Le blogue du CEF

Articles approfondis, conseils des professionnels de recherche du CEF, comptes-rendus de colloque, opinions des membres, articles de vulgarisations...

1 février 2024

Compte-rendu d’un Colloque CGU-Banff
Un texte de Marc-Frédéric Indorf
Du 7 au 10 mai 2023, j’ai eu le grand plaisir d’assister au colloque annuel de l’Union géophysique canadienne entouré des sommets des Rocheuses autour de Banff. Les quelques gouttes de pluie qui sont tombées ont donné une raison supplémentaire de rester dans les salles de conférences. Mais s’il y avait un beau soleil, je serais quand même resté sur ma chaise, tellement il y avait des choses intéressantes. Comme tout colloque, la richesse de l’expérience vient de la diversité des thématiques et des participants. C’était une belle occasion d’apprendre sur les paramètres de fonte des combes de neige et du pergélisol en altitude, le cycle de méthane dans des réservoirs d’eau pour vaches, les mouvements tectoniques du continent nord-américain, les effets de la déposition azotique d’origine anthropique en arctique, les enjeux liés à la collecte de données hydrologiques par drone et encore d’autres.

De plus, presque la moitié des communications ont abordé les tourbières : les cycles de carbone (CO2, CH4), de sulfate, de mercure et d’azote, les interactions hydrologiques entre tourbières et forêts environnantes en présence d’activités humaines (coupes, drainage, reboisement et d’autres), les projets de restauration de tourbières dans l’ouest canadien après exploitation pétrolière, les efforts pour homogénéiser les informations au niveau continental et le fonctionnement hydrologique des petites surfaces tourbeuses dans le sud d’Ontario. Les échanges en coulisse ont permis à chacun de découvrir des particularités des tourbières des différents contextes géologiques du Canada. Ma propre communication, avec son approche botanique, s’est montrée particulièrement stimulante pour les autres chercheurs ayant travaillé sur les tourbières des Basses-Terres de la Baie d'Hudson entre le Manitoba et le Québec.

S’il y a des conclusions à faire à partir de mes observations, je commencerais à souligner le fait que la complexité des systèmes tourbeux permette à chaque discipline de trouver son compte. Les hydrologues s’extasient sur l’eau, les podologues sur la tourbe et les botanistes sur les végétaux. En même temps, les particularités de ce système obligent les chercheurs d’aller à l’encontre des autres disciplines. Comme le soulignait Pete Wittington de Brandon University au Manitoba, ce sont des milieux humides qui sont dominés par un sol (la tourbe), qui n’en est pas un, et une litière (aussi la tourbe), qui est plus vivante que morte. Une autre conclusion, surtout partagée par ceux qui connaissent les Basses-Terres de la Baie-James, est l’importance et l’urgence de mettre en place des programmes de surveillance coordonnés malgré les obstacles liés aux différentes juridictions provinciales du Manitoba, de l’Ontario et du Québec. Peut-être la plus marquante était l’ampleur grandissante d’une conscience collective autour de l’importance des tourbières sur les plans écologiques, politiques et socio-économiques.

Enfin et en guise de récompense pour ces journées passées en salle, le soleil s’est pointé le lendemain de la cérémonie de clôture pour nous laisser une journée ensoleillée de randonnée en haute montagne.

Je dois toute ma reconnaissance au CEF et à la chaire industrielle sur la biodiversité en contexte minier de l’UQAT pour avoir rendu possible cette expérience et à la Société québécoise de bryologie pour sa générosité en m’accordant l’honneur d’être le premier récipiendaire de la nouvelle bourse Jean Faubert.

Puis, tout compte-rendu de Banff ne sera pas complet sans une photo de paysage…


Marc-Frédéric dans les montagnes rocheuses autour de Banff, Alberta



18 janvier 2024

Compte-rendu d’un stage au sein du Forest Action Lab de l’Université de la Colombie-Britannique, Vancouver
Un texte de Claudie-Maude Canuel

Je termine mes études de doctorat à l’Université Laval portant sur l’approvisionnement en biomasse forestière pour la production de bioénergie dans l’est du Canada. Pour ma progression personnelle et professionnelle, je m’intéresse plus largement aux systèmes administratif, politique, énergétique et sociétal entourant la transition énergétique et l’essor de la bioéconomie, dans laquelle les bioénergies forestières s’insèrent. Jusqu’à dernièrement, la majorité de mes expériences professionnelles avaient été réalisées dans le contexte de l’est du Canada. Je trouvais qu’il était grand temps que j’ouvre mes horizons. J’ai décidé de réaliser un stage de 4 mois dans une autre université et dans une autre langue : l’anglais. Cette démarche a été appuyée par ma direction de recherche (Evelyne Thiffault et Nelson Thiffault) et ma direction de programme (André Desrochers), que je remercie sincèrement. Leur confiance en mes idées parfois débordantes et leur support font une bonne différence dans mon cheminement et mon appréciation de mon programme d’études.


Sortie à la "Malcolm Knapp Research Forest". Photo par Claudie-Maude Canuel

Le professeur Dominik Roeser, mon superviseur de stage, a généreusement accepté de m’accueillir dans son laboratoire de recherche en opérations forestières. Ce dernier est d’origine allemande et a travaillé plusieurs années en Finlande sur des travaux portant sur la biomasse forestière. Il est ensuite arrivé au Canada pour joindre l’équipe de FPInnovations, puis de l’Université de la Colombie-Britannique. Le professeur Roeser m’a accueillie et supportée d’une façon très humaine et comme un membre de l’équipe à part entière : j’en suis extrêmement reconnaissante. L’équipe était multidisciplinaire et composée d’étudiants provenant de partout dans le monde : l’Allemagne, l’Italie, les États-Unis, la Chine, la Corée du Sud, l’Espagne et le Canada anglophone et francophone. Malgré la sévère crise du logement à Vancouver, un miracle inattendu m’a permis de dénicher une chambre en colocation à proximité de l’Université. J’y cohabitais avec six autres étudiants et professionnels d’autres origines : le Mexique, la France, l’Australie, le Brésil, l’Inde et le Pakistan. Je n’aurais pas imaginé que mon stage soit d’une telle richesse. À entendre tous ces différents accents au quotidien, je me sentais comme une vraie citoyenne du monde !


Sortie sur l’île de Vancouver. Photo par Claudie-Maude Canuel

Le but de mon stage était de faire une analyse comparative des enjeux et des opportunités en lien avec le développement de chaînes de valeur de bioénergie forestière entre le Québec et la Colombie-Britannique. La Colombie-Britannique a été choisie comme destination puisque cette province bénéficie d’un historique et d’une expertise développée en la matière. J’ai accompagné le Forest Action Lab au Symposium "FORMEC | FEC 2023" en Italie. J'y ai présenté une affiche scientifique (voir le compte-rendu : "55e symposium international sur la Mécanisation forestière (FORMEC) et la 7e conférence de genie forestier (FEC)". J’ai également participé au congrès annuel "Vancouver Island and Interior Safety Conferences" à Nanaimo. J’ai rencontré plusieurs chercheurs dans mon domaine et dans des domaines connexes. J’ai assisté en partie au cours "Bioenergy" (BEST 301 avec le professeur Hisham Zerriffi) et "Forestry in British Columbia" (FRST 547 avec le chargé de cours Salmon Lee). J’ai réalisé des sorties terrain pour visiter différentes installations forestières sur l’île de Vancouver et sur la côte du Pacifique. J’ai également visité un ranch dans la région Cariboo au nord de Vancouver. J’y ai rencontré des forestiers de différentes générations. Leurs témoignages constituent sans doute un des moments les plus marquants de mon stage. Ils ont raconté avec émotions la lutte contre les feux qu’ils avaient dû mener de manière autonome quelques années plus tôt pour protéger leur bétail, leurs terres et leurs maisons. J’ai constaté comment l’impact des feux peut être indélébile, à la fois pour le maintien de l’intégrité des forêts, mais aussi pour le bien-être physique et mental des communautés qui habitent le territoire.

En somme, je n’aurais pu demander une meilleure expérience pour compléter mon parcours universitaire. Je suis extrêmement reconnaissante envers le CEF pour leur généreux soutien financier dans la réalisation de ce projet. J’en ressors outillée pour la poursuite de ma thèse et avec un réseau de contacts élargi à travers le Canada. Pour en savoir plus, je vous invite à consulter mon rapport de stage .



********************************************************** *************************** FRQNT ************************ **********************************************************

Le CEF est un
regroupement stratégique du

********************************************************** *********************** Infolettre *********************** **********************************************************

Abonnez-vous à
l'Infolettre du CEF!

********************************************************** ******************** Colloque du CEF ********************* **********************************************************

********************************************************** **************** Balcony Garden Project ****************** **********************************************************

********************************************************** ************** Formations et Écoles d'été **************** **********************************************************

Formations et Écoles

Summer School in Evolutionary Ecology and Biology 2024 
Pedagogical coordinator is Adam Ali.
24 juin - 3 juillet 2024
Campus Triolet, Montpellier, France

********************************************************** ********* Mémoire CEF Changements Climatiques ************ **********************************************************

********************************************************** ***************** Pub - Symphonies_Boreales ****************** **********************************************************