En manchette en 2018

L'actualité du CEF en profondeur

19 décembre 2018

Introductory Population Genomics: From Data to Inference?
Texte et photo de Anthony Piot, Ming Ming Cui et Roos Goessen

Last November Physalia Courses organised two workshops at Laval University. One of them entitled “Introductory Population Genomics: From Data to Inference” aimed to present key analyses of population genomics using SNP data. Such analyses included tests of genomic diversity, population structure, hybridation and introgression, selection identification and landscape genomics.

Each presented concept was introduced in a theoretical lecture followed by applied exercises using bio-informatics approaches. Participants learnt basic commands and uses of UNIX and R environments. Different software and packages in these two environments were used to perform analyses and visualize results.

This course was a big asset for everyone working on population genomics. It allowed us to familiarize ourselves with every step of the analyses using test dataset and reflect on how to perform the analyses on our own data.

We thank the CEF and our director Dr. Ilga Porth for giving us the opportunity to follow this workshop.


11 décembre 2018

Environmental concerns in Rights-of-Way Management, 12e Symposium international
Texte et photos de Karelle Gilbert

Au mois de septembre dernier a eu lieu le 12e symposium international sur les « Environmental concerns in Rights-of-Way Management ». Cette édition du symposium se tenait à Denver, au Colorado et rassemblait plus de 400 participants. Ayant lieu tous les 3 ans, ce symposium est une occasion de partager des connaissances par rapport à la réduction des impacts environnementaux liés aux emprises de transport d’énergie (lignes hydro-électriques, gazoduc, pipelines, etc.). Des gestionnaires de compagnies de distribution d’énergie, des agences gouvernementales, des consultants, des entrepreneurs et des universitaires étaient sur place pour dévoiler leurs saines pratiques en matière de protection de l’environnement et s’inspirer des travaux des autres participants.

Plus de 80 présentations étaient à l’horaire couvrant les thèmes du contrôle de la végétation, de la gestion de la faune et des pollinisateurs, de la planification et de la conciliation des usages dans les emprises et de l’adaptation aux changements climatiques. J’ai eu la chance d’effectuer une présentation orale intitulée « Envisioning a new way of managing low-volume roads in Québec, Canada ». Dans cette présentation, j’ai expliqué le projet de recherche auquel je participe pour mon doctorat, accompagnée de 4 autres étudiants à la maîtrise.

Les participants ont aussi eu la chance de participer à une sortie terrain dans le parc national des montagnes Rocheuses. En plus d’être une occasion de réseautage, la sortie a permis aux participants d’en apprendre plus sur la gestion de l’eau dans cette partie des États-Unis. Sachant qu’il y a environ 300 jours par année sans précipitation, la disponibilité de l’eau est un enjeu auxquels les gestionnaires doivent faire face en permanence.

Les discussions que j’ai eues avec divers participants après ma présentation m’offrent maintenant de belles pistes de collaboration pour la suite du projet qui n’auraient pas été possibles sans ma participation au symposium. Je remercie le CEF et mon directeur de thèse, Sylvain Jutras, responsable du projet, de m’avoir permis de vivre cette expérience.


5 décembre 2018

17th North American Caribou Workshop
Texte de Ève Rioux et photos de NACW

La conservation du caribou est un enjeu important et d’une grande priorité. Le congrès a permis la rencontre de plusieurs organisations qui ont le même objectif, le rétablissement et la conservation du caribou. Toutes ses organisations ont partagé ensemble leurs connaissances sur le caribou au cours des 5 journées du 17th North American Caribou Workshop. Cet atelier, qui a lieu à tous les deux ans, réuni les institutions académiques, les organisations autochtones et les membres des communautés, les différents niveaux du gouvernement ainsi que les compagnies forestières. Un des objectifs du congrès était de travailler ensemble, toutes disciplines et cultures confondues afin d’assurer la conservation du caribou. Plusieurs autochtones étaient présents afin de partager avec nous leurs histoires et leurs préoccupations. Ce congrès était aussi important afin de mettre à jour les connaissances scientifiques sur le caribou et de partager les nouvelles informations.

Ma participation à cet atelier, du 29 octobre au 2 novembre 2018 à Ottawa, m’a permis d’en apprendre plus sur le caribou ainsi que de partager des résultats nouveaux sur la diète de la population de caribou de la Gaspésie, un de mes chapitres de mon doctorat. J’ai présenté une affiche scientifique intitulée Diet composition of the Atlantic-Gaspésie caribou: insights from stable isotope analyses. Cette expérience fut très enrichissante puisqu’elle a ouverte de belles discussions sur mon projet de recherche et les futures avenues de celui-ci. Cet atelier m’a aussi permis de rencontrer et d’échanger avec plusieurs chercheurs et biologistes influant dans la recherche sur le caribou.

Je remercie le CEF, mon directeur Martin-Hugues St-Laurent et ma codirectrice Fanie Pelletier de m’avoir permise d’assister à cet atelier et d’être revenue avec la tête pleine de nouvelles idées.


8 novembre 2018

12e Conférence étudiante de l’Association Universitaire Canadienne d’études nordiques
Texte et photos de Dorian Gaboriau

Du 1er au 3 novembre 2018, s’est tenue la 12e conférence étudiante de l' à l’Université de l’Alberta à Edmonton, Canada. Fondé en 1978, l'AUCEN est un organisme national sans but lucratif dont l’objectif principal est de contribuer au bien-être du Nord canadien, de ses collectivités et de ses habitants en favorisant le partage de connaissances acquises dans les recherches et les études nordiques.

Ma présentation intitulée « Increased occurrence of extreme fire years on the Tłı̨chǫ territory » portait sur la reconstitution du régime des feux depuis 1960 et sur l’identification des saisons de feux dites « extrêmes » enregistrant d’importantes superficies brûlées au sein du territoire de la nation Tłı̨chǫ situé au cœur des Territoires du Nord-Ouest. Cependant les sujets abordés lors de la conférence ont porté sur diverses disciplines et problématiques sur le Nord telles que la surveillance du changement climatique et de l’environnement, le réchauffement de l’Arctique et événements extrêmes associés, les paysages de pergélisol et périglaciaires, le savoir autochtone et l’art du Nord, la faune terrestre, la vie marine de l’Arctique, etc. Dr. Martin Raillard représentant de Savoir Polaire Canada (POLAR), Mr. Duane Ningaqsiq Smith représentant de la nation Inuvialuit et Mr. James Raffan, auteur aventurier ont participé à cette conférence en partageant leurs propres expériences liées aux territoires du Nord.

J’adresse mes sincères remerciements au CEF et à mes directeurs de recherche Hugo Asselin et Adam Ali pour leur soutien dans la participation à cette conférence.


5 octobre 2018

Goettingen award for Forest Ecosystem Research to Valentina Vitali
Texte et photos de Valentina Vitali

Dr. Valentina Vitali receives Goettingen award for Forest Ecosystem Research (Goettingen, Germany) at the FowiTa conference the 24th of September, in Göttingen. The environmental and forestry scientist Dr. Valentina Vitali receives the Goettingen Prize for Forest Ecosystem Research for her work on the potential of Douglas fir and silver fir as possible substitute tree species for spruce in the context of climate change in the Black Forest of Germany. The award for special achievements by junior researchers in forest ecosystem science includes prize money of 2.500€. Dr. Vitali completed her dissertation at the Chair of Silviculture of the University of Freiburg, where she was supervised by Prof. Dr. Jürgen Bauhus, in only three years. The results of her work were published in international scientific journals, such as Global Change Biology.

As part of her work, Dr. Vitali has investigated how three factors influence the growth of annual rings: drought stress, the composition of tree species and future climate changes, including changes in seasonal climates. For the Black Forest, she could show that not only Douglas fir, but also Silver fir is more resistant to drought stress and recovers faster than Norway spruce. Furthermore, Silver fir benefits from a mixture with the other two tree species in dry years, while mixed stands of Douglas fir and Norway spruce tend to have a negative impact on overall recovery. While Silver fir and Douglas fir benefit from milder winters and spring periods, Norway spruce does not. The scientist, who has recently taken up a postdoctoral position at the Université du Québec à Montréal in Canada, thus showed that, apart from the non-native Doughlas fir, which was originally imported from North America, Norway spruce exists as a native alternative for the coniferous woodland of the Black Forest in Germany, in order to counteract the loss of spruce during future climate changes."

Congratulations Valentina!

Valentina is currently doing a postdoc at UQAM under the direction of Christian Messier and Alain Paquette


7 septembre 2018

Les sols forestiers à l’honneur au centre-ville de Québec: retours sur le colloque NAFSC-ISFS 2018
Texte et photos de Benjamin Andrieux

Près de 200 chercheurs et étudiants en provenance de tous les continents se sont réunis en juin dernier pour participer à la 13e Conférence nord-américaine sur les sols forestiers (NAFSC) – 9e Symposium international sur les sols forestiers (ISFS)  qui s’est tenue au Château Laurier, au centre-ville de Québec. Avec l’aide des membres du comité scientifique et du comité d’organisation locale (Evelyne Thiffault, professeure ULaval; Rock Ouimet, chercheur MFFP; Sébastien Dagnault, technicien au Service Canadien des Forêts; Jérôme Laganière, chercheur au Service Canadien des Forêts; et Donald Cayer, ULaval), les co-présidents de la conférence - David Paré et Paul Hazlett (Service Canadien des Forêts) - ont marqué le 60e anniversaire de la NAFSC. Cette année, les six sessions thématiques étaient accordées sous la bannière des interactions sols-forêts dans un environnement changeant.

En guise d’ouverture, le professeur Dan Binkley (Colorado State University) a proposé un discours sur la place des sols dans les recherches en foresterie. Au cours des trois jours de sessions plénières, les participants ont pu assister à 48 allocutions et ont également eu l’opportunité de discuter des recherches actuelles autour des quelques 122 posters préparés pour l’occasion. En plus de David Paré, le CEF était représenté par plusieurs de ses membres qui ont participé activement à cette conférence:

  • Marine Pacé, stagiaire postdoctorale UQAT (poster, Lichens contribute to open woodland stability in the boreal forest through detrimental effects on pine growth and root ectomycorrhizal development).
  • Osvaldo Valeria, professeur UQAT (poster, Predictive mapping of paludification in black spruce forest of eastern Canada using remote sensing and a Random Forest approach).
  • Alexandre Collin, stagiaire postdoctoral TELUQ (poster, Sugar maple litter decomposition and nutrient release rates in southern Quebec: Influence of forest species composition and other environmental factors at various scales).
  • Florence Tauc, étudiante à la mâitrise ISFORT-UQO (poster, Microtopography and rainfall exclusion effects on sugar maple and bitternut hickory fine roots vertical distribution).
  • Eva Masson, étudiante à la maîtrise ISFORT-UQO (poster, Nitrogen deposition, edge effect, sugar maple, soil composition, foliar nutrition).
  • Isabelle Menard, étudiante à la maîtrise ULaval (poster, Evaluation of the mitigation potential of climate change following afforestation of open woodlands).
  • Nicolas Belanger, professeur TELUQ (poster et rapid fire, The Deleaves drone – A tool for fast and easy sampling of foliage from large trees).
  • Simon Bilodeau-Gauthier, stagiaire postdoctoral TELUQ (poster et rapid fire, A second fertilization with biosolids and wood ash near canopy closure shows significant benefits in hybrid poplar plantations).
  • Benjamin Andrieux, étudiant au doctorat UQAT (présentation orale, Causal relationships among abiotic and biotic drivers explain soil carbon stocks change with time since fire in boreal forest ecosystems).
  • Manuella Strukelj, stagiaire postdoctorale ULaval (présentation orale, Tree species richness and water deficit interact to affect microbial community activity and soil carbon and nitrogen pools in temperate plantations).

La deuxième journée du colloque était consacrée aux excursions sur le terrain. La région de Québec était mise à l’honneur, avec des présentations sur la géologie régionale, les sols et la dynamique des forêts mixtes ou résineuses au parc de la chute-Montmorency, au mont Wright et à la forêt d’étude Montmorency. Les participants ont donc pu apprécier le cadre naturel et appréhender la gestion forestière dans la région de Québec. Cette journée au terrain a été très appréciée, puisqu’elle était aussi propice aux rencontres et discussions plus informelles.

Nous avons également apprécié l’ambiance collégiale qui régnait au banquet du mercredi soir. Dans le cadre exceptionnel du Séminaire de Québec, c’est avec une grande émotion que plusieurs hommages ont été rendus aux collègues défunts qui ont marqué la recherche sur les sols forestiers par leurs travaux et leurs personnalités. En plus d’offrir une restauration de choix et de faire découvrir des mets locaux, cette soirée a aussi été une occasion pour gratifier plusieurs des membres de l’assemblée avec la remise de divers prix.

La NAFSC-ISFS 2018 était ma première participation à un colloque international. Personnellement, j’ai trouvé ce colloque des plus enrichissants. En effet, les posters et présentations étaient très variés et de très bonnes qualités, et j’ai rencontré de nombreuses personnes avec qui nous avons eu des échanges très intéressants. Cela a, par ailleurs, été l’occasion pour moi de mettre un visage sur les noms de certains chercheurs que je croise régulièrement au fil de mes lectures d’articles scientifiques. J’ai donc hâte d’aller au prochain colloque NAFSC, mais comme il se tient tous les 5 ans, il faudra attendre 2023. Au plaisir de vous y retrouver, c’est un rendez-vous!


7 août 2018

Stage à l’INRA Orléans (France) et participation au colloque international: « Wood formation and tree adaptation to climate ».
Texte et photos de Valentina Butto


Sciage d'une carotte de bois

Mon sujet de thèse concerne l’étude de la croissance radiale de l’épinette noire le long d’un gradient latitudinal au Quebec. J’étudie donc la formation du bois (xylogénèse) au travers des cellules qui ensemble forment un cerne de croissance annuel. Même si elles sont très petites, ces cellules ont par leurs caractéristiques une grande importance dans la détermination de la qualité du bois et de ses propriétés. Dans la première partie de mon projet, je me suis focalisée sur les dynamiques temporelles de développement des cellules du xylème. J’ai donc observé comment la taille des cellules et de leurs parois cellulaires changent le long du cerne par rapport à la durée de leurs phases de développement pendant la saison de croissance.

Je me suis demandée par la suite comment le carbone est distribué le long du cerne et de quelle manière son patron se lie à celui des caractéristiques cellulaires. C’est pour cette raison que le 3 mai, j’ai pris l’avion pour la France et je me suis rendue au centre de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) d’Orléans.


Mesure de densité du cerne avec Windendro (un logiciel Regent Instruments)

Dans ce centre de recherche, l’INRA dispose en effet d’une machine à rayon x permettant de mesurer la densité le long du cerne, ce paramètre étant un important proxy de la distribution du carbone.

Grâce aux outils mis à disposition par l’INRA et à ses chercheurs et techniciens, j’ai pu finaliser mes mesures et commencer mes analyses. Le jeu de données que j’ai produit sera essentiel pour le deuxième chapitre de mon doctorat, où je vais croiser ces informations avec les données des dynamiques temporelles des cellules.

Pendant mon séjour à Orléans, j’ai eu aussi la chance de participer à la conférence internationale «Wood formation and tree adaptation to climate» en présentant une affiche. J’ai donc eu l’occasion de partager des idées et des connaissances avec d’autre chercheurs en provenance de beaucoup de pays du monde.

Mon séjour à eu une durée d’un mois et demi. Cette période a été professionnellement très enrichissante, me permettant de parfaire mes connaissances techniques et analytiques tout en rencontrant de nombreux chercheurs porteurs de projets originaux et intéressants. Ce voyage a surement été l’occasion d’établir de nouvelles collaborations qui vont enrichir mon projet de doctorat et le rendre meilleur.


1 août 2018

75e congrès annuel de l’Eastern Snow Conference
Texte et photos de Amandine Pierre

Le 75e congrès annuel de l’Eastern Snow Conference s’est tenu au NOAA Center for Weather and Climate Prediction (NASA), Climate Prediction Center à College Park, Maryland, USA. L’ESC est une organisation canado-américaine fondée dans les années 1940 par des membres de la côte est de l'Amérique du Nord. Nous étions 87 participants à présenter nos travaux concernant la physique de la neige, les mesures In-Situ, l’hydrologie, les embâcles, la télédétection de la neige et de la glace, les progrès des outils de modélisation usuels, mais aussi la survie hivernale des animaux, et les impacts sociopolitiques de l'hiver.

J’ai effectué une présentation orale intitulée « Snowy opportunities at the NEIGE site, Forêt Montmorency, Québec, Canada » qui présentait les principaux résultats de la station météorologique NEIGE. Ce site est en place à la Forêt Montmorency depuis 2014 et est actuellement le site expérimental multi-institutionnel le plus conséquent qui étudie les précipitations solides au Québec et parmi les mieux équipés au Canada.

Ces résultats concernaient principalement l’étude du phénomène de sous-captation des précipitations solides par les précipitomètres pouvant atteindre 20% à 70% suivant le type d’instrument et de paravent considérés. Cette section présentaient des analyses comparatives de captation des principaux couples instrument-paravent du site NEIGE, des validations de 3 équation de transfert issues de la littérature, et la proposition d’une nouvelle approche probabiliste concernant l’estimation des quantités de précipitation solides. Une valorisation des observations manuelles effectuées par les techniciens compétents a aussi été effectuée durant cette présentation.

Je remercie le CEF, mon directeur Sylvain Jutras et mon co-directeur François Anctil pour m’avoir offert cette merveilleuse opportunité de présenter nos travaux à l’ESC.


19 juin 2018

8e édition du cours sur les Traits fonctionnels raconté par une étudiante
Texte et photos de Laurie Dupont-Leduc

À la fin du mois de mai dernier, j’ai eu l’occasion d’assister à la 8e édition du cours gradué thématique du CEF sur les traits fonctionnels des plantes en Colombie. Ce cours s’est avéré être très pertinent pour mon projet de thèse, puisque je veux utiliser l’approche des traits fonctionnels pour quantifier la diversité des peuplements forestiers au Québec. La semaine de cours a été intense, mais très enrichissante à travers les présentations remarquables de plusieurs conférenciers de qualité et les nombreuses conversations avec les étudiants provenant non seulement de pays différents, mais également de sphères de recherche très variées en écologie végétale et forestière. Les journées de cours étaient exigeantes, la randonnée au parc National Iguaque (jusqu’à 3 600 m d’altitude) a été mémorable et les travaux d’équipes (collecte de données, analyses et présentations) ont été très instructifs!

Tout au cours de la semaine, j’ai pu échanger avec différentes personnes sur les idées et les directions de mon projet de thèse sur la compréhension des effets de la diversité sur la productivité des forêts québécoise. J’ai aussi pu prendre connaissance des travaux effectués ailleurs (Amérique du Sud, du Nord, en Europe…) dans différents domaines de recherche par les personnes présentes au cours. En me donnant l’opportunité de créer de nouveaux contacts et d’acquérir de nouvelles connaissances, cette première expérience dans un cours international a été très profitable!

Merci à toute l’équipe derrière l’organisation de ce cours, au CEF et à mon directeur de recherche de m’avoir offert l’opportunité d’assister à ce cours, de faire de belles rencontres et de découvrir un très beau pays!



12 juin 2018

8e édition du cours sur les Traits fonctionnels
Texte d'Alison Munson et photos de Juan Posada

La 8e édition du cours sur les Traits fonctionnels s’est terminée le 1er juin à Villa de Leyva, Colombie. Quatre étudiants du CEF de l’UQAM, de l’U Laval et de l’UQAR ont participé à cette édition. Les présentations des cinq équipes participantes avaient pour thème:

  1. les traits des graines
  2. la photosynthèse
  3. la variabilité des traits des feuilles, tous à travers un gradient altitudinal
  4. les stratégies (CSR) des plantes selon un gradient d’intensité d’utilisation des terres
  5. l’intégration des traits de racines et de mycorhizes

Une première journée intense des cours a été suivie par une randonnée dans la «pàramo», végétation surprenante et unique en altitude dans les Andes qui est protégée (les parcs nationaux de la Colombie sont des trésors naturels représentant plus que 11 % du territoire). Les 33 étudiants se sont regroupés en équipe pour les travaux terrain et laboratoire, mesure de traits et analyses de données, alternant avec les cours. Après un dernier jours de cours jeudi et le «rush» pour terminer les présentations, la soirée s’est terminée par une fête…, alors que les résultats ont été dévoilés vendredi matin. C’est surprenant comment on peut sortir des résultats intéressants en seulement deux jours et demi: félicitations à tous! Après une discussion productive sur le déroulement du cours, c’est le retour à Bogota pour soit un avion, ou pour continuer d’explorer ce beau pays pendant quelques jours. Merci à Juan Posada et Carolina Alvarez pour leur accueil et l’organisation sur place. À l’année prochaine, sud de la France en vue!



8 mai 2018

Christian Messier invité d'honneur au 125e anniversaire de la Société Royale Forestière de Belgique en présence du Roi des Belges
Texte et photos Christian Messier

Le vendredi 4 mai dernier, j'ai été invité à titre de conférencier d'honneur dans le cadre du 125e anniversaire de la Société Royale Forestière de Belgique  au Château de Lavaux-Sainte-Anne. Sa Majesté le Roi de Belgique a assisté aux festivités liées au 125e anniversaire. À cette occasion, le Roi et moi avons échangé, notamment lors de la visite guidée du domaine d'Ardenne de la Donation Royale  et lors de la table ronde consacrée aux enjeux de la filière bois en Belgique. Sa Majesté le Roi a aussi été présent lors de ma conférence qui traitait sur la résilience des forêts face aux changements globaux: « La nouvelle foresterie face aux incertitudes et enjeux actuels et à venir. Exemples concrets venus du Canada ». C'était tout un honneur pour moi et je tiens à remercier les gens de la Société qui m'ont si bien reçus.



7 mars 2018

Carottages hivernaux au parc national d’Aiguebelle
Texte et photos Mary Robles

Plusieurs chercheurs du CEF, Yves Bergeron (UQAT et UQAM), Hugo Asselin (UQAT), Adam Ali (Université de Montpellier), une étudiante de l’Université de Montpellier, Mary Robles et le gérant de de la station de recherche du lac Duparquet, Raynald Julien, ont effectué deux jours de terrain au Parc national d’Aiguebelle. Aucune étude paléoécologique n’avait jusqu’alors été réalisée au sein de ce parc. Comme le Parc inclus les Abijevis qui constituaient des îles au début de l’Holocène dans le lac Proglaciaire Ojibway, il est possible d’y reconstituer la végétation et l’histoire des feux sur le long terme.

Deux lacs se situant à 400 m d’altitude ont été échantillonnés, leur surface gelée a permis d’assurer une stabilité lors du carottage. Les sédiments récoltés contiennent des restes de la végétation présente aux alentours et notamment sur des paléo-îles. Plus de 5 mètres de sédiments a pu être récupéré pour l’un des lacs, ce qui permettra d’obtenir des informations depuis le début de l’Holocène. L’objectif sera de reconstituer l’histoire de ces paléo-îles depuis la dernière glaciation à partir des charbons de bois et des macro-restes végétaux. A partir de cette étude, il sera possible de déterminer si ces paléo-îles étaient colonisées d’une végétation ligneuse lors de la présence d’un grand lac proglaciaire. Actuellement, la végétation autour des lacs est dominée par de l’épinette noire et du pin gris. Les résultats, en plus d’être inédits, sont importants pour le Parc dont le programme d’interprétation fait une large place à la géomorphologie et à l’histoire postglaciaire de l’Abitibi.


25 janvier 2018

14th International Phytotechnology Conference, une expérience inoubliable
Texte et photos Roudy Jean


Ma présentation devant le président de l'IPS, Dr David Tsao

Du 25 au 29 septembre 2017, l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) de l’Université de Montréal, dirigé par le Dr Michel Labrecque, a été l’hôte du quatorzième congrès international en phytotechnologies (IPC2017). Ce grand congrès organisé sous le patronyme de la Société Internationale de Phytotechnologies (IPS) se déroulait à l’Hôtel Omni Mont-Royal de Montréal et a accueilli un flux de chercheurs, étudiants et professionnels de spécialités diverses issus pratiquement de 50 pays. Différentes thématiques étaient au rendez-vous, dont revégétalisation des sites dégradés, phytomining, agromining, phytorémédiation des sols contaminés par des polluants et des éléments de traces, interactions plantes-nanoparticules, etc.


Mon affiche

Le programme de ce congrès, auquel j’ai participé, comportait trois parties. La première partie, qui avait lieu dans la journée du 25 septembre 2017, consistait en un cours de phyto-training de 8h de temps a été dispensé pour tous les délégués désireux d’approfondir leur connaissance de différents concepts et pratiques englobant les domaines des phytotechnologies. Le président de la Société Internationale de Phytotechnologie, Dr David Tsao, a été l’un des dispensateurs de ce cours. Déjà un passionné de l’écologie de la restauration, j’ai assisté avec la plus grande joie à ce cours. À la fin de cette journée, un cocktail ice breaker a été réalisé où les participants ont eu la possibilité d’échanger et de se faire de nouveaux réseaux.


Dr Michel Labrecque dans la dernière présentation de la journée 28 septembre

La deuxième partie du programme s’étendait du 26 au 28 septembre. Les différentes sessions de présentations orales et d’affiches ont eu lieu durant ces 3 journées. Pendant les journées du 26 et 27 septembre, 5 salles ont accueilli en 3 sessions les différentes présentations orales. Entre chaque session, il y avait eu une pause d’1h pour la présentation des affiches. À ces pauses, j’ai eu le privilège d’entretenir avec les personnes présentes sur les résultats de mon projet de maîtrise dans une affiche. Celle-ci portait sur la revégétalisation de résidus miniers aurifères avec une nouvelle approche d’hydro-ensemencement


Dr Michel Labrecque avec une élue au 4ème site visité

Pour favoriser la croissance des herbacées (Festuca rubra, Avena sativa et Trifolium repens L) hydro-ensemencées sur les résidus miniers présentant des propriétés physico-chimiques problématiques, j’ai appliqué du biochar (biomasse végétale pyrolysée) et d’un consortium microbien (2 bactéries de vie libre, 1 bactérie symbiotique et 1 champignon arbusculaire mycorhizien) sur ces résidus. Sur ce, les assistants m’ont inondé de questions. Ils étaient émerveillés de voir comment on a pu, au moyen de cette technique, végétaliser des résidus si pauvres en matières organiques et en éléments nutritifs. La dernière journée de cette deuxième partie se terminait en jeudi par une visite du Jardin botanique de Montréal.


Présentation du deuxième dispositif expérimental visité par un des étudiants du projet

La troisième partie du programme (la journée 29 septembre) consistait en une visite de terrain. Nous avons visité dans la région de Montréal 4 dispositifs expérimentaux implémentés et gérés par des chercheurs de l’IRBV. Un de ces quatre (4) dispositifs constituait une plantation de Salix sp aménagée en marais artificiels (milieux humides aménagés) pour le traitement des eaux résiduaires municipales. La deuxième expérience visitée était située à Saint-Roche-de-l’Achigan, une municipalité du nord de Montréal. Cette expérience consistait en une plantation de Salix sp mise en place pour la décontamination des eaux usées municipales et irriguée par ces mêmes eaux. Le troisième dispositif concernait un site sur lequel un milieu humide va être aménagé avec du Salix sp pour l’assainissent d’une eau souterraine en provenance d’un site pétrochimique. Le 4ème site visité était situé dans le secteur-Est industriel de l’Île de Montréal. Un projet de phytorémédiation, avec Salix sp comme plantes hyper accumulatrices, a été mis en place sur ce site contaminé par des déchets péri-urbains. Dans cette expérience, différentes longueurs de boutures de saule ont été testées en présence des champignons arbusculaires mycorhiziens.


Pancarte descriptive du projet mis en place au 4e site visité

Ma participation à l’IPC2017 a été une expérience très stimulante. J’ai eu l’heureux privilège d’assister à des présentations exceptionnelles et rencontrer des chercheurs de haut calibre international. Il m’a été un grand plaisir d’assister à des présentations sur l’agromining, un domaine dont je n’ai pas entendu parler avant. Ma participation à ce congrès demeure mémorable; je suis impatient d’attendre l’IPC2018 qui se tiendra en octobre 2018 à Belgrade, la capitale de la Serbie. En fin de compte, je tiens à exprimer toute ma gratitude à mon codirecteur de recherche, Dr Damase P. Khasa de m’avoir fait part du déroulement de ce congrès à Montréal. Mes remerciements vont également au CEF pour son inestimable soutien financier.


Avec Dr et Dre Aggagan, deux spécialistes venus de la Thaïlande.



18 janvier 2018

Formation Campbell Scientific – 5 et 6 Décembre 2017. Introduction à la programmation de l’acquisiteur de données (datalogger)
Texte et photos Marine Duperat


Le datalogger CR6-Wifi utilisé durant la formation ainsi qu’une partie des branchements effectués

J’ai eu l’occasion de suivre cette formation pour pouvoir apprendre à programmer par moi-même les équipements d’enregistrements et de mesures qui me sont utiles durant mon doctorat, soit des datalogger, des anémomètres de différents types, des sondes de températures et des jauges de contraintes.

La formation s’est déroulée en français à Québec sur deux jours et m’a permis d’apprendre à utiliser les logiciels de programmation propres aux outils Campbell Scientific tels que CRBasic, Loggernet, ShortCut et RTMC. Nous avons ainsi pu encoder des programmes pour faire fonctionner des résistances avec tension d’excitation, des thermocouples de plusieurs types, et pris des mesures d’impulsions.


Clé USB « datalogger CR6 » remise aux participants et contenant les travaux effectués pendant les deux jours de formation

En plus des programmations pour faire fonctionner le matériel disponible pour notre apprentissage, le formateur nous a fournit des conseils pour réussir au mieux la mise en place de nos expérimentations: de la planification de celle-ci (lieu, période, outils) à l’enregistrement de nos bases de données, en passant par la protection de nos équipements contre les intempéries ou la faune locale (gare aux ours, porc épics et orignaux qui passeraient prés de vos outils!).

La formation est idéale pour les débutants et semi-débutants (ceux qui utilisent déjà un peu les data-logger mais qui ne sont pas expérimentés). De plus nous n’étions que 6 personnes durant la formation, ce qui nous a permis d’avoir un suivi personnalisé durant celle-ci.


18 janvier 2018

Fisher across North America
Texte et photos Pauline Suffice


Observateur observé

Lors de ma première expérience de recherche en milieu forestier (pour un chercheur du CEF en passant), j’ai développé une fascination pour une espèce encore méconnue au Québec. Je cartographiais les arbres d’une parcelle au parc national du Bic lorsque j’ai vu LA bête. Je me suis retrouvée en plein milieu d’une partie de chasse entre un lièvre et un pékan! Ils sont passés plusieurs fois très proches de moi. L’agilité et la rapidité de ce prédateur m’ont complétement charmée. Il ne m’en fallait pas plus pour commencer une quête à la découverte de ce petit carnivore.


D’un bout à l’autre du continent on affiche nos couleurs (De gauche à droite: moi, la pékan mobile, Rich Weir et son t-shirt des Fishercats, Scott Yaeger et sa casquette du Martes Working Group)

Par mes lectures, j’ai pu apprendre les bases de son écologie grâce notamment à la bible des pékans-maniaques (Powell 1983) et les plus récentes recherches réalisées dans l’ouest de l’Amérique du Nord. Mais cette quête d’informations m’a surtout amenée à constater que les connaissances sur le pékan sont faibles au Québec et au nord-est de son aire de répartition de façon générale. Pourtant, on commençait à en entendre de plus en plus parler notamment grâce aux observations des piégeurs. J’ai donc commencé un doctorat sur le pékan en Abitibi-Témiscamingue, sous la direction de Louis Imbeau, Hugo Asselin et Pierre Drapeau. Mon projet s’intéresse plus particulièrement aux effets cumulatifs des perturbations d’habitat et des conditions de neige sur le pékan, mais également la martre d’Amérique. Dès le début du projet, il était évident que nous devions aller à la rencontre des personnes les plus expérimentées pour développer nos connaissances sur le pékan. Après avoir bénéficié de l’expérience des piégeurs du Québec (pdf ici ), je me suis tournée vers des chercheurs qui travaillent sur cette espèce depuis de nombreuses années. J’ai donc décidé d’entreprendre un road trip me permettant de rejoindre une équipe de recherche en Californie, tout en arrêtant dans des hot-spots de recherche sur le pékan dans l’ouest de l’Amérique du Nord.


Un black cottonwood, surnommé amicalement l’arbre à pékan

À la fin de l’été 2017, j’ai ainsi pris la route pour une première étape en Colombie-Britannique où j’allais prendre part au Weasel fest. Cet événement annuel réunit les chercheurs de la province qui s’intéressent aux méso-carnivores (martre, pékan, carcajou, moufette, renard …). Quel rendez-vous parfait pour rencontrer et échanger avec plusieurs spécialistes réunis en forêt toute une fin de semaine! J’ai été chanceuse, les présentations de cette année étaient particulièrement axées sur le pékan. Pendant trois jours nous avons donc présenté nos travaux respectifs, discuté de techniques de suivi des populations et visité des sites d’étude. Une des visites m’a par exemple donné l’occasion de découvrir le ‘black cottonwood’ (Populus balsamifera subsp. Trichocarpa), un gros peuplier baumier de l’Ouest particulièrement utilisé par le pékan. Le pékan utilise en effet des cavités présentes naturellement dans des arbres vivants ou morts, où il peut se reposer et élever ses jeunes, tout en se protégeant des intempéries et des prédateurs. Le diamètre de ces peupliers baumiers est vraiment impressionnant quand on a l’habitude de se promener à travers les peupliers faux-trembles de l’Abitibi!


Un concentré de passionnés de mésocarnivores au Weasel Fest 2017 (de gauche à droite, en haut: Inge-Jean Hansen, Chris Stinson, Rich Weir, Scott Yaeger, Mary Hart, moi; en bas: Mark Phinney, Brian Paterson, Sean Rapai, Carita Bergman, David Breault, Eric Lofroth , Dan Guertin, Alexandre Leduc)

Ce mâle nous a offert toute une séance d’observation

Avant de me rendre au lieu principal de mon stage, j’ai aussi profité du trajet pour rencontrer d’autres chercheurs en chemin. C’est extrêmement stimulant de pouvoir discuter d’aspects très spécifiques de nos recherches avec d’autres chercheurs qui travaillent sur les mêmes espèces et avec les mêmes approches que nous. J’ai ainsi pu rencontrer des chercheurs universitaires et gouvernementaux travaillant sur le pékan, mais également sur la martre d’Amérique et le carcajou (deux espèces qui, comme le pékan, appartiennent à la famille des mustélidés) en Alberta, en Colombie Britannique, dans l’État de Washington et en Oregon.


La Dinkey crew se pratique pour les manipulations (de gauche à droite: Leah, Kathryn, Rebecca (de dos), Rachel, Brandon, Nathan (de dos), Chloe, Alex, les jambes de Logan et Emerson)

Finalement c’est en Californie centrale, dans la Sierra Nevada, que j’avais prévu la plus longue partie de mon stage. J’ai rejoint l’équipe du ‘Pacific Southwest Region of the U.S. Forest Service’, à la station de recherche de Dinkey creek. Bien que les techniques de suivi sont relativement similaires à celles que nous utilisons, j’ai pu bénéficier de l’expérience de toute une équipe employée à l’année pour suivre la même population de pékans depuis dix ans. Rien que le fait qu’il existe une station de recherche entièrement dédiée au pékan me fait encore jubiler! Pour ceux qui ont déjà eu l’occasion de vivre dans une station de recherche (comme celle de Duparquet par exemple) ou du moins d’avoir partagé un quotidien avec son équipe de terrain, vous comprendrez que ce cadre de vie convivial favorise largement la complicité et les interactions entre biologistes. Que ce soit des anecdotes de terrain autour du feu de camp ou des réflexions panaméricaines sur la situation d’une espèce, c’est gratifiant de pouvoir combiner nos expériences respectives. Concrètement, lors de mon stage, j’ai intégré l’équipe dédiée à la capture et le suivi télémétrique de pékans équipés de colliers émetteurs.


Une femelle bientôt prête à être relâchée (jetez un coup d’œil au t-shirt …)

Ce fut une belle expérience de pouvoir explorer les peuplements à la recherche des structures de repos utilisées par les pékans dans la partie sud de son aire de répartition. En Californie, les arbres les plus utilisés par le pékan sont étonnamment les quelques chênes noirs de Californie (Quercus kelloggii) perdus dans les forêts de pins. Il utilise aussi régulièrement des sapins du Colorado (Abies concolor), des pins ponderosa (Pinus ponderosa) et des cèdres blancs de Californie (Calocedrus decurrens). Tous ces arbres ont des diamètres imposants comparés à leurs espèces cousines du Québec. C’est impressionnant de constater la plasticité dont le pékan peut faire preuve en terme d’habitat utilisé à travers son aire de répartition. Contrairement au Québec, la diversité de proie pour le pékan est relativement faible en Californie (des écureuils mais pas de lièvre ni de porc-épic par exemple), tandis que la présence de prédateurs (cougar et lynx roux) y est particulièrement menaçante. De plus, la Californie est aux prises avec une sécheresse intense qui dans les dernières années a renforcé l’impact des incendies forestiers et des épidémies d’insectes. La situation du pékan y est déjà préoccupante mais les années à venir seront déterminantes quant aux répercussions de la mortalité massive des arbres des dernières années (en affectant la disponibilité de proies ou de sites de repos par exemple). Une autre menace, plus inusitée, affecte l’environnement du pékan en Californie: les sites illégaux de culture de marijuana en forêt. Les fermes illégales de marijuana utilisent en effet des rodenticides anticoagulants puissants pour empoisonner les rongeurs qui mangeraient leurs plantes et leurs systèmes d'irrigation. Ce phénomène induit un empoisonnement non-ciblé de plus en plus fréquent chez les pékans qui peuvent en mourir.


Suzie et Skye de Conservation Canines en pleine découverte de fèces

À travers ce séjour californien, j’ai aussi eu l’opportunité de suivre une équipe de Conservation canines, composée d’un chien et son « handler », pour du pistage en forêt. Les chiens sont entrainés à trouver des fèces d’espèces spécifiques, en échange de quoi ils sont récompensés en jouant à la balle. C’est une technique très prometteuse pour des études populationnelles, notamment grâce aux analyses génétiques qui sont réalisées à partir des échantillons récoltés. Je reviens donc de cette expérience avec une vision plus globale de l’écologie du pékan mais surtout avec un beau réseau de professionnels passionnés et collaboratifs. C’était une fabuleuse occasion de réaliser que d’un bout à l’autre du continent, nous semblons avoir les mêmes réflexions mais aussi les mêmes problèmes techniques peu importe le nombre d’années d’expérience! J’ai été agréablement surprise de la disponibilité et de l’intérêt de ces chercheurs à collaborer. La plupart d’entre eux ont été particulièrement attirés par la recherche participative telle que nous l’avons faite dans mes travaux de doctorat en impliquant les piégeurs allochtones et autochtones. Je suis heureuse de pouvoir compter sur ce réseau élargi pour mieux orienter nos recherches respectives et ainsi contribuer à faire avancer nos connaissances communes sur le pékan. Grace à ces rencontres, j’ai pu développer de nouvelles pistes de réflexion pour ma thèse, mais également des idées de futurs projets panaméricains.

A travers ce stage j’ai donc eu le privilège de pouvoir discuter de mon sujet favori avec d’autres chercheurs passionnés travaillant sur le pékan dans l’ouest de l’Amérique du Nord. Bien sûr, il reste encore beaucoup de spécialistes avec qui je serai honorée de pouvoir échanger et surtout en apprendre davantage sur cette espèce. En quatre mois je n’ai évidemment pas pu arrêter dans tous les centres de recherche s’intéressant au pékan, mais je vais continuer de suivre ma bonne étoile (How Fisher Went to the Skyland: The Origin of the Big Dipper) , et j’assisterai cet été au Symposium international du groupe Martes. Cet évènement réunit des chercheurs allumés par des espèces fascinantes tous les 4 ans, et cette année c’est dans la région des grands lacs.


Un pékan à l’origine de la ‘grande ourse’ … vous ne la regarderez probablement plus de la même façon maintenant (photo prise lors du Weasel fest!)

Pour conclure, une simple observation en forêt m’a fait quitter le Bas Saint-Laurent pour étudier la proie (maitrise sur le lièvre) puis le prédateur (doctorat sur le pékan) en Abitibi-Témiscamingue. Mais avec ce stage sur mesure, j’ai finalement pu pousser quelques portes de plus qui m’ont notamment permis de nouvelles observations de pékan en milieu naturel. Voilà probablement une de mes plus belles récompenses. Il faut se l’avouer, les rares observations de carnivores sur le terrain sont probablement ma plus grande motivation à devoir rester le nez devant un ordinateur pour de longues heures de programmation et de rédaction! Je tiens donc à remercier le CEF de nous permettre de ‘mettre le nez dehors’ et de favoriser les rencontres avec d’autres chercheurs passionnés par leurs travaux (et je ne parle pas seulement de ceux qui travaillent sur le pékan cette fois!).

Je tiens finalement à remercier tous les chercheurs qui m’ont accueilli chaleureusement dans leur bureau, en m’invitant à leur réunions d’équipe ou sur le terrain, et qui ont partagé leur expérience avec moi. Dans l’ordre de mes rencontres, merci à Rich Weir, Scott Yaeger, Eric Lofroth, Gabrielle Aubertin, Frances Stewart, Jason Fisher et son équipe, Sean Matthews, David Green, Rebecca Green, Kathryn Purcell, Tessa Smith ainsi qu’à toute la Dinkey crew (Nate, Logan, Leah, Jon, Cloe, Emerson, Brandon, Suzie, Jake, Jordan, Staci et Alex).

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