser un stage pour recueillir des informations sur la dynamique de ces écosystèmes restaurés avec le flux des avantages écologiques et socio-économiques qui en découlent. Cette zone se trouve précisément en périphérie de la Réserve de Biosphère de Luki, dans la province du Kongo central. Elle s’étend sur 5° 43’ 45’’ de latitude Sud, et 13° 15’ 0’’ de longitude Est. La quasi-totalité de son tapis végétal est dominée par des savanes arbustives soumises au régime de feux de brousse reçurent. Puisque depuis 2006, 200 ha de cette végétation ont été restaurés par la mise en défens, l’efficacité de cette restauration devrait être évaluée partant de son effet sur le flux de quatre catégories de SE, telles que définies dans le rapport du MEA (Millenium Ecosystem Assessment) paru en 2005.

A cet effet, les entretiens semi-dirigés ont été menés sur les personnes-ressources du milieu capables de tracer le flux des tendances et de l’état des SE en fonction de la restauration des paysages forestiers. Les focus groups ont été formés selon les groupes homogènes sur le plan sociodémographique (âge personnes-ressources, genre, etc) afin de disposer également des informations collectives expliquant l’ensemble de la dynamique des SE.

Par la suite, quelques SE (biomasse ligneuse, séquestration du CO2, production primaire, espèces productrices de la nourriture, médicaments, etc) ont été quantifiés à partir des inventaires floristiques. Assurément, sur la base du dispositif permanent d’inventaire installé par le WWF en 2010 sur les 10 layons constituant 101 parcelles, 10 de celles-ci ont été choisies pour l’étude de la dynamique des paysages forestiers. En se basant sur le dispositif de type « before-after-control-impact (BACI) », couramment utilisé en écologie de restauration pour évaluer l’efficacité de la méthode de restauration, l’inventaire dans ces 10 parcelles a été répété en 2014 et finalement en 2023, dans l’objectif de compléter les données liées à la quantification des SE susmentionnés.

In fine, les focus groups des personnes-ressources ont autant permis d’évaluer monétairement les SE. En fonction de la nature de ces services, trois méthodes économiques ont été utilisées : (i) méthode d’évaluation contingente qui prend en compte presque tous les SE, (ii) méthode d’évaluation des prix de marché pour les services commercialisables, et (iii) méthode des prix des substituts parfaits pour certaines fonctions écologiques.

Grâce à ce stage de terrain financé par le CEF, j’ai pu comprendre l’impact de cette restauration écologique sur la fourniture des SE dont la population a besoin pour sa survie. Une restauration écologique n’a donc du sens que lorsqu’elle intègre l’approche des SE suivant l’initiative TEEB : économie des écosystèmes et de la biodiversité. Celle-ci rend visibles les valeurs de la nature et contribue à l’amélioration des conditions de vie de la population. La valeur économique de l’écosystème que l’approche promeut, facilite autant la prise de décision à tous les niveaux.

Mes remerciements s’adressent donc à toute l’équipe du CEF pour m’avoir octroyé cet appui financier ainsi qu’à l'Institut National pour l'Etude et la Recherche Agronomique (INERA), une institution scientifique nationale en République Démocratique du Congo, pour son appui matériel durant cette période de stage.



10 octobre 2023

55e symposium international sur la Mécanisation forestière (FORMEC) et la 7e conférence de genie forestier (FEC)
Un texte de Claudie-Maude Canuel

En septembre dernier se tenait la conférence FORMEC | FEC 2023  organisée par l’Université de Florence (University of Firenze) et le Conseil national pour la recherche (National Council for Research) en collaboration avec la région de la Toscane (Regione Toscana) et l’Académie italienne en sciences forestière (Italian Academy of Forest Science). L’événement avait lieu à Florence en Italie sous le thème « Améliorer l’accès aux matériaux forestiers durables dans un monde aux ressources limitées (Improving access to sustainable forest materials in a resource-constrained world) ».

Cet événement abordait des sujets variés en lien avec les opérations forestières. Les étudiants de 2e et 3e cycles et les chercheurs présentaient leurs travaux indistinctement, à titre de professionnels en opérations forestières, dans une ambiance amicale. J’ai eu la chance d’assister à des conférences sur la quantification et la gestion des résidus forestiers, les chaînes de valeur des produits forestiers, la gestion des chantiers forestiers, l’estimation de la qualité du bois et de la biomasse forestière à partir des données LiDAR et des ordinateurs de bord, les impacts au sol de la machinerie et la logistique des opérations. D’autres sujets comme la récolte de la fibre sur des terrains difficilement accessibles (p. ex., en pentes fortes), la gestion des feux de forêt et la santé et sécurité des travailleurs étaient également abordés. À cette conférence, parmi les 200-250 personnes présentes, environ 15-20 étaient des femmes. Un panel en début de session mettait en lumière des témoignages de femmes œuvrant en opérations forestières et marquait une première initiative pour aborder cet enjeu d’équité, de diversité et d’inclusion. J’étais honorée d’assister à ce moment ; encore en 2023, mes collègues femmes et moi cumulons plusieurs anecdotes décevantes, dévalorisantes et percutantes. Ce panel représentait une réelle initiative pour un changement d’ère.

Ma participation à cet événement a été enrichissante et m’a permis de mieux cerner ma place comme experte en foresterie, mon expertise intégrant la sylviculture, les opérations forestières et l’écologie. J’ai été surprise que les enjeux liés aux changements climatiques et à l’adaptation des forêts ne semblaient pas être la préoccupation centrale, contrairement aux autres congrès auxquels j’ai participé, mais plutôt en arrière-plan. En fait, l’intégration de la sylviculture et de l’écologie aux opérations forestières semble être perçu différemment d’une région du monde à une autre, les opérations forestières de récolte pour l’approvisionnement en fibre étant historiquement le pilier de ce domaine. Or, quelques conférences soulignaient la nécessité de voir les opérations forestières non comme une fin de soi, mais plutôt comme faisant partie d’un processus, d’un moyen, afin de satisfaire les besoins divers des sociétés. Cela place les experts en opérations forestières comme des acteurs importants dans l’application de solutions globales en lien avec le maintien de l’intégrité des forêts et l’utilisation durable des ressources forestières. Après réflexion sur les propos tenus et considérant le contexte des changements globaux, je retiens qu’il impératif de créer plus de liens entre les différents domaines d’expertises entourant la gestion des ressources forestières. Ces domaines d’expertises sont variés et nécessitent une grande capacité de s’adapter à différents langages; ils peuvent passer, par exemple, du génie mécanique à la microbiologie. J’encourage donc mes collègues à bénéficier d’une telle expérience qui permet d’élargir ses horizons et de diversifier son réseau de contacts. À mon avis, ce sont les ressources forestières et les communautés qui y habitent qui en bénéficieront.

J’ai eu la chance de participer à cet événement notamment grâce à l’appui financier du CEF, étant étudiante au doctorat en sciences forestières à l’Université Laval affiliée au Centre canadien sur la fibre de bois (CCFB). Ma superviseure est Evelyne Thiffault et mon co-superviseur est Nelson Thiffault. J’y ai présenté une affiche scientifique portant sur mes travaux de recherche en lien avec l’utilisation d’opérations forestières intégrées pour l’approvisionnement en biomasse sous forme de bois de faible qualité dans l’est du Canada. Mon sujet de thèse porte sur l’harmonisation de l’approvisionnement en biomasse aux activités sylvicoles de récolte et de remise en production des sites pour la production de bioénergie. Il s’insère dans le développement de la bioéconomie, qui est en plein essor à l’échelle mondiale et pour lequel la contribution du secteur forestier canadien est importante.



8 septembre 2023

Communication d’une affiche au colloque de l’AOS/SOC-SCO « Birds as Bridges », à London, Ontario
Un texte de François-Xavier Grandmont

Du 8 au 12 août dernier, j’ai eu la chance de participer au congrès panaméricain « Birds as Bridges »  organisé par l’American Birding Association (AOS) et la Société Canadienne d’Ornithologie (SCO) qui se déroulait à London, Ontario. Lors de cet événement, un peu plus de 800 étudiants.es, chercheurs.euses, techniciens.nes se sont réunis afin d’échanger sur des thèmes variés reliés à l’ornithologie en Amérique. Du suivi de la migration par radar météo jusqu’aux enjeux de conservation spécifiques à certaines espèces en péril, les présentations et symposiums offerts couvraient un large éventail d’enjeux actuels.


François-Xavier Grandmont présente son affiche

Le congrès était composé de présentations de conférenciers.ères d’honneurs.es en matinée. S’en suivait de nombreuses séances de présentations sur l’étude des oiseaux au cours de la journée, regroupées par thème, tels que la conservation, la migration, la mue, les technologies de suivi télémétrique et autres. Ces présentations m’offrirent l’opportunité d’en apprendre davantage sur les différents projets de recherche récents ou en cours à travers le continent. En plus de ces symposiums, deux soirées étaient prévues pour des présentations d’affiche.

C’est lors de la deuxième de ces soirées que j’ai présenté mon projet de maîtrise sur l’étude des oléorésines retrouvées sur les plumes de queue du Pic à dos noir et du Pic à dos rayé dans la forêt boréale québécoise. La présentation de mon affiche ne fut pas seulement une occasion de présenter mon projet de maîtrise, mais surtout une opportunité d’échanges féconds avec des ornithologues travaillant sur des sujets semblables, en particulier les études en lien avec les mêmes espèces de pics, ailleurs en Amérique du Nord.

C’est avec beaucoup de gratitude que je remercie les organisateurs.rices de l’événement ainsi que le CEF d’avoir rendu possible ma participation au colloque « Brids as Birdges ».



8 septembre 2023

Participation au congrès International Union of Forest Research Organization à Cairns, en Australie
Un texte de Andréanne Girard-Lemieux

Cette année, le congrès de la 5e division de l’International Union of Forest Research Organization  (IUFRO) se déroulait à Cairns en Australie. L’IUFRO est une organisation qui regroupe plus de 15 000 chercheurs provenant de 120 pays. Du 4 au 9 juin 2023, ce sont une centaine de personnes provenant d’un peu partout dans le monde qui ont pu assister à plus de 80 conférences, participer à des activités de réseautage et à une sortie post-conférence sous le thème « Forest treasure chest : delivering outcomes for everyone ».


Wet Tropic World Heritage Area, Kuranda

Je m’y suis rendu afin de présenter les résultats de ma maitrise portant sur la vision d’une Première Nation pour la gouvernance d’une aire protégée du Québec.


David Hudson, musicien et conférencier, démonstration de didgeridoo

Les sujets des conférences étaient très diversifiées allant des propriétés du bois jusqu’aux produits forestiers non-ligneux en passant par la culture reliée à la forêt et au bois. Les conférences étaient toutes aussi intéressantes les unes que les autres, mais celle qui m’a le plus marquée est celle sur le didgeridoo, un instrument de musique utilisé depuis des millénaires par les peuples aborigènes d’Australie.

Même si les quatre jours de conférences ont été très formateurs, la sortie post-conférence dans la forêt tropicale de Kuranda et la station de recherche de Walkamin a été pour moi la journée la plus enrichissante. Cette excursion m’a permis de découvrir des écosystèmes que je n’avais encore jamais explorés et de mieux comprendre les défis qui leur sont associés au niveau de la conservation et de la foresterie.

Je reviens de cette expérience la tête pleine de souvenirs des paysages et des gens avec lesquels j’ai pu échanger. Je suis extrêmement reconnaissante au CEF et aux autres partenaires financiers d’avoir rendu ma participation à ce congrès possible.



21 août 2023

Présentation à la conférence “Birds as Bridges” à London, Ontario
Un texte de Myriam Lemieux

« Birds as Bridges »  est une conférence organisée conjointement par la Société canadienne d’ornithologie et la Société américaine d’ornithologie. Elle s’est déroulée du 8 au 12 août 2023 à London, Ontario. En 2023, il s’agit de la plus grande conférence sur les oiseaux en Amérique du Nord, de même que la plus importante depuis la Covid19. Cette conférence a réuni environ 800 ornithologues afin de partager leur recherche. Bien que la majorité vienne du Canada et des États-Unis, il y avait des représentants de 39 pays différents. Toute sorte de sujets étaient partagés, allant de comprendre la structure des plumes d’un oiseau à la façon dont les oiseaux migrent. Le grand thème qui regroupait toute la présentation est la conservation. On s’intéressait à comment on peut mieux protéger, conserver les oiseaux du Canada et des États-Unis. La majorité des oiseaux au Canada ne passent pas l'hiver ici, alors ils ont besoin de plusieurs habitats adéquats tout le long de leur route migratoire. C’est cet élément que j’ai trouvé particulièrement intéressant. Il y a beaucoup plus d’initiative de conservation en Amérique Central et du Sud que ce à quoi je m’attendais.


Myriam Lemieux pendant sa présentation

Le 13 août dernier, j’ai eu l’occasion de présenter mon projet sur l’effet des coupes progressives irrégulières sur une espèce dépendante d’attributs de bois mort : le Pic à dos noir. Ce fut une expérience extraordinaire. Des chercheurs et étudiants gradués de partout au Canada et aux États-Unis ont démontré de l’intérêt pour mon projet ce qui a engendré de belles discussions.

La conférence portait en son titre « Birds as Bridges » plusieurs messages. Premièrement, « Bridge » était un acronyme pour : belonging (appartenance), respect (respect), inclusivity (inclusivité), diversity (diversité), growth (croissance) et equality (équité). Ensuite, dans une optique de conservation, les oiseaux unissent différents pays et régions du monde entre elles, et la conservation des oiseaux nécessite la participation de tous ces intervenants le long de leur route migratoire. J’ai pu remarquer cet aspect par la grande diversité de gens et de pays qui étaient présents et qui parfois parlait à peine anglais, mais pour qui transmettre leur recherche était un élément capital pour continuer à progresser dans la conservation des oiseaux. Également, les oiseaux peuvent lier (faire le pont entre) différents types de discipline par exemple, des biologistes de conservation travaillant avec des biochimistes ou encore avec des entreprises minières et/ou forestières. Mais aussi les oiseaux lient le public aux chercheurs. En effet, de manière générale, les gens aiment les oiseaux, ils vont mettre des mangeoires dans leur court pour attirer les oiseaux. Et donc plusieurs conférences portaient sur le rôle de la science citoyenne dans les efforts de conservation.

Je suis amplement reconnaissante d’avoir eu la chance d’avoir pu participer à ce grand évènement ornithologique et je remercie le CEF pour son soutien.



21 août 2023

Activité de vulgarisation scientifique : à la découverte du lichen !
Un texte de Marta Alonso García et Annie St-Louis


Photo: Juan Carlos Villarreal

Le samedi 5 août s’est déroulée l’activité “À la découverte du lichen!”, intégrée dans l’événement Série Découverte Sciences Naturelles  de la Maison Léon Provancher, à Québec. L’activité était présentée par les membres du laboratoire de Juan Carlos Villarreal et l’ Herbier Louis-Marie , de l’Université Laval. Elle s’adressait au grand public et avait pour objectif de faire connaître aux participants et participantes le domaine bioclimatique de la pessière à lichens, l’un des plus vastes domaines au Québec qui s’étend sur une surface de plus de 300 000 km2, ce qui représente 20% de la surface du territoire québécois! Sa végétation se caractérise par des forêts de structure ouverte, dominées par l’épinette noire, avec un tapis de lichens accompagné d’éricacées et de bryophytes (Ministère des Ressources naturelles et des Forêts, 2022. Zones de végétation et domaines bioclimatiques du Québec. ).


Cladonia stellaris.
Photo: Adriel M. Sierra

L’activité commençait par une brève introduction aux concepts fondamentaux. Cette section était accompagnée de photos et de vidéos qui ont été projetées tout au long de l’avant-midi. De plus, les participants et les participantes ont eu l’opportunité d’examiner différents ouvrages sur les lichens, les mousses et les plantes vasculaires nordiques, dont la Flore nordique du Québec et du Labrador. La deuxième partie, plus pratique, consistait à faire découvrir aux jeunes et moins jeunes les principales plantes vasculaires, mousses et lichens de la pessière à lichens, et d’apprendre à les distinguer. Pour ce faire, des spécimens frais ainsi que des spécimens d’herbier ont été utilisés, ce qui nous a permis d’expliquer le rôle des herbiers et leur importance pour la recherche. En outre, avec l’aide d’une loupe binoculaire, tout le monde a pu profiter de la beauté de ces organismes vus de très près!


Photo: Maison Léon Provancher

Photo: Juan Carlos Villarreal

Nous tenons à remercier la Maison Léon Provancher d’avoir compté sur nous pour faire partie de la Série Découverte et aux participants.es pour leur intérêt et leurs magnifiques questions !



4 août 2023

Appui du CEF pour la participation aux ateliers de perfectionnement dans R
Un texte de Brunhel Vambi N’tambu

Mes recherches doctorales portent sur l’intensification des systèmes agroforestiers durables à base d'ignames pour l'amélioration de la sécurité alimentaire des ménages au Mayombe et au Plateau de Batéké en République Démocratique du Congo (RDC). Les régions du Mayombe et du Plateau de Batéké, dans le sud-ouest de la République Démocratique du Congo sont sujettes à une déforestation qui, compte tenu des défis démographiques et en absence de mesures appropriées en termes d’aménagement du territoire, de changement climatique et de systèmes de production agro-écologiques innovants, pourrait encore accroître l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans ces zones. L’intensification de culture d’ignames en agroforesterie est une des opportunités pour réduire cette tendance.

Hormis ma revue qui porte sur les défis d’utilisation intensifiée des ignames en agroforesterie et les implications politiques pour la sécurité alimentaire, je m’intéresse entre autres à analyser l'agrobiodiversité des systèmes agroforestiers autour de la réserve de biosphère de Luki dans le Mayombe et du village d'Ibi sur le plateau Batéké et à évaluer les relations entre l'utilisation des ignames, la sécurité alimentaire des ménages et l'accès aux revenus des femmes. Des observations sur 86 champs agroforestiers paysans, 6 groupes de discussion avec 202 témoignages et des enquêtes ont été menées sur un échantillon de 340 ménages.

J’ai eu l’opportunité grâce au programme d'aide au financement du CEF pour les activités de perfectionnement d’assister à une série d’ateliers sur le langage R, organisés par le Centre de la science de la biodiversité du Québec  (CSBQ). Ces ateliers ont couvert des thématiques allant de l’introduction au R aux analyses multivariées avancées. Ils m’ont été d’une très grande valeur ajoutée. Ils m’ont concrètement permis d’analyser les données statistiques et de produire deux manuscrits qui seront soumis à Plos One à la fin du mois d’aout 2023. J’ai donc pu prendre en mains mes analyses (Odd ratio, régressions linéaire, logistique multinomiale ordonnée, calculs de différents scores dont celui d’accès à l’insécurité alimentaire, etc.). Ces ateliers vont en effet accélérer le dépôt initial de ma thèse pour cette fin de session d’automne 2023.



24 juillet 2023

Présentation à la conférence “Forest Genetics Conference 2023” à Vernon, Colombie-Britannique
Un texte de Melanie Zacharias

Du 10 au 14 juillet a eu lieu à Vernon, en Colombie-Britannique, une conférence organisée par la Western Forest Genetics Association (WFGA)  et l’Association canadienne de génétique forestière  sur la découverte et l’innovation dans un contexte de changement climatique et plus particulièrement, sur comment maintenir des forêts adaptées aux conditions climatiques futures.

Dans la cadre de la conférence , des ateliers et des présentations se sont tenues. Les ateliers portaient sur les méthodes de collecte des semences et de sélection de plantes adaptées au climat. Ils ont été réalisés en collaboration avec des personnes ayant une expérience pratique dans ce domaine. Les présentations, incluant la participation de chercheuses et chercheurs de renommée internationale, se sont dérouléespendant deux jours. Par exemple, une présentation portant sur la manière d’intégrer les connaissances des peuples autochtones dans la restauration forestière a été largement appréciée. Le deuxième jour, j’ai eu l’occasion de présenter mon projet sur l’adaptation climatique des peupliers et d’en discuter avec d’autres chercheuses et chercheurs. Lors de la dernière journée del’évènement, nous avons eu un souper dans un vignoble suivi d’une dégustation de cidres de cette région.

En plus des présentations, on avait la chance de participer à deux excursions. La première excursion était la visite des vergers à graines de la région de Vernon, tandis que pendant la deuxième visite, nous avons visité une expérience de migration assistée avec des espèces d’arbres différentes. De plus, nous avons découvert différentes forêts de la Colombie-Britannique et nous avons assisté à une démonstration de l’utilisation de drones.

Lors de la conférence, j’ai rencontré de nouvelles personnes et j’ai trouvé de bonnes idées pour mon propre projet. J’apprécie la chance d’avoir pu y participer et je remercie le CEF pour son soutien.



10 juillet 2023

Présentation à la conférence conjointe North American Caribou Workshop – Arctic Ungulate Conference
Un texte de Pierre-Alexandre Labranche

Du 8 au 12 mai 2023 se tenait à Anchorage, en Alaska, une conférence conjointe entre le North American Caribou Workshop et l’Arctic Ungulate Conference dont le thème était Crossing Boundaries. Cette conférence réunissait 600 personnes provenant de 10 pays différents. J’ai eu l’opportunité de m’y rendre pour y présenter des résultats préliminaires provenant de mon projet de maîtrise, avec le support très apprécié du CEF.

La semaine a commencé par des ateliers sur divers sujets. Celui auquel j’ai participé s’intitulait Structured Decision Making as a Model to Integrate Different Knowledge Systems and Achieve Collaborative Conservation. Cette formation présentait un modèle d’aide à la décision qui, selon moi, gagnerait à être plus connu et appliqué. D’autres ateliers avaient également lieu et abordaient certains usages de R et Google Earth, les mesures de neige, la narration d’histoire et des approches pratiques de restauration.

S’en sont suivi 3 jours de présentations variées ayant lieu dans 5 salles en parallèle. Les sujets abordés étaient tout aussi diversifiés : génétique, écologique des populations, réussites en conservation, analyses de politiques gouvernementales, etc. Le respect des Premiers peuples, l’intégration des connaissances autochtones et la cogestion étaient également à l’honneur dans plusieurs séances et plénières. Ma propre présentation a eu lieu le mercredi 10 mars en fin de journée, lors du bloc Rétablissement, Planification et Implémentation. Le titre était Reconciling Boreal Caribou Conservation with Sustainable Forestry Practices Using Systematic Conservation Planning.

Enfin, la semaine s’est conclue par des visites organisées par la conférence. J’ai personnellement pu participer à une visite au Alaska Wildlife Conservation Center, à 1h de route d’Anchorage. Dans un paysage magnifique entouré par des montagnes aux sommets recouverts de neige, nous avons pu voir les différents animaux qui y sont gardés souvent depuis leur enfance et qui ne peuvent être remis en liberté. Le centre participe également à un projet de réintégration du bison des bois en Alaska après sa disparition de l’Alaska il y a plus d’un siècle. Un nombre conséquent de bisons sont élevés en captivité sur le site pour être éventuellement relâchés dans la nature, et le projet va bon train depuis plusieurs années déjà.

Dans l’ensemble, ma participation à cette conférence a été une expérience enrichissante qui m’a permis de rencontrer de nombreuses personnes ayant écrit des articles scientifiques qui ont été centraux dans la réalisation de mon projet. Les nombreuses conversations de couloir et pendant certains événements ont également été une grande source d’apprentissage et de réflexion. Je me considère privilégié d’avoir pu y participer, et je remercie ma direction de recherche ainsi que le CEF pour leur soutien dans ce voyage.



21 juin 2023

Semaine forestières à Amos
Un texte d'Elise Berthiaume

Une semaine forestière riche en événements a eu lieu à Amos avec le lancement du livre Boreal Forests in the Face of Climate Change , le colloque annuel du GREMA et le Rendez vous des ressources naturelles de l'AFAT  sous le thème des coupes partielles. Dans le cadre du colloque annuel du GREMA, plusieurs prix ont été remis aux étudiants et étudiantes !

Félicitations à:

  • Martín Alcalá Pajares pour avoir gagné le prix de la persévérance
  • Ana Verhulst-Casanova pour le prix de l'engagement
  • Anoj Subedi pour le prix de la réeussite académique
  • Julie-Pascale Labrecque-Foy pour le prix de la recherche

Un grand bravo à Lucie Barbier pour avoir remporté le prix de la meilleure présentation orale et à Julie-Pascale Labrecque-Foy pour la meilleure affiche!

Un concours de photographies a également eu lieu ... voici les récipiendaires!

  • Catégorie Aventure Terrain: Sabrina Cloutier avec La demoiselle et sa proie, Saint-Mathieu d'Harricana, 2022.
  • Catégorie Folies Labo: Elsa Dejoie avec Fragments de vie : Les secrets enfouis des cernes de croissance du bois révélés, INRS, 2023.
  • catégorie #TeamGREMA: Amélie Bergeron avec Décompresser le zodiac ou les chercheurs?, Parc National de la mauricie, 2022.
  • Prix du public: Jonathan Cazabonne avec L’émergence d’une petite flame, Station de recherche de la FERLD, 2022.

Bravo à vous !

Elsa Dejoie
Amélie Bergeron
Jonathan Cazabonne
Sabrina Cloutier



16 juin 2023

Le Cedar Club se réunit pour la première fois dans les états des Grands Lacs
Un texte de Olivier Villemaire-Côté

Du 5 au 8 juin, plusieurs chercheurs du fameux Cedar Club se sont rencontrés au Michigan et au Wisconsin pour échanger sur l’aménagement du thuya occidental, une espèce en déclin qui vit de nombreux défis de régénération. C’est ainsi que Jean-Claude Ruel (Université Laval), Laura Kenefic (US Forest Service) et moi avons eu la chance de faire une tournée de plusieurs sites de recherche s’intéressant à la restauration de peuplements dégradés de thuya. Nous avons aussi pu développer des liens avec d’autres chercheurs étudiant l’aménagement du thuya occidental (dont Rod Chimner, Michigan Technological University; Christel Kern, US Forest Service). La grande majorité des travaux que notre groupe de recherche a réalisé sur le thuya occidental jusqu’à présent se sont effectués dans l’est du Canada et en Nouvelle-Angleterre, où les enjeux sont différents de ceux des états de Grands Lacs. Notamment, la population de cerfs de Virginie est plus élevée au Michigan et au Wisconsin qu’elle ne l’est ici, et la pression de broutement sur cette espèce fortement sélectionnée y est donc considérablement accrue.

Nous avons terminé notre tournée régionale en animant un atelier sur la sylviculture du thuya occidental auprès de praticiens locaux. Co-organisé par le Wisconsin Department of Natural Resources et l’University of Wisconsin – Stevens Point, l’atelier a accueilli plus de 50 forestiers et biologistes intéressés par la mise en valeur du thuya occidental et préoccupés par les nombreux enjeux de régénération propres à cette espèce. Mes collègues et moi avons donc présenté un compte-rendu de nos travaux de recherche au courant des dernières années, dont mes travaux de doctorat. Nous avons ensuite visité quelques sites et présenté ces enjeux et pistes de solutions dans un contexte pratique. Le groupe de participants était très varié et de nombreuses perspectives intéressantes ont été mises de l’avant, ce qui a alimenté de nombreuses réflexions et nous a inspiré pour des recherches futures!

Nous avons finalement participé à un épisode du ballado SilviCast  sur le thuya occidental, qui devrait paraitre en juillet 2023.



5 juin 2023

Présentations et apprentissages au 90e Congrès de l’Acfas
Un texte de Jeanne Desrochers-Arsenault


Jeanne Desrochers-Arsenault
Photo: Julie Ferland

Le 90e Congrès de l’Acfas s’est déroulé à l’Université de Montréal, à HEC Montréal et à Polytechnique Montréal du 8 au 12 mai 2023. Regroupant plus de 300 colloques scientifiques (dont celui du CEF ), plus de 600 présentations libres et une vingtaine d’ateliers, conférences et séances de discussions thématiques, ce congrès permettait un vaste réseau de partage, d’apprentissages et d’inspiration. C’est dans ce contexte que j’ai présenté et discuté de résultats de recherche inédits de mon équipe composée des professeurs Jean-Michel Beaudoin, directeur de recherche, et Marie-Ève Dufour, co-directrice de recherche. Les résultats portaient sur les perceptions des employeurs et intervenants de l'inclusion des personnes autochtones dans le secteur forestier. La capsule vidéo de ces résultats de recherche est disponible en ligne .

J’ai aussi assisté à l’événement La réconciliation économique, un élément clé de la réconciliation avec les peuples autochtones, présenté par l’École des dirigeants des Premières Nations (EDPN) et co-animé par Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL). Cet événement était un rappel important du fait de tenir compte des Premières Nations dans le développement de projets socioéconomiques, de leurs droits, du contexte historique, ainsi que de leur engagement ferme envers leur mieux-être économique. J’ai également participé à la séance Inclusion et exclusion dans les pratiques organisationnelles, animée par Michel Cossette, professeur agrégé au département de gestion des ressources humaines à HEC Montréal. Cette séance de discussion m’a permis de présenter à nouveau des résultats de recherche de mon équipe et d’en discuter à la lumière des questions et des apports théoriques complémentaires des participant.e.s à la séance. Parmi les éléments de discussion, nous avons traité de la restitution des données et de la mobilisation des connaissances, des limites et du paradoxe de l’équité, de la diversité et de l’inclusion, des partenariats, de l’amélioration des pratiques en inclusion organisationnelle par la sécurisation culturelle, ainsi que de la posture d’allié.e.s. Je compte rapporter plusieurs de ces réflexions, apports théoriques et sources d’inspiration au comité EDI du CEF pour lequel je suis étudiante membre.

En terminant, je tiens à remercier le CEF pour son soutien et son apport dans mon parcours au doctorat.



31 mai 2023

North American Caribou Workshop- Arctic Ungulate Conference
Un texte de Genevieve Degré-Timmons


Étude ciblant le sud de l’aire de répartition du caribou boréal aux Territoires du Nord-Ouest (NT1). © G. Degré-Timmons

Du 8 au 12 mai se déroulait la réunion conjointe du North American Caribou Workshop-Arctic Ungulate Conference  (NACW-AUC) sous le thème de franchir les frontières (« crossing boundaries »). Nombreux experts se sont réunis à Anchorage (Alaska) afin de partager leurs connaissances, expériences et passions pour les ongulées nordiques (c.à.d. caribou, bœuf musqué, renne, orignaux, mouflon de Dall). Plusieurs participant(e)s ont signalé la situation critique du caribou à travers les régions circumpolaires et soulevé l’importance de concilier savoirs autochtones et science afin d’informer et prioriser les efforts de gestion.

Grâce à l’appui financier du CEF et du programme CRSNG-Alliance, j’ai eu l’opportunité de participer à cette réunion. J’ai assisté à un atelier d’initiation au Google Earth Engine (GEE) et du package TuktuTools . L’atelier visait à se familiariser avec quelques fonctionnalités de GEE (ex. importer et manipuler des données satellites) et à s’initier à un nouvel outil d’analyse du mouvement dans R. De plus, j’ai présenté les résultats préliminaires de mes travaux de recherche portant sur l’impact des feux de forêt sur la sélection d’habitat et le mouvement du caribou boréal aux Territoires du Nord-Ouest. La réponse comportementale du caribou varie en fonction de l’âge du peuplement. Les caribous semblent sélectionner les jeunes brûlis (1-10 ans) ainsi que les forêts mature (> 30 ans) et éviter les forêts en régénération (11-30 ans) en été. L’utilisation des jeunes brûlis est inattendue. Ces habitats perturbés ont longtemps été considérés des habitats favorables pour l’orignal et pouvant supporter une plus grande densité de prédateurs.


Forêt en régénération (7 ans après feu) aux
Territoires du Nord-Ouest. © G.Degré-Timmons

Lors de cette réunion, la majorité des études présentées sur des populations de caribou boréal focussait dans les portions sud de leur aire de répartition, où les perturbations anthropiques ont été identifié comme une menace pour la survie du caribou. Toutefois, les mécanismes influencent le déclin du caribou dans la partie nord de leur aire de répartition ne sont toujours pas bien compris. L’augmentation de la fréquence et la sévérité des feux de forêt et la fonte du pergélisol dus au changement climatique pourrait avoir un impact sur la dynamique de la succession forestière et influencer l’utilisation de l’espace par différentes espèces et donc modifier la dynamique prédateur-proie. Bref, des experts présents au NACW-AUC se questionnent si certaines mesures du programme de rétablissement des caribou des bois, population boréale  sont bel et bien adaptées au contexte des unités gestions situés dans les régions nordiques.

Finalement, cette opportunité m’a permis d’approfondir mes connaissances ainsi que renouer avec mes partenaires de recherche en personne et d’établir de nouveaux contacts à l’international.



3 mai 2023

Field Trip to IDENT
A text by Raquel Kanieski, visiting professor from Brazil
Last Friday, I had a very rich experience visiting an experiment of IDENT  - The International Diversity Experiment Network with Trees, in Montreal. IDENT is a network of Biodiversity - Ecosystem Functioning (BEF) experiments with trees that include several sites in North America, Europe, and Africa. This Montreal experiment established in 2009 two independent gradients (species richness and functional diversity gradient) with 12 North American and 7 European forest species.

Besides the opportunity to get to know a new experiment, be in the forest, and get in touch with different tree species, the most exciting thing about this visit is their results. The results prove that mixtures are more productive than monocultures of the same species. And to be inside this experiment makes me wonder how it would work for forest production in Brazil. In Brazil, the productive planted forest has focused on monocultures, and, despite the mega natural biodiversity, the main cultivated species are exotics, especially from Pinus and Eucalyptus genera. In 2021, Brazil's total planted forest area was 9,93 million hectares (about 1% of the total area), being 75,85% by Eucalyptus and 19,4% by Pinus. Imagine replacing this large area of monocultures in Brazil with a mixture of species! Undoubtedly this visit inspired me to think about new projects in Brazil similarly and continuously think about how to turn science into practical action.

Thanks to Alain Paquette for the tour.


Outside the experiment planted in 2009

The participants were from McGill, France, Finland, USA, Brazil, and Germany

Alain Paquette, one of the conceptors

17 avril 2023

Stage de recherche dans le groupe de recherche du Dr Barry Gardiner à l’Institut Européen de la Forêt Cultivée (IEFC) à Cestas en France
Un texte de Laurie Dupont-Leduc


Laurie Dupont-Leduc

Du 13 octobre au 25 novembre 2023, j’ai eu l’occasion de travailler dans le groupe de recherche du Dr Barry Gardiner à l’IEFC  à Cestas en France. Au cours de ce séjour à Bordeaux, j’ai pu discuter de mon projet avec le Dr Gardiner ainsi qu’avec ses collègues de l’INRA qui travaillent sur le vent, sur la diversité en peuplement forestier et sur la productivité forestière.


Projet de recherche plantation de pin maritime (Pinus pinaster)

Le Dr Gardiner est reconnu internationalement pour ses travaux sur le chablis et la biomécanique des arbres. Il m’a aidé à calculer la charge de vent totale distribué aux arbres à l’échelle du peuplement pour l’ensemble de mon aire d’étude au Québec et à Terre-Neuve. Cette donnée est au centre de mon troisième et dernier chapitre de thèse. Effectivement, à travers mon projet, je souhaite mieux comprendre l’effet de la diversité des forêts sur la productivité forestière en analysant les changements des patrons de croissance selon les régimes de vent.

Ce séjour m’a permis de parfaire mes connaissances quant à l’effet du vent sur les forêts, en plus d’établir une collaboration avec l’IEFC. À la suite des échanges avec le Dr Gardiner et son groupe de recherche, j'ai pu intégrer le vent à mes modèles, ce qui me permettra de finaliser les analyses de mon dernier chapitre de thèse et d’inclure de nouveaux éléments liés à la discipline dans la rédaction de mon manuscrit. J’ai aussi pu assister à plusieurs réunions d’équipe de l’IEFC ce qui m’a permis de me familiariser avec les nombreux projets auxquels ils participent dans la région de la Nouvelle-Aquitaine, ailleurs en France et en Europe. J’ai ainsi expérimenté un nouvel environnement de recherche, ce qui a été très enrichissant, autant du point de vue humain que professionnel. J’ai également fait une présentation sur l’ensemble de mon projet de thèse pour les chercheurs et employés de l’IEFC et de l’INRA, suivi d’une période de questions et d’un moment d’échange autour d’un café.

Je souhaite remercier le Dr Gardiner et toute l’équipe de l’IEFC pour l’accueil chaleureux, ainsi que mon directeur de thèse Robert Schneider, l’UQAR et le CEF pour l’incroyable opportunité, le soutien et l’aide financière qui m’a permis de réaliser ce stage de recherche en France.


17 avril 2023

Unlocking the Secrets of Plant Functional Traits: Experience at an Intensive Week-Long Course
Un texte de Thaís Reis Prado et Sara Yumi Sassamoto Kurokawa

We recently had the opportunity to attend the International Winter Course on Plant Functional Traits , co-organised by Alison Munson. The course was designed for graduate students to have an intensive experience learning concepts and theories related to the use of a trait-based approach. The lectures covered a wide range of topics, including how to measure traits, the application of the approach to understand biotic responses to environmental factors, and an introduction to existing trait databases. The instructors were knowledgeable and passionate about the topic, and they created a supportive and engaging learning environment. We had the pleasure of learning from experts with diverse backgrounds and from different countries. Plus, they were present not only for their lectures, which gave us the opportunity to talk and exchange during our free time. Huge thanks to Francesco De Bello (CSIC, Valencia, Spain), Eric Garnier (CNRS, CEFE, France), Bill Shipley (University of Sherbrooke, Canada), Alison Munson (Laval University, Canada), Juan Posada (University of el Rosario, Colombia), Juli Pausas (CSIC, Valencia, Spain), and Miguel Verdu (CSIC, Valencia, Spain).

Hands-on measuring Functional Traits: What made the course truly unique
What made the course truly unique was the hands-on experience we gained in measuring functional traits. We were able to apply the concepts we learned in class to real-world situations, such as measuring traits in plants in the field. During our group activity, we focused on measuring leaf traits such as stomatal conductance, greenness, leaf area, leaf mass per area (LMA), and specific leaf area (SLA). We performed statistical analysis on the data we collected and presented our results to all participants.

Immersion in the Spanish countryside: A beautiful setting for learning
The course was held at Mas de Nogueras, located in the mountains outside Valencia, Spain. The scenery was breathtaking and provided the perfect backdrop for the course. Due to the location in the countryside, we were able to immerse ourselves in the region, surrounded by typical Mediterranean vegetation, enjoying the local cuisine, and socializing with our hosts.

Acquiring and Sharing Knowledge: A productive experience
During the course, we had the opportunity to discuss our own research projects and how the functional traits approach could be applied to our specific cases. We also completed a literature review on functional traits to receive course credits from our universities. This added workload was worthwhile, as it deepened our knowledge of plant traits in our field of research and inspired new ways of working with them.

In conclusion, the International Winter Course on Plant Functional Traits was an exceptional experience that provided a comprehensive overview of the topic and practical skills that we can apply to our own research. The lectures were informative and engaging, and the hands-on activities allowed us to apply our newfound knowledge in the field. We highly recommend this course to anyone interested in functional traits, as it is a valuable investment that can enhance research skills and contribute to the broader scientific community. Overall, we are grateful for the opportunity to participate and for the knowledge we gained from this experience.



7 avril 2023

Une journée pour célébrer un ingénieur d’écosystème exceptionnel
Un texte de Mélanie Arsenault avec la collaboration de Mariano Feldman

Si vous avez déjà fait une randonnée près d’un cours d’eau, vous avez probablement déjà remarqué des souches d’arbres abattus se terminant en forme de cône. Le sculpteur responsable? un gros rongeur à queue plate, le castor du Canada (Castor canadensis); c'est d'ailleurs l'emblème de notre pays. Ce vendredi, le 7 avril, marque la journée internationale du castor . C’est donc le temps de souligner cette extraordinaire espèce clé et les services qu’il rend à nos écosystèmes.

Le castor tient beaucoup de rôles dans la forêt boréale, dont celui d’ingénieur d’écosystème. Il crée de nouveaux habitats en construisant des barrages qui augmentent le niveau de l’eau. Les impacts de ces barrages donnent bien du fil à retordre à plusieurs industries et propriétaires d’infrastructures. Le castor est la seule espèce animale, autre que l’humain, qui est capable d’abattre un arbre mature. On pense bien connaître cet agent de perturbation, mais lorsque vient le temps de mitiger des conflits l’impliquant de façon éthique et durable, on s’aperçoit qu’il existe toujours un manque de connaissances sur les façons dont il occupe son territoire.

Un agent de perturbation que nous observons de près à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)
Le castor se retrouve présentement comme thème central de plusieurs recherches menées par des membres du Centre d'étude de la forêt. Parmi celles-ci, le projet de maîtrise de Mélanie Arsenault, réalisé au sein du groupe de recherche en écologie de la MRC Abitibi (GRÉMA ) de l’UQAT. Il vise à démystifier un peu plus la dynamique d’occupation du territoire par cette espèce clé en contexte de forêt boréale et tempérée. Sous la direction de Miguel Montoro Girona et de Guillaume Grosbois, cette recherche utilise des observations en nature, des relevés de données dendroécologiques d’arbres broutés, ainsi que des analyses d’isotopes stables pour gruger plus creux dans le sujet.

Dans sa thèse de doctorat, Mariano Feldman a quant à lui examiné l’utilisation des étangs de castors par les amphibiens, les oiseaux et les mammifères dans le Nord-du-Québec, et les a comparés à celle des tourbières. Les résultats de l’étude ont montré que les étangs de castors sont davantage utilisés comme habitat de reproduction par les amphibiens, car ils sont peu profonds, moins acides et qu’il y a moins de poissons prédateurs.

Une grande partie de la composition de la forêt boréale que nous connaissons aujourd’hui est le résultat de la succession d’espèces végétales qui ont prospéré dans les trouées de la canopée laissée par les castors. Leurs modifications du milieu influencent la structure des peuplements végétaux et façonnent l’hétérogénéité du paysage. En érigeant des barrages et des étangs, les castors créent de nouveaux milieux humides. En résidant à l’intersection du milieu aquatique et forestier, les castors multiplient les interactions entre ces deux écosystèmes et enrichissent la biodiversité de la forêt boréale.

Un allié à ne pas mépriser
Les changements climatiques que nous vivons actuellement nous démontrent que la forêt tempérée migre lentement vers le nord, entraînant un agrandissement de l’habitat du castor . On peut donc s’attendre à un accroissement des populations de cet animal dans un avenir proche.

En apprendre davantage sur les façons dont les castors occupent leur territoire aiderait à découvrir de nouvelles stratégies pour mitiger ces conflits de manière plus humaine. Les castors offrent des services inestimables  à leur écosystème. Ils sont de véritables alliés dans la lutte contre les changements climatiques. Les étangs qu’ils créent sur une rivière retiennent l’eau, ralentissent le courant et remplissent les réservoirs d’eaux souterraines, assurant une réserve d’eau plus stable tout au long de l’année. Les milieux humides ainsi créés deviennent d’excellents refuges lors du passage d’un feu de forêt et augmentent la biodiversité en fournissant de nouveaux habitats propices à de nombreuses espèces. Nous avons tout à gagner à approfondir nos connaissances sur ses stratégies de sélection d’habitats. Nous pourrions mieux apprendre à coexister en harmonie avec lui afin de continuer de bénéficier des précieux services qu’ils rendent à l’environnement ... sans aucune rémunération.



5 avril 2023

My experience at the Nees Institute for Plant Biodiversity
Un texte de Dennis Escolástico

As a PhD student in the Biology department, I did an internship in the Nees Institute for Plant Biodiversity  in Bonn, Germany. The internship project focused on the evolution of a group of mosses distributed in arctic, subarctic and alpine habitats. The moss genus Racomitrium, specifically the sect. Racomitrium, has complex phylogenetic relationships that make it difficult to understand its evolutionary relationships. Racomitrium lanuginosum is a key plant in Northern environments due to its abundance and association with N2-fixing bacteria. The populations of this species can be found on different continents and are morphologically similar; however, recent studies using molecular markers have proved the existence of well-differentiated molecular lineages suggesting cryptic speciation.

The research goal was sequencing the samples in PacBio HiFi technology to produce long-read data and infer the phylogenetic relationships within the section Racomitrium. These goals were modified due to sequencing platform resources, and we used Illumina sequencing. Nevertheless, the main goal was achieved with modifications. We produced data for samples from different locations in the northern hemisphere. We optimized the pipelines for bioinformatic analyses. The DNA regions of interest were extracted from a test dataset as training. The phylogenetic analyses will be performed in the following months.

This internship allowed me to know other laboratories and different approaches to science. Here, I learned different approaches to studying plant diversity, from species diversity to diversity of adaptive mechanisms and morphological traits. The seminars at the Nees Institute were a glance at the many exciting research the students and professors conducted. In addition, the internship allowed me to think about new academic and professional directions. The research project provides the host institute with a partner for future collaboration in research. Furthermore, my participation in the institutional seminar at the Nees allowed the host institution to know the research we are conducting at Université Laval to share ideas between laboratories.

I am grateful to the CEF for its support as a student.


30 mars 2023

Sédiments des lacs du parc national d’Opémican et dynamique passée des pinèdes
Un texte de Dorian M. Gaboriau et Marion Blache


Pinède surplombant le lac Sparling au parc national d'Opémikan. © Gaboriau

Début mars 2023, une équipe de chercheurs et étudiants du Laboratoire International de Recherche sur les Forêts Froides  a foulé la glace de cinq lacs du parc national d’Opémican en collaboration avec la Sépaq . Les chercheurs de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), de Ressources Naturelles Canada (RNCan) et de l’Université de Montpellier (UM) souhaitent étudier la dynamique passée des pinèdes à pin rouge (Pinus resinosa Ait.) et à pin blanc (Pinus strobus L.) en forêt tempérée nordique, afin de mieux appréhender la dynamique future de ces essences face aux changements climatiques. Ce projet de recherche contribuera à répondre à des enjeux de conservation liés au pin blanc et au pin rouge dans la région d’étude.


Extraction des sédiments du carottier Livingstone. © Gaboriau

Le parc national d’Opémican est composé de nombreuses pinèdes dont on sait qu’elles dépendent étroitement des feux pour s’établir et se régénérer. Au cours des derniers siècles, la proportion de pins au sein du paysage a décliné, notamment en raison de la surexploitation associée à une politique de suppression des feux.


Localisation des sites échantillonnés au sein du parc national d’Opémican (Réalisation : Marion Blache)

Pour mieux comprendre les liens entre les régimes de feux et la dynamique d’établissement et de succession des pinèdes, l’équipe de recherche souhaite mettre en lumière les interactions entre les feux, les pinèdes et le climat au cours des derniers millénaires. Après une première campagne de terrain concluante au parc national de la Mauricie en 2022, l’équipe s’est cette fois rendue au Témiscamingue.

L’objectif de la mission : extraire des sédiments de lacs de quelques hectares afin de reconstituer la dynamique arborescente de deux espèces de pins endémiques du Canada. Le signal sédimentaire en termes de particules carbonisées issues des feux de surface, sera également caractérisé (fréquence, taille de feu, et taux de brûlage). Pour cela, le Petit lac de Laniel, le lac Sparling, le lac Dubout, le lac Peudeau et le lac Gauvin (trois derniers noms, non officiels) ont été échantillonnés. Les lacs contenaient entre 2,4 m et 6 m de sédiments. Les premières observations effectuées sur le terrain, notamment l’abondance de macro-restes végétaux dans certains lacs, seront utiles aux analyses ultérieures.

À présent, place aux analyses en laboratoire, soit quelques centaines d’heures d’identification des charbons de bois au microscope. D’autres indicateurs seront identifiés ultérieurement comme les grains de pollen, les macro-restes végétaux et les restes de chironomes (petites mouches présentes à l’état fossile dans les sédiments) afin de reconstituer la dynamique naturelle à long terme de la végétation, des feux et du climat des 10 000 dernières années.


L'équipe au complet pour mener à bien la mission. © Marion Blache

Ce projet est mené par l’étudiante Marion Blache, en doctorat en cotutelle entre l’UQAT et l’UM depuis plus d’un an sous la supervision des professeurs Yves Bergeron, Adam A. Ali  et Hugo Asselin. La collaboration de la Sépaq (Sarah Lavoie et Carine Bergeron) et Ressources Naturelles Canada (Martin Girardin, David Gervais et Mathieu Gauvin) a grandement facilité l’extraction des sédiments et l’accès aux sites d’études. Les travaux de recherche ont aussi mobilisé plusieurs ressources de l’UQAT dont Raynald Julien (Forêt d’enseignement et de recherche du lac Duparquet de l’UQAT), et Dorian M. Gaboriau (Laboratoire International de Recherche sur les Forêts Froides de l’UQAT).


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