Titulares
La actualidad del CEF en profondidad
5 juin 2023
Présentations et apprentissages au 90e Congrès de l’Acfas
Un texte de Jeanne Desrochers-Arsenault

Jeanne Desrochers-Arsenault
Photo: Julie Ferland
Le 90e Congrès de l’Acfas s’est déroulé à l’Université de Montréal, à HEC Montréal et à Polytechnique Montréal du 8 au 12 mai 2023. Regroupant plus de 300 colloques scientifiques (dont celui du CEF ), plus de 600 présentations libres et une vingtaine d’ateliers, conférences et séances de discussions thématiques, ce congrès permettait un vaste réseau de partage, d’apprentissages et d’inspiration. C’est dans ce contexte que j’ai présenté et discuté de résultats de recherche inédits de mon équipe composée des professeurs Jean-Michel Beaudoin, directeur de recherche, et Marie-Ève Dufour, co-directrice de recherche. Les résultats portaient sur les perceptions des employeurs et intervenants de l'inclusion des personnes autochtones dans le secteur forestier. La capsule vidéo de ces résultats de recherche est disponible en ligne
.
J’ai aussi assisté à l’événement La réconciliation économique, un élément clé de la réconciliation avec les peuples autochtones, présenté par l’École des dirigeants des Premières Nations (EDPN) et co-animé par Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL). Cet événement était un rappel important du fait de tenir compte des Premières Nations dans le développement de projets socioéconomiques, de leurs droits, du contexte historique, ainsi que de leur engagement ferme envers leur mieux-être économique. J’ai également participé à la séance Inclusion et exclusion dans les pratiques organisationnelles, animée par Michel Cossette, professeur agrégé au département de gestion des ressources humaines à HEC Montréal. Cette séance de discussion m’a permis de présenter à nouveau des résultats de recherche de mon équipe et d’en discuter à la lumière des questions et des apports théoriques complémentaires des participant.e.s à la séance. Parmi les éléments de discussion, nous avons traité de la restitution des données et de la mobilisation des connaissances, des limites et du paradoxe de l’équité, de la diversité et de l’inclusion, des partenariats, de l’amélioration des pratiques en inclusion organisationnelle par la sécurisation culturelle, ainsi que de la posture d’allié.e.s. Je compte rapporter plusieurs de ces réflexions, apports théoriques et sources d’inspiration au comité EDI du CEF pour lequel je suis étudiante membre.
En terminant, je tiens à remercier le CEF pour son soutien et son apport dans mon parcours au doctorat.
31 mai 2023
North American Caribou Workshop- Arctic Ungulate Conference
Un texte de Genevieve Degré-Timmons

Étude ciblant le sud de l’aire de répartition du
caribou boréal aux Territoires du
Nord-Ouest (NT1). © G. Degré-Timmons
Du 8 au 12 mai se déroulait la réunion conjointe du North American Caribou Workshop-Arctic Ungulate Conference (NACW-AUC) sous le thème de franchir les frontières (« crossing boundaries »). Nombreux experts se sont réunis à Anchorage (Alaska) afin de partager leurs connaissances, expériences et passions pour les ongulées nordiques (c.à.d. caribou, bœuf musqué, renne, orignaux, mouflon de Dall). Plusieurs participant(e)s ont signalé la situation critique du caribou à travers les régions circumpolaires et soulevé l’importance de concilier savoirs autochtones et science afin d’informer et prioriser les efforts de gestion.
Grâce à l’appui financier du CEF et du programme CRSNG-Alliance, j’ai eu l’opportunité de participer à cette réunion. J’ai assisté à un atelier d’initiation au Google Earth Engine (GEE) et du package TuktuTools . L’atelier visait à se familiariser avec quelques fonctionnalités de GEE (ex. importer et manipuler des données satellites) et à s’initier à un nouvel outil d’analyse du mouvement dans R. De plus, j’ai présenté les résultats préliminaires de mes travaux de recherche portant sur l’impact des feux de forêt sur la sélection d’habitat et le mouvement du caribou boréal aux Territoires du Nord-Ouest. La réponse comportementale du caribou varie en fonction de l’âge du peuplement. Les caribous semblent sélectionner les jeunes brûlis (1-10 ans) ainsi que les forêts mature (> 30 ans) et éviter les forêts en régénération (11-30 ans) en été. L’utilisation des jeunes brûlis est inattendue. Ces habitats perturbés ont longtemps été considérés des habitats favorables pour l’orignal et pouvant supporter une plus grande densité de prédateurs.

Forêt en régénération (7 ans après feu) aux
Territoires du Nord-Ouest. © G.Degré-Timmons
Lors de cette réunion, la majorité des études présentées sur des populations de caribou boréal focussait dans les portions sud de leur aire de répartition, où les perturbations anthropiques ont été identifié comme une menace pour la survie du caribou. Toutefois, les mécanismes influencent le déclin du caribou dans la partie nord de leur aire de répartition ne sont toujours pas bien compris. L’augmentation de la fréquence et la sévérité des feux de forêt et la fonte du pergélisol dus au changement climatique pourrait avoir un impact sur la dynamique de la succession forestière et influencer l’utilisation de l’espace par différentes espèces et donc modifier la dynamique prédateur-proie. Bref, des experts présents au NACW-AUC se questionnent si certaines mesures du programme de rétablissement des caribou des bois, population boréale sont bel et bien adaptées au contexte des unités gestions situés dans les régions nordiques.
Finalement, cette opportunité m’a permis d’approfondir mes connaissances ainsi que renouer avec mes partenaires de recherche en personne et d’établir de nouveaux contacts à l’international.
3 mai 2023
Field Trip to IDENT
A text by Raquel Kanieski, visiting professor from Brazil
Last Friday, I had a very rich experience visiting an experiment of IDENT - The International Diversity Experiment Network with Trees, in Montreal. IDENT is a network of Biodiversity - Ecosystem Functioning (BEF) experiments with trees that include several sites in North America, Europe, and Africa. This Montreal experiment established in 2009 two independent gradients (species richness and functional diversity gradient) with 12 North American and 7 European forest species.
Besides the opportunity to get to know a new experiment, be in the forest, and get in touch with different tree species, the most exciting thing about this visit is their results. The results prove that mixtures are more productive than monocultures of the same species. And to be inside this experiment makes me wonder how it would work for forest production in Brazil. In Brazil, the productive planted forest has focused on monocultures, and, despite the mega natural biodiversity, the main cultivated species are exotics, especially from Pinus and Eucalyptus genera. In 2021, Brazil's total planted forest area was 9,93 million hectares (about 1% of the total area), being 75,85% by Eucalyptus and 19,4% by Pinus. Imagine replacing this large area of monocultures in Brazil with a mixture of species! Undoubtedly this visit inspired me to think about new projects in Brazil similarly and continuously think about how to turn science into practical action.
Thanks to Alain Paquette for the tour.

Outside the experiment planted in 2009

The participants were from McGill, France, Finland,
USA, Brazil, and Germany

Alain Paquette, one of the conceptors
17 avril 2023
Stage de recherche dans le groupe de recherche du Dr Barry Gardiner à l’Institut Européen de la Forêt Cultivée (IEFC) à Cestas en France
Un texte de Laurie Dupont-Leduc

Laurie Dupont-Leduc
Du 13 octobre au 25 novembre 2023, j’ai eu l’occasion de travailler dans le groupe de recherche du Dr Barry Gardiner à l’IEFC à Cestas en France. Au cours de ce séjour à Bordeaux, j’ai pu discuter de mon projet avec le Dr Gardiner ainsi qu’avec ses collègues de l’INRA qui travaillent sur le vent, sur la diversité en peuplement forestier et sur la productivité forestière.

Projet de recherche plantation
de pin maritime (Pinus pinaster)
Le Dr Gardiner est reconnu internationalement pour ses travaux sur le chablis et la biomécanique des arbres. Il m’a aidé à calculer la charge de vent totale distribué aux arbres à l’échelle du peuplement pour l’ensemble de mon aire d’étude au Québec et à Terre-Neuve. Cette donnée est au centre de mon troisième et dernier chapitre de thèse. Effectivement, à travers mon projet, je souhaite mieux comprendre l’effet de la diversité des forêts sur la productivité forestière en analysant les changements des patrons de croissance selon les régimes de vent.
Ce séjour m’a permis de parfaire mes connaissances quant à l’effet du vent sur les forêts, en plus d’établir une collaboration avec l’IEFC. À la suite des échanges avec le Dr Gardiner et son groupe de recherche, j'ai pu intégrer le vent à mes modèles, ce qui me permettra de finaliser les analyses de mon dernier chapitre de thèse et d’inclure de nouveaux éléments liés à la discipline dans la rédaction de mon manuscrit. J’ai aussi pu assister à plusieurs réunions d’équipe de l’IEFC ce qui m’a permis de me familiariser avec les nombreux projets auxquels ils participent dans la région de la Nouvelle-Aquitaine, ailleurs en France et en Europe. J’ai ainsi expérimenté un nouvel environnement de recherche, ce qui a été très enrichissant, autant du point de vue humain que professionnel. J’ai également fait une présentation sur l’ensemble de mon projet de thèse pour les chercheurs et employés de l’IEFC et de l’INRA, suivi d’une période de questions et d’un moment d’échange autour d’un café.
Je souhaite remercier le Dr Gardiner et toute l’équipe de l’IEFC pour l’accueil chaleureux, ainsi que mon directeur de thèse Robert Schneider, l’UQAR et le CEF pour l’incroyable opportunité, le soutien et l’aide financière qui m’a permis de réaliser ce stage de recherche en France.
17 avril 2023
Unlocking the Secrets of Plant Functional Traits: Experience at an Intensive Week-Long Course
Un texte de Thaís Reis Prado et Sara Yumi Sassamoto Kurokawa

We recently had the opportunity to attend the International Winter Course on Plant Functional Traits , co-organised by Alison Munson. The course was designed for graduate students to have an intensive experience learning concepts and theories related to the use of a trait-based approach. The lectures covered a wide range of topics, including how to measure traits, the application of the approach to understand biotic responses to environmental factors, and an introduction to existing trait databases. The instructors were knowledgeable and passionate about the topic, and they created a supportive and engaging learning environment. We had the pleasure of learning from experts with diverse backgrounds and from different countries. Plus, they were present not only for their lectures, which gave us the opportunity to talk and exchange during our free time. Huge thanks to Francesco De Bello (CSIC, Valencia, Spain), Eric Garnier (CNRS, CEFE, France), Bill Shipley (University of Sherbrooke, Canada), Alison Munson (Laval University, Canada), Juan Posada (University of el Rosario, Colombia), Juli Pausas (CSIC, Valencia, Spain), and Miguel Verdu (CSIC, Valencia, Spain).

Hands-on measuring Functional Traits: What made the course truly unique
What made the course truly unique was the hands-on experience we gained in measuring functional traits. We were able to apply the concepts we learned in class to real-world situations, such as measuring traits in plants in the field. During our group activity, we focused on measuring leaf traits such as stomatal conductance, greenness, leaf area, leaf mass per area (LMA), and specific leaf area (SLA). We performed statistical analysis on the data we collected and presented our results to all participants.
Immersion in the Spanish countryside: A beautiful setting for learning
The course was held at Mas de Nogueras, located in the mountains outside Valencia, Spain. The scenery was breathtaking and provided the perfect backdrop for the course. Due to the location in the countryside, we were able to immerse ourselves in the region, surrounded by typical Mediterranean vegetation, enjoying the local cuisine, and socializing with our hosts.
Acquiring and Sharing Knowledge: A productive experience
During the course, we had the opportunity to discuss our own research projects and how the functional traits approach could be applied to our specific cases. We also completed a literature review on functional traits to receive course credits from our universities. This added workload was worthwhile, as it deepened our knowledge of plant traits in our field of research and inspired new ways of working with them.

In conclusion, the International Winter Course on Plant Functional Traits was an exceptional experience that provided a comprehensive overview of the topic and practical skills that we can apply to our own research. The lectures were informative and engaging, and the hands-on activities allowed us to apply our newfound knowledge in the field. We highly recommend this course to anyone interested in functional traits, as it is a valuable investment that can enhance research skills and contribute to the broader scientific community. Overall, we are grateful for the opportunity to participate and for the knowledge we gained from this experience.
7 avril 2023
Une journée pour célébrer un ingénieur d’écosystème exceptionnel
Un texte de Mélanie Arsenault avec la collaboration de Mariano Feldman

Si vous avez déjà fait une randonnée près d’un cours d’eau, vous avez probablement déjà remarqué des souches d’arbres abattus se terminant en forme de cône. Le sculpteur responsable? un gros rongeur à queue plate, le castor du Canada (Castor canadensis); c'est d'ailleurs l'emblème de notre pays. Ce vendredi, le 7 avril, marque la journée internationale du castor . C’est donc le temps de souligner cette extraordinaire espèce clé et les services qu’il rend à nos écosystèmes.
Le castor tient beaucoup de rôles dans la forêt boréale, dont celui d’ingénieur d’écosystème. Il crée de nouveaux habitats en construisant des barrages qui augmentent le niveau de l’eau. Les impacts de ces barrages donnent bien du fil à retordre à plusieurs industries et propriétaires d’infrastructures. Le castor est la seule espèce animale, autre que l’humain, qui est capable d’abattre un arbre mature. On pense bien connaître cet agent de perturbation, mais lorsque vient le temps de mitiger des conflits l’impliquant de façon éthique et durable, on s’aperçoit qu’il existe toujours un manque de connaissances sur les façons dont il occupe son territoire.

Un agent de perturbation que nous observons de près à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)
Le castor se retrouve présentement comme thème central de plusieurs recherches menées par des membres du Centre d'étude de la forêt. Parmi celles-ci, le projet de maîtrise de Mélanie Arsenault, réalisé au sein du groupe de recherche en écologie de la MRC Abitibi (GRÉMA ) de l’UQAT. Il vise à démystifier un peu plus la dynamique d’occupation du territoire par cette espèce clé en contexte de forêt boréale et tempérée. Sous la direction de Miguel Montoro Girona et de Guillaume Grosbois, cette recherche utilise des observations en nature, des relevés de données dendroécologiques d’arbres broutés, ainsi que des analyses d’isotopes stables pour gruger plus creux dans le sujet.
Dans sa thèse de doctorat, Mariano Feldman a quant à lui examiné l’utilisation des étangs de castors par les amphibiens, les oiseaux et les mammifères dans le Nord-du-Québec, et les a comparés à celle des tourbières. Les résultats de l’étude ont montré que les étangs de castors sont davantage utilisés comme habitat de reproduction par les amphibiens, car ils sont peu profonds, moins acides et qu’il y a moins de poissons prédateurs.
Une grande partie de la composition de la forêt boréale que nous connaissons aujourd’hui est le résultat de la succession d’espèces végétales qui ont prospéré dans les trouées de la canopée laissée par les castors. Leurs modifications du milieu influencent la structure des peuplements végétaux et façonnent l’hétérogénéité du paysage. En érigeant des barrages et des étangs, les castors créent de nouveaux milieux humides. En résidant à l’intersection du milieu aquatique et forestier, les castors multiplient les interactions entre ces deux écosystèmes et enrichissent la biodiversité de la forêt boréale.
Un allié à ne pas mépriser
Les changements climatiques que nous vivons actuellement nous démontrent que la forêt tempérée migre lentement vers le nord, entraînant un agrandissement de l’habitat du castor . On peut donc s’attendre à un accroissement des populations de cet animal dans un avenir proche.
En apprendre davantage sur les façons dont les castors occupent leur territoire aiderait à découvrir de nouvelles stratégies pour mitiger ces conflits de manière plus humaine. Les castors offrent des services inestimables à leur écosystème. Ils sont de véritables alliés dans la lutte contre les changements climatiques. Les étangs qu’ils créent sur une rivière retiennent l’eau, ralentissent le courant et remplissent les réservoirs d’eaux souterraines, assurant une réserve d’eau plus stable tout au long de l’année. Les milieux humides ainsi créés deviennent d’excellents refuges lors du passage d’un feu de forêt et augmentent la biodiversité en fournissant de nouveaux habitats propices à de nombreuses espèces. Nous avons tout à gagner à approfondir nos connaissances sur ses stratégies de sélection d’habitats. Nous pourrions mieux apprendre à coexister en harmonie avec lui afin de continuer de bénéficier des précieux services qu’ils rendent à l’environnement ... sans aucune rémunération.
5 avril 2023
My experience at the Nees Institute for Plant Biodiversity
Un texte de Dennis Escolástico

As a PhD student in the Biology department, I did an internship in the Nees Institute for Plant Biodiversity in Bonn, Germany. The internship project focused on the evolution of a group of mosses distributed in arctic, subarctic and alpine habitats. The moss genus Racomitrium, specifically the sect. Racomitrium, has complex phylogenetic relationships that make it difficult to understand its evolutionary relationships. Racomitrium lanuginosum is a key plant in Northern environments due to its abundance and association with N2-fixing bacteria. The populations of this species can be found on different continents and are morphologically similar; however, recent studies using molecular markers have proved the existence of well-differentiated molecular lineages suggesting cryptic speciation.
The research goal was sequencing the samples in PacBio HiFi technology to produce long-read data and infer the phylogenetic relationships within the section Racomitrium. These goals were modified due to sequencing platform resources, and we used Illumina sequencing. Nevertheless, the main goal was achieved with modifications. We produced data for samples from different locations in the northern hemisphere. We optimized the pipelines for bioinformatic analyses. The DNA regions of interest were extracted from a test dataset as training. The phylogenetic analyses will be performed in the following months.
This internship allowed me to know other laboratories and different approaches to science. Here, I learned different approaches to studying plant diversity, from species diversity to diversity of adaptive mechanisms and morphological traits. The seminars at the Nees Institute were a glance at the many exciting research the students and professors conducted. In addition, the internship allowed me to think about new academic and professional directions. The research project provides the host institute with a partner for future collaboration in research. Furthermore, my participation in the institutional seminar at the Nees allowed the host institution to know the research we are conducting at Université Laval to share ideas between laboratories.
I am grateful to the CEF for its support as a student.
30 mars 2023
Sédiments des lacs du parc national d’Opémican et dynamique passée des pinèdes
Un texte de Dorian M. Gaboriau et Marion Blache

Pinède surplombant le lac Sparling au parc national d'Opémikan. © Gaboriau
Début mars 2023, une équipe de chercheurs et étudiants du Laboratoire International de Recherche sur les Forêts Froides a foulé la glace de cinq lacs du parc national d’Opémican en collaboration avec la Sépaq
. Les chercheurs de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), de Ressources Naturelles Canada (RNCan) et de l’Université de Montpellier (UM) souhaitent étudier la dynamique passée des pinèdes à pin rouge (Pinus resinosa Ait.) et à pin blanc (Pinus strobus L.) en forêt tempérée nordique, afin de mieux appréhender la dynamique future de ces essences face aux changements climatiques. Ce projet de recherche contribuera à répondre à des enjeux de conservation liés au pin blanc et au pin rouge dans la région d’étude.

Extraction des sédiments du carottier
Livingstone. © Gaboriau
Le parc national d’Opémican est composé de nombreuses pinèdes dont on sait qu’elles dépendent étroitement des feux pour s’établir et se régénérer. Au cours des derniers siècles, la proportion de pins au sein du paysage a décliné, notamment en raison de la surexploitation associée à une politique de suppression des feux.

Localisation des sites échantillonnés au sein du
parc national d’Opémican (Réalisation : Marion Blache)
Pour mieux comprendre les liens entre les régimes de feux et la dynamique d’établissement et de succession des pinèdes, l’équipe de recherche souhaite mettre en lumière les interactions entre les feux, les pinèdes et le climat au cours des derniers millénaires. Après une première campagne de terrain concluante au parc national de la Mauricie en 2022, l’équipe s’est cette fois rendue au Témiscamingue.
L’objectif de la mission : extraire des sédiments de lacs de quelques hectares afin de reconstituer la dynamique arborescente de deux espèces de pins endémiques du Canada. Le signal sédimentaire en termes de particules carbonisées issues des feux de surface, sera également caractérisé (fréquence, taille de feu, et taux de brûlage). Pour cela, le Petit lac de Laniel, le lac Sparling, le lac Dubout, le lac Peudeau et le lac Gauvin (trois derniers noms, non officiels) ont été échantillonnés. Les lacs contenaient entre 2,4 m et 6 m de sédiments. Les premières observations effectuées sur le terrain, notamment l’abondance de macro-restes végétaux dans certains lacs, seront utiles aux analyses ultérieures.
À présent, place aux analyses en laboratoire, soit quelques centaines d’heures d’identification des charbons de bois au microscope. D’autres indicateurs seront identifiés ultérieurement comme les grains de pollen, les macro-restes végétaux et les restes de chironomes (petites mouches présentes à l’état fossile dans les sédiments) afin de reconstituer la dynamique naturelle à long terme de la végétation, des feux et du climat des 10 000 dernières années.

L'équipe au complet pour mener à bien la mission. © Marion Blache
Ce projet est mené par l’étudiante Marion Blache, en doctorat en cotutelle entre l’UQAT et l’UM depuis plus d’un an sous la supervision des professeurs Yves Bergeron, Adam A. Ali et Hugo Asselin. La collaboration de la Sépaq (Sarah Lavoie et Carine Bergeron) et Ressources Naturelles Canada (Martin Girardin, David Gervais et Mathieu Gauvin) a grandement facilité l’extraction des sédiments et l’accès aux sites d’études. Les travaux de recherche ont aussi mobilisé plusieurs ressources de l’UQAT dont Raynald Julien (Forêt d’enseignement et de recherche du lac Duparquet de l’UQAT), et Dorian M. Gaboriau (Laboratoire International de Recherche sur les Forêts Froides de l’UQAT).
7 decembre 2022
Mon experience à la conférence nationale de l’Institut forestier du Canada
Un texte de Claudie-Maude Canuel

En septembre dernier se tenait la Conférence nationale 2022 organisée par l’Institut forestier du Canada (IFC) à Sault Ste. Marie, en Ontario. Le thème, The New Normal (La nouvelle normalité), voulait mettre l’accent sur les opportunités et les enjeux pour le secteur forestier considérant le contexte dynamique induit, notamment, par les changements climatiques, la pandémie de COVID-19 et l’évolution de la demande sociale pour le territoire et les ressources forestières. Les principaux sujets abordés étaient les perturbations naturelles, la reconnaissance des droits et des revendications autochtones, la sylviculture d’adaptation, le marché du carbone et la diversification des produits forestiers. Cet événement pancanadien a été une excellente occasion de partager avec mes collègues venant de partout à travers le Canada. J’ai été surprise de constater combien la façon de pratiquer et de percevoir la foresterie change selon les provinces.
J’ai eu la chance de participer à ce congrès grâce à l’appui financier du CEF, étant étudiante au doctorat en sciences forestières à l’Université Laval affiliée au Centre canadien sur la fibre de bois (CCFB). J’y ai présenté une partie de mes travaux de recherche portant sur l’aspect financier de l’approvisionnement en biomasse forestière sous forme de bois de faible qualité dans l’est du Canada. Mon sujet de thèse porte sur l’harmonisation de l’approvisionnement en biomasse forestière aux activités sylvicoles de récolte et de remise en production des sites pour la production de bioénergie. Il s’insère dans le développement de la bioéconomie, qui est en plein essor à l’échelle mondiale et pour lequel la contribution du secteur forestier canadien est importante.
À la lumière des propos tenus, la pertinence de mettre en commun les activités sylvicoles et les enjeux industriels pour les produits forestiers semble indéniable pour l’évolution du secteur forestier canadien dans La nouvelle normalité. À cet effet, la présentation de mes travaux de recherche m’a valu le 3e prix du concours étudiant d’affiches scientifiques, représentant fièrement le CEF, l’Université Laval, le CCFB ainsi que la francophonie canadienne.
30 novembre 2022
2022 Annual Congress of International Research Network on Cold Forests
Un texte de Todor Minchev

Lacs d’étude Chrono-Environnement
dans le massif du Jura.
La forêt boréale étant un des plus grands écosystèmes de la planète, son étude et notre compréhension des processus qui la dynamisent sont essentielles pour prévoir sa réponse face aux changements climatiques actuels. À cette fin, il faut combiner des études actuelles et rétrospectives afin d’avoir un portrait global et complet. Afin de rassembler nos connaissances sur ces sujets et exposer des études en cours, le Laboratoire International de Recherche sur les Forêts Froides et l' International Research Network (IRN) sur les forêts froides se sont rejoints en conférences, d’abord à Besançon, France et ensuite à Joensuu, Finlande.
Du 2 au 4 octobre 2022, la conférence a pris place sur le campus de l’Université de Franche-Compté à Besançon avec sujet les études rétrospectives provenant de sédiments lacustres et sol forestier et une emphase sur les outils moléculaires. Un sujet d’intérêt a été l’utilisation de l’ADN sédimentaire ancien trouvé dans lacs, une méthode récemment développée et utilisée autant dans des analyses d’espèces arborescentes qu’animales. Les conférenciers ont également pu visiter les installations du laboratoire Chono-Environnement pour y explorer les différents outils utilisés pour les analyses sédimentaires. De plus, une visite guidée de la forêt du massif du Jura a souligné l’évolution historique du paysage et son anthropisation.

Forêt de pin sylvestre aménagée
typique de l’est de la Finlande.
La conférence annuelle du IRN a pris place à Joensuu du 6 au 8 octobre, portant sur plusieurs sujets concernant la forêt boréale, donc l’écologie et la physiologie des espèces arborescentes, ceux des animaux et lichens qui s’y trouvent, mais aussi sur son évolution potentielle sous les changements climatiques. Les sujets ont touché autant la Finlande qu’ailleurs en Europe et au Canada. Une visite dans le parc national de Patvinsuo a permis aux conférenciers de voir des dispositifs d’étude par feu contrôlé et la comparaison entre les forêts aménagées et celles qui ont été naturalisées à la suite d’utilisations agricoles avant la Deuxième Guerre mondiale.
J’ai présenté mon projet de doctorat portant sur l’analyse historique de la dynamique des érablières à sucre (Acer saccharum) nordiques marginales dans l’écotone entre la forêt tempérée nordique et la forêt boréale au Québec. Ce projet s’insérait dans la première conférence en raison du volet d’ADN ancien sédimentaire qui était grandement abordé par d’autres chercheurs, alors que le potentiel d’expansion de l’érable à sucre dans la forêt boréale m’a permis de présenter dans la deuxième conférence. Ma visite, les connaissances acquises et le grand nombre de contacts que j’ai pu faire lors de ces deux conférences conjointes n’auraient pas été possibles sans le support du CEF, de mon directeur, Guillaume de Lafontaine (UQAR), et de mon co-directeur, Yves Bergeron (UQAM).
La présentation de la conférence annuelle du IRN est disponible sur la chaîne YouTube de IRN Cold Forests .
21 novembre 2022
Spatial analysis and how to work with it
Un texte de Varvara Vladimirova

This summer, I have been lucky enough to find an online course called: “GIS in R”. The course aimed at building skills in raster and vector data manipulation, integrating the tidyverse functions with GIS tools, and visualizing spatial data through developing static and interactive maps. Most of us do analysis using software that is easy to understand and use, such as Excel. QGIS and ArcGIS are software that are more user friendly. You don’t need to have any coding expertise to be able to create simple maps, all you need to do is to go on YouTube and find some video tutorials that help you create those maps. The problem comes when you want to be able to create more complex maps at a faster speed. Before taking this course, I had a problem with my data. It was a large bulk of data that had a lot of information (that I didn’t need) with many layers of landscape features overlaying each other. If I want to do any sort of analysis, for example calculating the percent of certain landscape features in each area, I will have to clean the data first. In ArcGIS it took me too long to do, whilst in R I was not able to understand how to do that, since it is not a kind of software that is commonly used for mapping.
In this course I learn about an amazing package “st”, it allows you to manipulate any spatial data with ease. You can modify the extent, grain size, dissolve any unnecessary features and crop the areas to make it more manageable. After the course, I understood how to easily plot maps using a variety of plot types, mainly ggplot and tmap. If you ever want to do some plotting in R, tmap is a more appealing way to display your map. You can make an interactive map, where you can turn off and on certain layers, move the map around, zoom in and out. You can also create a static map. Why would you say that I am insisting on using R instead of other GIS tools (such as ArcGIS). Well, I don’t. I think it all depends on what kind of help you receive. I’ve been receiving a lot of help from Mélanie Desrochers from CEF department and with her help I was able to create the maps that I tried to create so hard in R. I’ve also received some help on how to create the same maps in R, with both the use of my course and some help from experts. The problem is that I missed the pivotal part of understanding that if your data is too large, you need to change it to rasters, otherwise it becomes too large for any computer to handle it. From here, I still believe that maybe spatial data is best left to be created in ArcGIS, since you can see a lot easier what you create. However, R remains my preferred tool for any analysis of data. Once I create all the maps, I will need to move to R to do some stats.
So, if you work with spatial data, if you work with R, it works quicker because once you create a map you can easily manipulate it, whilst in ArcGIS (same for QGIS), if your processing power is not high, just zooming in can take some time. R is a better tool to do any analysis for sure: if you want to do some basic regression analysis, ArcGIS Pro will do the job, but once you need to do some modifications and do more complex analysis, R is a much better software to use. ArcGIS is by far a lot easier to learn how to use than R. If you have no coding experience and limited time work in ArcGIS. However, we live in the world where coding experience is incredibly valuable, and I realized that after taking my course “GIS in R” I feel like I can do modifications and some analysis a lot quicker. I have a lot more ideas of how to manipulate data and how to reduce repetitive coding, one of the biggest problems that I have found. My last piece of advice would be, when working with R, lean “tidyverse”. It is incredibly easier to work with it in comparison to any other package. You can see a lot easier the flow of your codes and not get lost in your coding, which is something that is so common. The main problem I’ve always been having with R is putting some punctuation or coding in the wrong place. With tidyverse, especially the pipes (%>%), you can do one action by one, avoiding repetition, doing more than one action in one code, and clearly seeing what the code does. The pipe works like a “and” statement.
In conclusion, I believe that this course has been incredibly useful for the development of my R skills, I believe that R and GIS are both important tools when manipulating data and that to be able to work well in both software it is important to continuously develop your knowledge in these software to continue taking courses and then just exploring different packages and tools yourself. It is also very important and yet difficult to find the right course for you, where the course is not too basic for you and most of the information provided is new to you, but not so difficult that you fall behind. For me this course was perfect. I have worked very hard on the assignments and tasks, but it wasn’t so hard that I felt that I was not able to follow the assignments and lessons. I would recommend it to anyone who can do basic analysis in R, but wants to increase their efficiency and level of R.
21 octobre 2022

Un texte de Andréanne Girard-Lemieux

Grâce à la générosité du CEF, j’ai eu l’honneur de participer à l’école doctorale internationale sur la nordicité et les avancées en science des produits naturels organisée par Sentinelle Nord en chercheurs de sept universités, de domaines et d’expériences variés: chimie, biologie, foresterie, géographie, sciences pharmaceutiques, économie écologique et sciences sociales. Pendant notre séjour à Whapmagoostui-Kuujjuarapik (Nunavik), nous avons participé à différents ateliers nous permettant d’aller autant sur le terrain pour récolter nos échantillons qu’au laboratoire pour les analyser. Que ce soit la caractérisation de l’huile essentielle du thé du labrador, l’analyse de la composition chimique de différents lichens ou l’estimation de l’âge des arbres que nous avons carottés, tous les ateliers nous ont permis d’acquérir de nouvelles compétences.
Cependant, ce qui a le plus marqué les esprits des participants à cette école ce sont avant tous les échanges que nous avons eus tant avec les autres étudiants et les chercheurs qu’avec les membres des communautés crie et inuite. Nous avons eu notamment l’occasion de discuter de l’éthique de la recherche en milieu autochtone afin de questionner nos propres pratiques de recherche. Les rencontres qui resteront gravées dans ma mémoire sont les activités avec les communautés comme le pique-nique avec la communauté inuite, le baseball cri qui nous a permis de créer un lien avec les jeunes, le partage de connaissance sur les plantes nordiques avec des ainés, l’apprentissage de la culture crie au site de rassemblement où nous avons partagé un repas traditionnel pour clôturer notre semaine.
Pour résumer, cette école ne pouvait être plus parfaite: du beau temps (sans les insectes!), l’apprentissage de méthodes de recherche de domaines variés mais complémentaires, des discussions enrichissantes, des participants formidables et des rencontres avec des membres de deux communautés exceptionnelles. Que demander de plus?! | Article dans La Presse
5 octobre 2022
INTECOL 2022 in Geneva: Exploring New Frontiers in Ecology
Text and photo Dipak Mahatara

As we are collectively facing new limits, ecologists from around the world gathered from August 28 to September 2 at the Geneva International Conference Center to explore fundamental and applied questions to understand better what is going wrong and how we can create a new paradigm to live in harmony with nature.
At the Intecol2022 Conference , researchers presented their work in seven themes, comprised of 50 sessions, including biodiversity, climate change, ecological restoration, urban ecology. Also, the conference welcomed 11 keynote speakers representing a large spectrum of ideas and research from all six continents. Nearly, 1000 ecologists participated at Intecol2022. The conference was collectively organized by the University of Geneva, HES-SO/Geneva, UNEP Geneva Environment Network, the Graduate Institute Geneva, and the International Association for Ecology.
Although, I had participated in various forums of forestry and conservation biology, this was my first experience to present my work to the huge international crowd. I proudly represented University of Quebec in Rimouski (UQAR) and CEF by showing one of my research projects entitled "Maxent modelling for habitat suitability of vulnerable tree Dalbergia latifolia in Nepal". In addition to have a networking opportunity, the participants were also acquainted with the global challenges that we have created for ourselves and the initiation to resolve them to help us guide towards a more sustainable future. Moreover, different parallel field excursion to the natural monument, park and lake was a good energizing break.
I sincerely thank the CEF, my research director, Robert Schneider, and UQAR for providing the support to attend this conference.
29 septembre 2022

Le 13e symposium de SWEET a eu lieu lors de la réunion annuelle jointe de la Société d’Écologie d’Amérique et de la Société canadienne d’écologie et d’évolution. Pour cette édition, le thème était « Reflecting on equity, diversity, and inclusion initiatives in Canada and the US: What can we learn from each other? » avec, comme invitées, Dr. Andrea Reid (University of British Columbia), Dr. Danielle N. Lee (Southern Illinois University Edwardsville), Dr. Carla Cáceres (University of Illinois Urbana-Champaign) et Dr. Nicole Mideo (University of Toronto). Malgré les différences entre les deux pays, les panélistes s’entendaient: il reste beaucoup de travail à faire en termes de DEI dans le milieu scientifique.
Une grande partie du travail de DEI peut être fait à travers les curriculums soir par la cocréation de cours avec des nations autochtones, des courses questionnant les connaissances scientifiques normatives et en encourageant les étudiant.e.s à rechercher des sources à trouver des sources alternatives. Il faut par contre donner le temps et les ressources aux professeur.e.s et aux chargé.e.s de cours pour développer ces cours.
Le manque de financement pour les étudiant.e.s et des post-docs a été évoqué à plusieurs moments par les panélistes. S’assurer de pouvoir offrir un salaire décent, d’enlever les barrières financières et de pouvoir accommoder des parcours non-linéaires est une de façon de s’assurer que le milieu scientifique soit accessible.
De plus, il faut s’assurer que les étudiant.e.s marginalisé.e.s aient non seulement les resources pour accéder au monde scientifique, mais aussi s’assurer, qu’une fois présent.e.s, des pratiques soient mises en place pour qu’iels se sentent accueilli.e.s dans le milieu. Chose qui n’est pas le cas, spécifiquement pour les étudiant.e.s autochtones. Mettre lemphase sur d’autres façons d’évaluer la rigueur et l’excellence des chercheur.e.s qui ne se basent pas seulement sur les publications et les subventions pourraient aussi aider.
Vous pouvez accéder au panel complet sur la chaîne YouTube de SWEEET.
19 juillet 2022

In academia, becoming a good leader or an apt mentor is a skill most often acquired through work and life experiences. Few professors/researchers receive real training on how to manage human resources, how to resolve conflicts, how to rally a community around shared values and vision, or how to create a healthy work environment. Instead, we are trained and selected for research excellence and teaching/communication skills (to a varying degree) but land in a job where we will mostly manage a SME, spending way more time doing administration and human resource management than research. Yet, professors frequently have to write lengthy documents on why and how they will act as champions in Equity/Diversity/Inclusion, mental health and excellence for their trainees, as if we had all the extra resources in the world or could clone ourselves three times. Most of us can’t afford to hire multiple research associates / lab managers to help us create the perfect unbiased benevolent lab team and culture, but there are small/short-time actions that we can do to support our trainees’ development.
In our labs, trainees are young (and not so young) adults working together. In the 20’s-30’s life gets busy with them: moves, relationships, identity definition, health and family issues, financial precariousness, etc. Topping these situations, in the lab, they often develop friendships and antagonisms, face challenges and envy, have different culture, personalities or work strategies, which can result in tensions. As a PI, it is easy to turn a blind eye and not get involved, you know, we are already so busy with our committees, form filling, grants’ writing, emails (!!!). But we can, and probably must, for our own sake, contribute to give our trainees the skills to become positive leaders in order to maintain a healthy work environment.
As a young prof managing a young lab, this train of thoughts occupied my mind lately. I proposed to my lab to do an atelier on leadership (inspired by https://www.sessionlab.com/methods/leadership-envelopes) to work towards improving ourselves as mentors and leaders. Five strengths were chosen because they are believed to be important for positive leadership and mentorship.
Here is a summary of the discussion on the topic that ensued... Read more
18 juillet 2022
Mélanie Arsenault se joint à Conservation Without Borders!
Texte et photos Melanie Arsenault

J’ai récemment été sélectionnée pour faire partie d’une expédition internationale de recherche en conservation de la faune de 4 mois en Europe et en Afrique. On m’a choisi pour un remplacement de dernière minute; l’autre chercheuse sélectionné ayant cancellé. Je pars donc vendredi prochain, le 22 juillet, en direction du Royaume-Uni pour joindre une aventure bien spéciale qui suivra le tracé migratoire du balbuzard pêcheur, dont les populations sont en déclin depuis plusieurs années en Europe et en Afrique. Mon rôle est à tire de chercheure, aux côtés d’un biologiste nigérien, expert en oiseaux migrateurs, et en tant que traductrice du français lors de notre passage en Afrique francophone. Notre itinéraire part de l’Écosse (Royaume-Uni) pour se terminer au Ghana, en Afrique (Projet Flight of the Osprey . En plus d’aider à collecter des données sur les balbuzards dans plusieurs milieux humides et sites de conservation RAMSAR en cours de route, je serai responsable de sonder les communautés locales afin d’en savoir plus sur leurs perspectives des changements climatiques et de leur cohabitation avec les milieux humides. L’expédition est menée par nul autre que Sacha Dench, CEO et ambassadrice des Nations Unis pour les oiseaux migrateurs. Cette dame ambitieuse a déjà fait une expédition de 7000 km en "paramoteur" (parachute+moteur) de la Russie à l’Angleterre pour suivre la migration des cygnes.
Cette opportunité imprévue, unique et excitante a quand même des conséquences un peu plus plates. Je vais donc mettre ma maîtrise en écologie à l’UQAT (campus Amos), ainsi que mon projet de recherche sur la dynamique d’occupation sur les castors, sur pause pendant quatre mois. Par contre, je serai fière de représenter le Canada, mais aussi le GRÉMA (groupe de recherche en écologie de la MRC d’Abitibi) et l’UQAT en tant qu’étudiante, pendant ce voyage de 10 000km, traversant 14 pays. PS: À noter que les deux ne sont pas reliés. Cette expédition n’a rien à voir avec l’UQAT ni le GREMA.
Entre temps, je vous donc laisse donc les liens pour en savoir sur l’expédition et les moyens de me suivre dans cette aventure, jusqu’à mon retour en décembre!
- Vidéo d’intro sous-titré en francais
- Ma page en tant que membre de l’expédition
- Suivez Conservation Without Borders sur les médias sociaux pour rester à jour de l’expédition: Facebook
, Instagram
, Youtube
.
Vous pouvez aussi suivez ma propre page Facebook sur mon projet Castor, où je mettrai des mises à jour de l’expédition là aussi: Those dam chippies
Bonne vacances et bon été à vous!
10 mai 2022
Sanghyun Kim au World Forestry Congress en Corée du Sud
Texte et photos Sanghyun Kim et Daniel Lesieur

Sanghyun Kim, a participé au XVe Congrès forestier mondial en Corée du Sud où il a fièrement représenté le GREMA, l'IRF-UQAT, la Chaire AFD et le CEF! Il y a présenté une affiche intitulée: Can Partial Harvest Be a Next-generation Forest Management? Ce fût une occasion pour renouer avec la communauté scientifique en personne et une opportunité d'établir de nouveaux contacts à l'international. Le congrès a d'ailleurs accueilli plus de 15 000 participants! Suite du communiqué de la Chaire AFD .
26 avril 2022
Stage en métabolomique des lichens calicioïdes à l’Université de Genève
Texte et photos Philip Bell-Doyon

À gauche: apothécie (<1mm) de Chaenotheca cinerea, espèce de lichen calicioïde (©Troy McMullin).
À droite: culture du mycobionte (~3cm de diamètre) de Chaenotheca trichialis, autre espèce de lichen calicioïde, dans un plat de pétri.
Les calicioïdes constituent un groupe diversifié de lichens et de champignons non lichénisés dont la plupart des espèces sont inféodées à des microhabitats spécifiques aux vieilles forêts. Dans le cadre du 3e chapitre de mon doctorat en biologie à l’Université Laval, je m’intéresse à la diversité des molécules produites par les lichens et les champignons calicioïdes récoltés dans les forêts intactes de l’aire protégée d’utilisation durable Ya’nienhonhndeh. À cet effet, j’ai effectué un stage à l’Université de Genève du 28 février au 30 mars 2022 dans le laboratoire du Prof. Jean Luc Wolfender, sous la supervision du Prof. Emerson Ferreira Queiroz et du Dr. Louis-Félix Nothias. J’ai ainsi eu l’opportunité de faire analyser mes échantillons sur un appareil de chromatographie liquide de ultra-haute performance couplé à un spectromètre de masse tandem (UHPLC-MS/MS). De plus, mon séjour m’a permis de me familiariser avec leur expertise de pointe en analyse de données métabolomiques, particulièrement en ce qui a trait aux techniques de réseautage moléculaire (‘molecular networking’).

Exemple d’un réseau moléculaire généré à partir de mes données métabolomiques de lichens
calicioïdes.
Sur le graphique, chaque nœud représente une molécule. Les molécules sont reliées entre elles selon un seuil de similarité spectrale. Une identification putative est disponible pour ~2,5 % des molécules détectées en se basant sur les librairies spectrales publiques en ligne disponibles via Global Natural Product Social Molecular Networking .
Ce stage, qui n’aurait pas pu avoir lieu sans l’appui financier du CEF, m’a permis d’obtenir des données de très haute qualité qui ouvrent la porte vers des questions qui seraient autrement demeurées hors d’atteinte. Par exemple, en comparant le métabolome d’un lichen entre sa forme symbiotique et sa forme de mycobionte cultivé, je serai en mesure de quantifier l’impact de la lichénisation sur la production de métabolites secondaires.
4 avril 2022

David Paré faisait partie de la délégation canadienne en charge des négociations pour l'approbation du rapport du groupe de travail III (atténuation - mitigation) du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Pour compléter ce sixième cycle d'évaluation (AR6), il ne reste plus que le rapport de synthèse qui sera publié en septembre 2022. Les rapports d'évaluation sont produits environ tous les 7 ans. Le rapport du groupe III sera crucial pour informer les décideurs sur la manière d'atteindre les objectifs de réduction des émissions de GES en 2030 et 2050. Il rend également compte des coûts, des avantages et des compromis des mesures d'atténuation. Les rapports du groupe I (la science du changement climatique) et du groupe II (impacts et adaptation) ont été publiés respectivement en septembre et en mars derniers.
Au cours des deux dernières semaines, les 195 gouvernements et scientifiques ont approuvé ligne par ligne le résumé à l’intention des décideurs. Ce rapport (WGIII) est souvent appelé le rapport sur les solutions. Il fait le point sur les mesures à prendre pour atteindre les objectifs de stabilisation du climat à 1,5 et 2 °C. Les émissions mondiales projetées résultant des contributions déterminées au niveau national (CDN) (annoncées avant la Cop26) dépassent toujours les niveaux d'émission requis pour limiter le réchauffement de la planète à des niveaux bas qui correspondent à l'objectif de température mondiale à long terme de l'accord de Paris. Sans ambition supplémentaire au-delà de ces CDN, le réchauffement climatique devrait atteindre 2,8 °C (2,2 à 3,4 °C) d'ici 2100.
Des réductions profondes et immédiates des émissions de GES sont nécessaires pour limiter le réchauffement planétaire à de faibles niveaux (1,5 °C sans dépassement ou avec un dépassement limité et probablement en dessous de 2 °C). Les émissions nettes nulles (net-zero emissions) de CO2 sont atteintes au niveau mondial au début des années 2050 dans le cadre de trajectoires d'émissions qui limitent le réchauffement climatique à 1,5 °C, sans dépassement ou avec un dépassement limité. La réduction des émissions de GES dans l'ensemble du secteur de l'énergie nécessite des transitions majeures, notamment des réductions importantes de l'utilisation des combustibles fossiles, le déploiement de sources d'énergie à faibles émissions et l'amélioration de l'efficacité énergétique, ainsi que des changements du côté de la demande et des comportements.
David partage ici quelques éléments susceptibles d'intéresser les membres du CEF:
- Le secteur AFOLU (agriculture, foresterie et autres utilisations des terres), est l’un des secteurs majeurs faisant partie des solutions pour les objectifs de 2030. Près de la moitié des réductions d’émissions de ce secteur sont à bas couts (moins de 20 $USD tCO2-eq-1). La majeure portion des options du secteur AFOLU vient du secteur forestier ainsi que de la réduction de la conversion des écosystèmes naturels. Une grande partie de ce potentiel pour ce dernier est en région tropicale. L’aménagement forestier, la restauration des écosystèmes, l’afforestation et la reforestation ainsi que l’agroforesterie font aussi partie des solutions. L’utilisation des produits du bois, cette fois dans les secteurs du bâtiment et de l’énergie ont aussi un potentiel global important mais plus petit que celui du secteur AFOLU.
- Le secteur forestier et les CDR: Le secteur forestier est très important pour les solutions dites CDR (Carbone dioxyde reduction); Les CDR occupent une place grandissante dans les scénarios de réduction des GES, en particulier puisqu’il y a des émissions qui seront difficiles, voire impossible à réduire (hard to abate) dans un temps court (par exemple dans les secteurs de l’aviation, l’agriculture et l’industrie). Les CDR seront toujours importants pour atteindre les cibles d’émissions nettes nulles. La plus grande partie du potentiel pour le CDR à court terme provient de la foresterie et de la restauration d’écosystèmes.
- Le rapport reconnait le rôle accru de nouveaux acteurs, en particulier les villes, les communautés locales ainsi que les communautés autochtones.
- La terminologie évolue! Un terme nouveau (pour moi!): «Improved forest management » (gestion forestière améliorée) qui signifie un aménagement forestier durable de forêts déjà sous aménagement pouvant conduire à une augmentation des stocks de carbone forestier, à une meilleure qualité du bois produit, ainsi qu’à produire continuellement du bois tout en maintenant et en améliorant le stock de carbone forestier.
24 février 2022
Ecart-type ou erreur-type dans les histogrammes?
Un billet de Stéphane Daigle, professionnel du CEF et statisticien

En tant que professionnel de recherche statisticien, la question qu'on me pose le plus souvent et qui intéresse les chercheuses et chercheurs de tous les champs de recherche est la suivante: les barres de dispersion doivent-elles afficher l'écart-type ou l'erreur-type dans les histogrammes pour publication scientifique?
La réponse rapide pour ceux et celles qui sont allergiques à la science statistique (et qui ne veulent pas se taper l'article ci-dessous) est celle-ci: pour tout le monde au CEF, sauf peut-être les personnes en écologie sociale, les barres de dispersion dans un histogramme devraient afficher l'écart-type. Avant d'expliquer pourquoi, un petit rappel sur ces deux paramètres est nécessaire.
L'écart-type est une estimation de la variance des données d'un échantillon autour de sa moyenne. Vous pouvez en trouver l'équation exacte sur l'internet ou dans vos livres d'introduction à la statistique, mais si on doit le définir en mots, l'écart-type est grosso modo la moyenne des distances entre les données d'un échantillon et leur moyenne (pas exactement, mais c'est tout comme, j'essaie de vous épargner les vilaines équations). Plus les données sont éloignées de la moyenne, plus l'écart-type est grand. L'erreur-type est égale à l'écart-type divisé par la racine carrée de la taille de l'échantillon et est utilisée surtout comme mesure de précision (en fait techniquement on devrait dire une mesure d'imprécision) dans l'estimation de la moyenne.
Plus on augmente la taille d'un échantillon, plus l'écart-type converge vers la variance d'un processus étudié. Si on prend un échantillon de 10 données, on obtiendra une certaine estimation de la variance via l'écart-type. Si on augmente l'échantillon à 100 données, on obtiendra une estimation semblable, mais plus près de cette valeur inconnue de variance que nous essayons de connaitre. Avec 1000 données l'estimation de la variance est encore meilleure, et ainsi de suite.
Puisque l'erreur-type est une fonction de l'écart-type en relation inversement proportionnelle avec la taille de l'échantillon, celle-ci diminue lorsque n augmente. Contrairement à l'écart-type, elle ne converge pas vers une estimation plus exacte de la variance d'un processus étudié mais vers la valeur 0. Plus notre échantillon est grand, plus le ratio qu'est l'erreur-type se rapproche de zéro.
Le besoin de connaitre la précision d'une estimation de la moyenne fait surtout partie du monde de la statistique de sondage. Conséquemment, l'erreur-type et les autres mesures de précision comme l'intervalle de confiance intéresseront principalement les chercheuses et chercheurs du CEF dont les outils de recherche sont des sondages.
Pour tous les autres champs de recherche, les concepts de précision et de taille de la population ne font pas souvent partie de l'équation, du moins pas au premier degré comme c'est le cas en statistique de sondage. Les chercheuses et chercheurs qui produisent des histogrammes se trouvent généralement dans un contexte de comparaison de moyenne (comparaison de traitements, d'espèces, etc.). La statistique à la base de la comparaison de moyennes est la variance (c'est pour cela qu'on parle d'analyse de variance lorsqu'on compare des moyennes). Si on a deux traitements avec des moyennes respectives de, disons, 1546 et 1575, et que la variance est de 3, ces moyennes seront probablement jugées différentes. Par contre si la variance est de 103, alors ces mêmes moyennes ne seront probablement pas jugées différentes l'une de l'autre. C'est la variance qui dicte ici si on acceptera ou non l'hypothèses d'égalité des moyennes et c'est celle-ci qui devrait apparaitre dans les histogrammes.

Plusieurs personnes optent pour l'erreur-type dans leurs histogrammes parce que c'est la mesure qui donne les plus beaux graphiques. Si on jette un oeil à la figure ci-contre présentant, de gauche à droite, les barres de dispersion pour l'erreur-type, l'intervalle de confiance et l'écart-type, on voit que ce sont les premières qui sont les plus courtes. L'erreur-type est toujours mathématiquement inférieure à l'intervalle de confiance et à l'écart-type, et donne toujours de plus beaux graphiques, mais ce n'est pas une raison pour l'utiliser. Comme l'histogramme sert habituellement de support visuel dans un contexte de comparaisons de moyennes, il doit afficher la variance puisque c'est celle-ci qui dicte les conclusions des tests effectués.
Si l'argument ci-dessus ne suffit pas, en voici un autre plus convaincant. Prenons par exemple un histogramme présentant les moyennes de deux traitements A et B. Il importe peu que A et B soient différents ou non statistiquement, mais disons que la variance est plus grande pour B que pour A. Supposons que le traitement A a un n de 30 données et le B a un n de 45 données. En affichant l'erreur-type plutôt que l'écart-type, nous pourrions nous retrouver dans la situation absurde où la barre de dispersion pour le traitement B est plus petite que celle du traitement A pour la simple raison que le n pour B est supérieur, nous poussant à conclure que le traitement B est le moins variable des deux bien que ce soit le contraire.
Cette dernière démonstration par l'absurde est valable même lorsque les tailles d'échantillons sont balancées. La taille de l'échantillon, un paramètre expérimental dicté par des facteurs externes à ce qu'on est en train d'étudier (budget, main d'oeuvre, temps etc), ne devrait pas affecter la présentation des résultats. Le but premier d'un histogramme est l'illustration des deux statistiques qui interviennent dans la comparaison de traitements, soient la moyenne et la variance.
24 February 2022
Standard deviation or standard error in histograms?
An article by Stéphane Daigle, CEF professional and statistician

The question I get asked the most as a statistician is one that is of interest to researchers and students of all fields of research: should deviation bars in histograms show the standard deviation or the standard error?
A quick answer for those of you who are allergic to statistics and would rather not read this whole article is the following: for all researchers at the CFR, except perhaps those in social ecology, the error bars in histograms should show standard deviations. Before explaining why, let's define these two measures of dispersion.
The standard deviation is an estimate of the dispersion of data around the mean of a sample. You can find the equation to calculate it on the internet or in your Introduction to Stats books, but if we must define it with words, we could say that it is more or less the mean of the distances between each data point and the average of a sample (not exactly, but sort of, bear with me as I try not to burden this article with those dreaded equations). The more dispersed the data around a mean, the greater the standard deviation. The standard error on the other hand is equal to the standard deviation divided by the square-root of the sample size. It is mostly used as a measure of the precision (actually technically a measure of imprecision) of the estimate of the mean of a sample.
The more we increase the size of a sample, the better the standard deviation becomes at estimating the variance of a process under study. If your sample size is of 10, you will get a certain estimate of the variance around its mean through the standard deviation of your sample. If you increase your sample size to 100, you will likely get a similar value, but one that is closer in accuracy to the unknown variance that you are trying to estimate. With 1000 data points, the estimation of the variance is even better, and so on.
The standard error is a function of the latter standard deviation, but in a reverse relationship with the sample size. It decreases as the sample size increases. Unlike the standard deviation which converges to the best estimate of the variance of a process, the ratio that is the standard error converges to 0 as the sample size increases.
This need to evaluate the precision of the estimate of a mean belongs mostly to the world of survey statistics, which also involves the concept of population size. The standard error and related precision measures, such as confidence intervals, will be mostly of interest to people doing surveys. At the CFR, this may only be researchers in social ecology.
For the other fields studied at the CFR, the concepts of precision and population size are rarely part of the equation, at least not in the same degree as in the world of survey statistics. Researchers presenting their results through histograms are generally in a situation where they are comparing means (of treatments, species, etc.). The essential statistic in the comparison of means is the variance (that is why we talk about Analysis of Variance even though it is means that are being compared). For example, if you have two treatments with means of, say, 1546 and 1575, and the variance is 3, you will likely come to the conclusion that these means are different from one another. However, if the variance is 103 then these means will very likely not be deemed different. It is the variance that dictates whether or not you will accept the hypothesis that the means are statistically equal, so it should therefore appear in the histograms.

Many professors and students tend to opt for the standard error in their histograms because it is the dispersion measure that makes the best looking graphs. If you take a look at the graph opposite this text showing, from left to right, standard error, confidence interval, and standard deviation, you will see that the standard error has the shortest disperson bars. The standard error is always mathematically inferior to the confidence interval and the standard deviation so it always makes the nicest graphs. But aesthetics should not play a part in this decision. Because the histograms are usually used as a visual support to statistical analyses in which means are being compared, we should make sure to display the truest estimator of the variance, that is the standard deviation.
If the argument above is not doing it for you, here's a more convincing one. Let's suppose you are creating a histogram showing the means for two treatments being compared, A and B. For the sake of this argument it doesn't really matter whether A and B are statistically different or not. But let's say the sample sizes for A and B are respectively 30 and 45. By displaying the standard error instead of the standard deviation we could find ourselves in an absurd situation where the error bar is shorter for B than for A only because the sample size for B is greater, leading us to erroneously conclude that B is the lesser dispersed of the two treatments.
The latter demonstration still applies even when sample sizes are balanced. The sample size is an experimental parameter fixed by external factors to the analyses, such as budget, staff, time, etc. and should not have an influence in the visual presentation of results. The main purpose of the histogram is to illustrate the distribution of the data and the two main statistics involved in the comparison of treatments, that is the mean and the variance.
10 janvier 2022

Mon stage à Montpellier
Un compte-rendu de David Grenier-Héon
En tant qu’étudiant visiteur à l’Université de Montpellier, j'ai passé deux mois cet automne en France dans le cadre d'un stage international à l’Institut des Sciences de l’Évolution de Montpellier (ISEM). Invité par les Dre Martina Sánchez-Pinillos et Sonia Kéfi, j'ai intégré l’équipe du laboratoire BioDICée , un groupe de recherche s’intéressant à la réponse de la biodiversité aux changements globaux en utilisant des approches de modélisation mathématique. Dre Sánchez-Pinillos, ma superviseure durant ce stage, y effectue présentement des travaux sur la dynamique post-perturbation des écosystèmes forestiers. En plus de bénéficier de l’expertise de BioDICée par l’entremise d’une présentation de mon projet doctoral, j'ai eu l’opportunité d’assister à plusieurs rencontres internes du groupe ainsi qu’à des séminaires interuniversitaires au sein de l’ISEM. Merci au CEF pour son aide financière pour la participation à ce stage de deux mois en France.
17 décembre 2021

Voeux des Fêtes!
Chers membres du CEF, je profite des derniers jours de 2021 pour vous transmettre à toutes et tous mes meilleurs vœux des fêtes. L’année qui se termine nous a encore une fois confronté à des défis particuliers. Au moment d’écrire ces lignes, il y a lieu de croire que les débuts de 2022 vont nous demander encore beaucoup de prudence et de patience à vivre avec une situation sanitaire qui est toujours préoccupante. Pour toute la communauté du CEF, nos activités et nos habitudes de vie sociale ont été bouleversées, comme c’est le cas pour l’ensemble de la planète. Plusieurs activités récurrentes telles que la mobilité internationale de nos étudiantes et étudiants, la tenue du colloque du CEF et la participation des membres aux congrès et autres événements scientifiques ont dû être annulés ou réinventés via une formule à distance. De plus, la recherche tant en laboratoire que sur le terrain a été affectée sous diverses formes. Nul doute que ces contraintes nous ont obligés à revoir nos pratiques, mais au travers de cette crise, il y a lieu de croire que certaines approches et méthodes mises en place nous serviront dans l’avenir. C’est le cas entre autres de l’utilisation répandue des moyens de communication à distance qui risquent dorénavant d’accompagner nos événements en présence les uns avec les autres. Les professionnels et les professionnelles de recherche du CEF ont relevé rapidement le défi des congrès à distance, pour preuve: l’immense succès du colloque annuel CEF 2021 tenu en mode 100 % virtuel, mais avec toujours autant de participation et de présentations des membres (présentations orales
et par affiches
disponibles sur notre chaine YouTube).
Il y a toutefois de l’espoir à l’horizon. Les travaux de terrain et l’enseignement ont pu reprendre avec un semblant de normalité cet été et cet automne. Le CEF a formé son Comité Équité, Diversité et Inclusion qui s’est réuni pendant l’année et qui travaille présentement sur un plan d’action qui sera présenté en 2022. De plus, soulignons en cette fin d’année, la participation active de la communauté des membres du CEF à la consultation menée par gouvernement du Québec sur sa stratégie d’adaptation de la gestion des forêts aux changements climatiques organisée par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.
Si la situation sanitaire le permet, l’été 2022 s’annonce prometteur avec la tenue de nombreux colloques en présentiel: Colloque annuel du CEF 2022 à l’Université de Sherbrooke, NAFEW 2022
à Sault-Ste-Marie, AmeriDendro 2022
à Montréal, 5e Congrès mondial d’agroforesterie
à Québec et le Congrès de l’Ecological Society of America
à Montréal en août. Sur ce, je vous souhaite des fêtes reposantes et réjouissantes malgré notre isolement respectif, ainsi qu’une année 2022 qui nous permette de redéployer nos rêves, projets et aspirations scientifiques.
10 décembre 2021
Bilan du 23e colloque annuel de la Chaire AFD
Un communiqué de la Chaire AFD
Le 7 décembre dernier s’est tenue la 23e édition du colloque annuel de la Chaire de recherche UQAT-UQAM en aménagement forestier durable (AFD) à l’hôtel Amosphère d’Amos.
Près d’une centaine de personnes ont assisté à l’événement en présence ou à distance. Tout au long de la journée, les invités ont pu écouter étudiants, professeurs et partenaires de la région présenter leurs travaux de recherche ou la mission de leur organisme.
Les présentations étudiantes se sont faites sous deux formes, des diaporamas d’une durée moyenne de 15 minutes ainsi que des présentations en 180 secondes de projets de recherche.
À la fin de la journée, un jury de professionnels lié au milieu de l’enseignement ou de la foresterie s’est rassemblé afin de déterminer la meilleure présentation en 180 secondes et le meilleur diaporama.


Le public pouvait également voter pour ces deux catégories. Leur choix s’est également arrêté sur la présentation de Marion Noualhaguet, mais le prix accordé à la meilleure présentation en 180 secondes a été remis à deux étudiantes, Clémence Boivin et Mélanie Arsenault
.
Un concours de photo était également organisé. Un jury a délibéré sur des photos prises par les étudiants, séparées dans quatre catégories. Les gagnants sont: Marion Noualhaguet dans la catégorie « dans le vif de l’action », Samuel Robin dans la catégorie « en blouse blanche », Daniela Robles Arias dans la catégorie « humoriste en herbe » et Jonathan Kimbukusu dans la catégorie « une fibre artistique ».
Le public quant à lui a retenu la photo d’une cyanobactérie prise par l’étudiante Tasnim Anjum Mou comme meilleure photo toutes catégories confondues.

Rien n'arrête la recherche!
© Jonathan Kimbukusu

Envie irrépressible © Marion Noualhaguet

Neuf générations de Larix laricina
réunies pour une photo familiale
© Samuel Robin

Wild comedian! © Daniela Robles

Gloeotrichia: The beautiful tiny monster
cyanobacteria © Tasnim Anjum Mou
11 novembre 2021
Les bases de l'écriture épicène
Un billet de Natacha Fontaine, coordonatrice du pôle de Québec du CEF

Dès l’école primaire, on apprend en grammaire française que le masculin l’emporte sur le féminin. Savez-vous que ça n’a pas toujours été ainsi? Le français s’est masculinisé au 17e siècle pour renforcer la dominance masculine sur la société de l’époque. Cette règle n’a aucun fondement linguistique. Elle vient plutôt d’une volonté politique de contrer l’influence croissante des femmes sur le plan social et intellectuel. C’est pourquoi des efforts sont en cours, 400 ans plus tard, pour démasculiniser la langue française afin de refléter les valeurs actuelles d’équité, de diversité et d'inclusion. Voici donc les bases de l’écriture inclusive. Elles vous serviront autant pour la rédaction d’offres d’emplois, de demandes de subventions, de courriels, de sites web, de plans de cours, etc.
- Renoncer à la fameuse note explicative en début de texte qui sert à justifier l’emploi du masculin générique pour alléger le texte. Dès le départ, votre texte doit être conçu et rédigé de manière inclusive en ayant recours aux procédés de rédaction épicène, c’est-à-dire la féminisation lexicale et la formulation neutre.
- Exemple à éviter: Veuillez noter que dans le texte, la forme masculine désigne aussi bien le féminin que le masculin.
- Éviter les formes tronquées aussi appelées doublets abrégés lors de l’utilisation de la féminisation lexicale dans le corps du texte. L’emploi des doublets abrégés est réservé aux textes où l’espace est restreint comme dans un formulaire, un tableau ou sur Twitter.
- Exemples à éviter dans un texte: les chercheur(euse)s ou les étudiant(e)s.
- Utiliser les doublets complets tout en s’assurant de bien féminiser certains noms se terminant par eur.
- Exemples: les chercheurs et les chercheuses ou les étudiants et les étudiantes.
- Exemples de féminisation de nom en eur: chercheur, chercheuse et non pas chercheure ou auteur, autrice et non pas auteure.
- Avoir recours aux formulations neutres pour éviter de produire un texte lourd et redondant. Les formulations neutres consistent à utiliser des noms qui désignent autant les hommes, les femmes que les personnes non-binaires. Utilisez aussi des adjectifs et des pronoms épicènes pour rendre le texte plus court et plus neutre.
- Exemples de noms neutres: les personnes, le personnel, les membres, la direction, le conseil, les scientifiques, la communauté.
- Exemples d’adjectifs neutres: agréable, habile, brave, sympathique, spécialiste, aimable, efficace.
- Exemples de pronoms neutres: vous, on, qui, chaque, quiconque, plusieurs, n’importe qui.
- Écrire les phrases de façon épicène de diverses manières. D’abord, les phrases avec des verbes actifs plutôt que passifs permettent d’éviter l’accord du participe passé. Des compléments de nom qui désignent des personnes peuvent aussi parfois être supprimés sans changer le sens de la phrase. L’emploi de verbe à l’infinitif dans la description de tâches des offres d’emplois permet également d’éliminer les pronoms il ou elle.
- Exemple de phrase avec un verbe actif plutôt que passif: « On invite les membres à participer au congrès » plutôt que « Les membres sont invités à participer au congrès ».
- Exemple de suppression d’un complément de nom: « Au dernier colloque, la majorité
des participants et participantesa mangé le dîner sur place. » - Exemples de description de tâche à l’infinitif: « Rédiger une revue de littérature »; « Effectuer les travaux sur le terrain » plutôt que « L’étudiant ou l’étudiante rédige une revue de littérature »; « L’étudiant ou l’étudiante effectue les travaux sur le terrain ».
Ce billet se voulait seulement un survol de l’écriture épicène afin d’éveiller votre curiosité sur le sujet. Si vous souhaitez approfondir vos connaissances, plusieurs guides et formations sont disponibles en ligne. Aussi, si vous avez besoin d’aide, je réviserai vos textes avec plaisir.
Ressources et références
- Liste de termes épicènes ou neutres de la Banque de dépannage linguistique - Office québécois de la langue française
- Guide d’écriture inclusive de l’Université de Montréal
- Guide de rédaction inclusive de l’INRS
- Marine Rouch. 2018. La langue française a-t-elle besoin d’être féminisée? Hypotheses
- Formation en ligne gratuite de l’Université de Montréal
15 octobre 2021
Atelier sur la sylviculture d’adaptation aux changements climatiques
Un compte rendu de Frédérik Doyon

Le 23 septembre dernier, l’Agence de mise en valeur des forêts privées des Appalaches en collaboration avec l’Institut des sciences de la forêt tempérée (ISFORT, UQO) a organisé un atelier d’une demie journée sur la sylviculture d’adaptation. Durant cet atelier, deux groupes de participants composés de propriétaires, de conseillers forestiers, de chercheurs et de représentant du Ministères des forêts de la faune et des parcs, ont pu visiter le dispositif de recherche SylvAdapt-Appalaches du professeur Frédérik Doyon, près du Massif du Sud. Ce dispositif teste la mise en application d’une approche de sylviculture d’adaptation basée sur les principes du renforcement de la capacité d’adaptation des peuplements sur 11 sites, comprenant 3 traitements (+ un témoin) de ¼ ha chacun. Les participants ont pu prendre connaissance de la démarche de diagnostique sylvicole basée sur l’évaluation de la résistance et de la résilience et ainsi comprendre comment les traitements sylvicoles ont été confectionnés sur la base ces critères. Des étudiants menant des recherches dans le dispositif ont aussi présenté leur projet.

Le prof. Frédérik Doyon (ISFORT, UQO), accompagné du directeur de l’Agence de mise en valeur des forêts privées des Appalaches, Jean-Pierre Faucher (à sa droite), explique la démarche de diagnostic sylvicole menant à une prescription de renforcement de la capacité d’adaptation des peuplements.

L’étudiant au doctorat Houssam Amraoui (UQO) présente le dispositif de plantation de diversité (8 espèces dont 4 plus méridionales à la région [un chêne rouge, en médaillon]), qui comprend aussi des exclos des grands cervidés pour évaluer l’effet de l’herbivorie sur la croissance et la survie des semis.

23 septembre 2021
Fixing the leaky pipeline through generosity
Un billet d'Alison Munson

I wrote the first draft of this text as usual by hand, my hand pressing forcibly on the pen and paper, as if that might somehow help. That is, help to decrease the subtle and not so subtle ways that women in STEM are discouraged, disrepected or marginalized. I am oh so tired of seeing «progressive» workshops or programs that might encourage more women to think about a science career, to show them they might like math, to help them see that science is fun! Well, therein is not the largest obstacle; today, I just want to talk about how we might turn the tide on the internal forces that cause women who naturally love science to get the hell out. But I’m taking it from the positive angle of how one might personally demonstrate to women scientists that they indeed have a future or a place in the science community. I am proof that generosity from a very few can keep women in science. Here, for male scientists is a short list of suggestions:
- Respect. It comes in many forms; think about it.
- Include women colleagues in important professional committees, in committees on strategic thinking for your organization or unit, in informal talks over beer (or whatever);
- If your female colleague has some great ideas, encourage her to build a team around it with you, rather than taking her ideas and building a comfortable bro team of your own;
- Include women in your research team for their scientific relevance, their team-building capacities, and their sense of humour, then encourage them to lead a team;
- Once you have recruited women to your research team, organization, or committee, don’t marginalize them (in the many ways that this can be expressed);
- For administrators, give every professor in your unit the same consideration, opportunities, resources and space. Favoritism discourages all the «others»;
- Give your female graduate students all the positive feedback possible. That doesn’t mean no constructive criticism. Just all the positive feedback possible. Helping to build their self-confidence is one of the most important things you can do;
- Encourage your female graduate students to become active in their local and larger scientific communities by offering opportunities, suggesting many options, showing them they have a place;
- Invite female graduate students, postdocs and colleagues to give informal and formal talks, participate in panels, symposiums, conferences. Every chance you get;
- Before issuing a criticism, offering a sly observation, telling a joke, think about how it might affect the women who are listening;
- Remember no. 1, and If you don’t understand the above points or don’t understand respect, don’t take on female graduate students.
I can count on two hands (after 30 years) those men who have been generous to me personally. The first, my PhD supervisor, Vic Timmer, at University of Toronto, who opened the door to science as a wonderful mentor. These less than 10 men are a major reason I did not quit. A mid-career scientist who was an excellent mentor during the passage from postdoc to faculty. A more senior researcher who took my ideas seriously, listened to me, encouraged me. An American colleague and friend whom I met over several conferences, who kept in touch over almost 25 yrs, and is now passed away. A younger colleague with whom I can discuss philosophy, bad dreams and great science. If not for these and a few more, including my scientist husband (who listened to my rage, tears and sometimes joy, for 30 yrs), I would have leaked out the pipeline, for certain. I was often very close. So, men, be generous. Post script: This piece was written about the same time as that on Dynamic Ecology by Gina Baucom (@gbaucom) on How to be an Ally. Yes, allies can be similar as to what I have written here, and perhaps it is a better way to think about colleagues, rather than expecting them to be generous. But the generous is relative to those who are not, and perhaps the neutrals who are neither. What do you think?
Alison Munson is a professor of forest biogeochemistry, working at Université Laval in Quebec, in boreal, temperate and now urban forests. In her spare time she writes fiction; where did that spare time go?
23 septembre 2021
Petit guide du chercheur toxique
Un billet de Morgane Urli, professionnelle de recherche dans l'équipe d'Alison Munson

Après quelques "mésaventures" et années d'observations des deux côtés de l'Atlantique, j’en viens à croire que certains ont à leur disposition un véritable guide du chercheur toxique. En voici les principes du plus au moins subtils:
- Lors de réunions, assure-toi que ce soit toujours une chercheuse qui soit en charge de la rédaction du compte-rendu de réunion.
- Assume toujours que c'est le rôle des chercheuses d'égayer les réunions avec des gâteaux ou à boire, ou encore de prendre en compte la sécurité de l'équipe sur le terrain (en la laissant se charger de la trousse de secours, de l'anti-moustique, de la crème solaire, etc.). Cela est instinctif pour elles.
- Au sein d'un organisme de recherche ou lors d'un projet de recherche, assure-toi de ne gérer que l’aspect scientifique pendant que tes collègues féminines s'occupent des tâches administratives et d'ordre logistique.
- Explique à ta collègue des notions qui lui sont très familières car elles se trouvent dans son domaine d'expertise*. C'est d'autant mieux si la notion en question ne fait pas partie de ton propre domaine d'expertise (*cette attitude est qualifiée de mansplaining).
- Explique-lui ces notions lors de conférences ou de réunions d'équipe lorsqu'elle sera mal à l'aise de te répondre que c'est elle l'experte.
- Assume de l'arrogance d'une collègue lorsqu'elle te dit qu'elle est experte sur un sujet.
- Coupe la parole d'une chercheuse qui veut participer à une discussion sur un projet auquel vous collaborez. Coupe-lui la parole jusqu'à temps qu'elle ne prenne plus la parole et reste silencieuse lors des réunions.
- Assume toujours que le stress et la colère d'une chercheuse ne sont pas légitimes et non fondés sur des faits comme un manque de ressources humaines ou matérielles. Elle est seulement hystérique ou a ses règles. Tu peux lui montrer que tu compatis en t'exclamant quelque chose comme "Pauvre petite".
- N'interviens pas en tant que porteur de projet lorsque qu'une chercheuse te fait part de mansplaining constant d’un autre chercheur ou d'une mise à l'écart systématique lors des réunions de projet.
- Traite différemment les hommes et les femmes de ton équipe en autorisant, par exemple, les hommes à utiliser certains véhicules ou appareils mais en l'interdisant aux femmes à travail et qualifications équivalentes.
- Fais tomber des préservatifs nonchalamment de ton sac surtout si tu es en situation de supériorité hiérarchique. Le harcèlement sexuel ou moral, subtil ou non, s’il est dénoncé, est rarement suivi d’actions et est assez efficace pour éliminer toutes collaborations futures avec des chercheuses.
- Enfin, bien sûr, nie le fait qu'il existe plus d'obstacles pour une femme que pour un homme d'atteindre un poste égal.
Merci à tous les collègues qui n'ont jamais eu ce comportement avec moi. Les autres? J'ai refusé de collaborer avec eux quitte à perdre de belles opportunités de travail…
Chercheuse en écologie fonctionnelle des plantes, Morgane Urli est professionnelle de recherche à l’Université Laval. Elle s’intéresse aux impacts des changements globaux et de la sylviculture sur la survie et la croissance des arbres, sur la dynamique des peuplements forestiers, et à une plus large échelle, sur l’aire de répartition des arbres. Elle attache une grande importance à la vulgarisation scientifique et aux transferts de connaissance qu’elle considère comme faisant partie intégrante de son travail de chercheur.
18 mai 2021
Qui n'utilise pas (encore) un logiciel de gestion de projet?!
Un billet de Daniel Lesieur, professionnel de recherche en gestion de bases de données et développement web au CEF






Voici donc quelques arguments pour vous convaincre de l’utilité d’une telle application!
- Il existe une vaste gamme d'applications. Laquelle choisir? Chaque personne a des façons de travailler différentes, des goûts personnels et SURTOUT des besoins particuliers! Pour ma part j’utilise Trello
. Il est très simple d’utilisation et offre beaucoup de fonctionnalités même avec un compte non-payant! À vous de voir!
- L'interface de Trello
est très intuitive. Vous créez des projets pour lesquels vous ajoutez des tâches d’un simple clic ou d’un glissement de souris. Le modèle classique et simple d’un projet est: à faire, en progression, fait et à venir. Soyez créatif, rien ne vous empêche de peaufiner votre projet! J’utilise par exemple souvent la catégorie « wish list »;
- Vous pouvez inviter des collaborateurs. Ils sont facilement identifiables avec des pastilles colorées et personnalisées.
- Les tâches peuvent être communes ou désignées à un collaborateur et des dates de tombés peuvent être ajoutées. Vos collaborateurs seront notifiés automatiquement!
- Vous pouvez voir les changements et les modifications dans le projet et les tâches en temps réel. Très pratique lorsque vous faite une réunion à distance et que tous les intervenants sont impliqués dans l’attribution des tâches.
- Cela permet aussi à tous les membres du groupe de participer au processus et donc de se sentir pleinement impliqués dans le projet.
- Vous pouvez importer directement des listes de tâches (ou les réutiliser) en les copier-collant. Cela s’avère très utile aussi pour des listes d’équipements à acquérir. On peut alors cocher les items achetés!
- Vous pouvez joindre des documents ou des liens. Très utiles pour partager des documents pour un projet particulier.
- Voyez l’avancement de vos projets et de vos tâches... et celles de vos co-équipiers. Ça motive l’équipe et ça permet aux coordonnateurs de rester informé de la progression du projet.
- Votre tableau de bord vous suit partout. Il est disponible en tout temps sur le web. Vous pouvez également installer l’application mobile. Vous ne pourrez plus utiliser l’excuse « j’ai oublié mon agenda! »
J’espère vous avoir convaincu d’utiliser un logiciel de gestion de projet, ou à tout le moins de son utilité! J’ai tellement aimé les fonctionnalités de Trello que je l’utilise même dans ma vie de tous les jours! Have fun;)
5 mars 2021
10 raisons de passer à ArcGIS Pro
Un article de Mélanie Desrochers, professionnelle de recherche en géomatique et conservation au CEF

Oui, les gratuiciels (libre d’accès ou open source) sont de plus en plus populaires mais selon moi, il demeure pertinent de rester au parfum des nouveautés chez les logiciels “privés” ne serait-ce que pour être au diapason avec le milieu de travail qui, majoritairement, fonctionne avec ESRI pour la géomatique (ministères, municipalités, bureaux-conseils, etc.).
Personnellement, je ne toucherai plus jamais à ArcMap car ArcGIS Pro, son successeur, est tellement mieux! Voici les 10 raisons pour lesquelles j’encourage nos étudiantEs à adopter ArcGis Pro:
- ArcGIS Pro est construit sur une application 64 bits. Il est donc beaucoup plus robuste et permet d’avoir plus de données en mémoire!
- Toutes les données sont centralisées: chaque projet crée un dossier-maison avec sa propre geodatabase, son toolbox, etc.
- Plusieurs mises en page cartographiques (layout) peuvent être créées dans le même projet… OUI! Et cette mise en page (légende, titre et autres éléments) ressemble beaucoup aux outils de Photoshop. Tout est paramétrable!
- La présentation ressemble à Office: bandeau, ruban, panneaux qui s’activent selon ce qui est cliqué. Très intuitif, on s’y retrouve sans trop d’efforts.
- Les images de fonds (basemaps) sont présentes par défaut dans les cartes (map) et sont même visibles dans le Catalog.
- Le 3D! Il est intégré au projet, pas besoin d’ouvrir une application différente pour passer en mode 3D (adieu ArcScene).
- Le mode édition est toujours disponible; pas besoin de passer en “mode édition”. Ça veut donc dire qu’on peut aussi modifier les informations directement dans la table d’attributs.
- L’accès aux données externes (serveurs WMS, ArcGIS Online, portails, etc.) est facile et nous ouvre un monde de données.
- Les outils jadis disponibles via “clic-droit/mode manuel” sont tous maintenant liés à des outils de géotraitement qui s’ouvrent automatiquement.
- Trois langages sont disponibles pour faire des requêtes: SQL, Arcade (nouveau langage d’ESRI) et Python3. Simple à choisir!
En passant, tous les anciens projets construits avec ArcMap (.mxd) peuvent s’ouvrir dans Pro, donc vous n’avez plus d'excuses pour ne pas faire la transition! La licence ArcGIS Pro est incluse avec toutes les licences institutionnelles. Faites-en la demande à votre gestionnaire de compte lié à votre université. N’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions.
19 février 2021


Les programmes de sélection d'arbres offrent une solution climatique naturelle transitoire. C’est ce que révèle une nouvelle étude sur les cernes de croissance des arbres publiée dans Nature Communications par une équipe du Centre de Foresterie des Laurentides et pilotée par Martin Girardin en collaboration avec Nathalie Isabel, Xiao Jing Guo, Manuel Lamothe, Patrick Lenz et Isabelle Duchesne.

La plupart des essences forestières sont génétiquement diversifiées, quoique certaines populations pouvant être porteuses d'adaptations historiques et contemporaines à l'environnement soient souvent non détectées au niveau de la productivité. C'est précisément ce que les auteurs ont pu constater dans cette nouvelle étude sur les cernes de croissance des arbres. Ils ont estimé les valeurs de la PPN (productivité primaire nette) propres à chaque populations en intégrant la croissance, la compétition et la mortalité des arbres. Ils ont ainsi pu comparer 42 populations communes entre deux sites contrastés établis au début des années 70. Contrairement à la plupart des études qui considèrent les populations comme des unités génétiques homogènes, les auteurs ont pris en compte la variation génétique de cette espèce boréale largement répandue. Pour la première fois, cette approche a révélé la variation adaptative historique et actuelle de la température et des précipitations au cours de la période de croissance de 42 ans. Dans les deux cas, la réponse adaptative des populations joue un rôle important mais variable dans le temps. Bien que les auteurs aient trouvé des populations spécifiques pouvant séquestrer une plus grande quantité de carbone pendant la phase juvénile de croissance, ces gains s’estompaient après une quinzaine d’années, plus particulièrement sur le site le plus froid. En conclusion, le bénéfice de la migration assistée des populations d'arbres pré-adaptés en terme d’assimilation de carbone est transitoire. Toutefois, cette pratique répond à un objectif principal de l'atténuation, qui est d'accélérer la transition de « source de carbone » à « puits de carbone » après une perturbation. En effet, les délais encourus avant que la forêt ne redevienne un puits de carbone pourraient être réduits considérablement grâce à la migration assistée appuyée par les données génétiques et l'accumulation globale de carbone dans les arbres.
L'article: Annual aboveground carbon uptake enhancements from assisted gene flow in boreal black spruce forests are not long-lasting (version pdf)
16 février 2021
Promotion 2020: On veut vous entendre!

Durant la crise sanitaire, plusieurs finissantes et finissants de la "Promotion 2020" n'ont pas pu présenter leurs résultats au Colloque du CEF 2020 et c'est bien dommage. Le CEF souhaite donc vous donner la chance de diffuser vos travaux via une plateforme virtuelle. Chacun d’entre vous est invité à présenter ses résultats avec un enregistrement vidéo de 12-15 minutes qui sera ensuite diffusé sur CEF-TV, notre chaîne YouTube. Que ce soit à l’aide d’un Power Point narré, une vidéo Prezi ou autre, l’idée est de communiquer et de diffuser vos travaux à la communauté du CEF. Vous pouvez dynamiser votre présentation avec des capsules vidéos, diapos, etc. Aussi, l’auditoire pourra vous poser des questions de façon asynchrone ou faire des commentaires dans la zone de commentaires sous la vidéo. Notre objectif est de lancer une vidéo par mois.
Pour ceux que ça intéresse, voici les étapes à suivre:
- Communiquer votre intérêt à Luc Lauzon; une date de tombée pourra ensuite être décidée conjointement avec vous.
- Décider du support qui vous intéresse (Power Point narré Comment faire un power point narré (CPU-UdeM), enregistrement vidéo, autre).
- Procéder à l’enregistrement de la conférence (12-15 minutes). Format vidéo minimalement 1080x720 HD.
- Envoyer le fichier vidéo à Natacha Fontaine pour diffusion sur la chaîne youtube CEF-TV. Utiliser une plateforme d’échange style Wetransfer.com pour fichiers volumineux.
En espérant que vous serez nombreux à diffuser vos travaux, c’est si important pour notre communauté académique! Longue vie à la Promotion 2020!
2 décembre 2020
Retour sur les ateliers de discussion sur la recherche forestière en temps de pandémie

Le vendredi 27 novembre, le pôle de Québec du CEF a organisé des ateliers ayant pour thème la recherche en temps de pandémie. Quatre ateliers étaient offerts aux membres: pandémie et changements climatiques, le marché de l’emploi pendant et après la pandémie, le financement de la recherche et la poursuite et l’animation de la recherche pendant la pandémie. Tout le monde a apprécié la petite taille des groupes qui permettait de discuter librement. Après deux séries d’ateliers, les participants et participantes se sont réunis en plénière pour entendre les faits saillants relevés dans chacun des groupes.
Les mêmes constats ont découlé de l’atelier sur la pandémie et les changements climatiques et de celui sur le financement de la recherche. En effet, les domaines de l’environnement et du financement de la recherche se rejoignent parce qu’ils sont tous deux soumis aux choix politiques. Le CEF gagnerait donc à accroître son influence sur les décisions de l'État. Ainsi, en plus de former du personnel hautement qualifié dans les domaines rattachés aux 4 axes de sa programmation de recherche, le CEF devrait également former des analystes politiques qui pourraient agir sur les orientations gouvernementales de l’intérieur. Le CEF pourrait également mettre en place une table éditoriale pour prendre position sur des enjeux selon l’expertise de nos membres. Ces prises de position pourraient être mises de l’avant grâce à un blogue collectif ou des lettres ouvertes dans les médias.
Par ailleurs, l’atelier sur le marché de l’emploi nous a appris que les membres en recherche d’emplois doivent rester visibles en ligne sur LinkedIn, Facebook, ResearchGate, etc. Bien que plusieurs emplois soient disponibles même en temps de pandémie, il faudra s’adapter à la nouvelle réalité du télétravail.
Finalement, l’animation de la recherche pendant la pandémie reste un défi. Les rencontres entre membres sont importantes pour conserver le sentiment d’appartenance et intégrer les nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes. Il faut en faire régulièrement et prendre du temps pour les discussions informelles également en remplacement du bavardage de corridor.
L’équipe d’organisation tient à remercier les participants et participantes ainsi que les animateurs et animatrices: Sergio Rossi (UQAC), Jean-François Boucher (UQAC), Sandra Hamel (Université Laval), Line Lapointe (Université Laval), Marjorie Guay (Université Laval), Pierre Drapeau (UQAM) et Luc Lauzon (UQAM).
31 mars 2020
Stage doctoral et congrès international en Nouvelle-Zélande
Texte et photos Marine Duperat

Grâce à la bourse du CEF et au soutien de mon directeur de recherche Jean-Claude Ruel, j’ai eu la chance de pouvoir non seulement participer à la IUFRO 9th Wind and Trees Conference qui se déroulait à Rotorua (NZ) du 24 au 28 février 2020, mais également de profiter de mon passage en Nouvelle-Zélande pour effectuer un stage de 3 mois à Scion Research
(Centre gouvernemental de recherche en Foresterie). Quitte à dépenser une fortune pour traverser le monde, autant valoriser à fond son déplacement!
Arrivée sur place, j’ai été parfaitement accueillie et présentée au reste de l’équipe par Damien Sellier: mon superviseur pour la durée de mon stage. Open-space flambant neuf, bureau avec deux énormes écrans et une station de travail hp pour brancher mon ordinateur personnel, possibilité de travailler debout ou assise ET SURTOUT: café, thé, moka et latte à volonté! Oui, on le sait tous, la caféine en recherche c’est un peu le fuel de notre cerveau. Il n’y a pas à dire, ils ont mis le paquet pour le centre de recherche soit accueillant et agréable. Mais le café ce n’est pas tout, il faut aussi travailler! Au programme de ce stage: participer à l’organisation de la conférence à laquelle je devais présenter et participer à des journées de terrain avec l’équipe de Damien, le tout, en pratiquant mon anglais.

Organiser et participer à une conférence internationale en début de pandémie
L’organisation a été plus difficile que prévue. L’OMS n’avait pas encore annoncé de pandémie mondiale et seule la Chine avait fermé ses frontières, empêchant nombre de chercheurs de se rendre à la conférence. Les annulations et les inquiétudes quant à la possibilité de se rendre en Nouvelle-Zélande arrivaient en grand nombre par courriels et la Nouvelle-Zélande commençait à ne plus délivrer de visa voyageur. Qu’à cela ne tienne, on a fini par réussir à organiser le programme et ajuster les réservations pour un nombre plus restreint que prévu.
Finalement, une trentaine de chercheurs ont pu se rendre jusqu’à Rotorua et participer à la conférence de 5 jours qui s’est déroulée sans accrocs! Globalement, la seule contrainte pour faire partie du groupe de recherche est d’étudier les arbres et le vent. Ce qui a amené une variété de sujets aussi éloignés que complémentaires tels que la thigmomorphogenese (croissance influencée par un mouvement mécanique), les risques de chablis, l’ancrage racinaire, des modélisations en soufflerie, de la climatologie ou encore de la foresterie urbaine. Allant bien entendu de peuplements naturels denses à des arbres urbains individuels, et passant d’un bout à l’autre du monde: Italie, Canada, Lettonie, USA, Nouvelle-Zélande, Singapour, Taïwan, Hong Kong, Australie, France et j’en oublie sans doute d’autres! Une belle diversité de sujets et des échanges tout aussi riches. C’est la 2e fois que je peux participer à ce congrès trisannuel et s’il y a une chose que je retiens c’est la bonne humeur et l’esprit bon-enfant qui règne dans ce petit groupe de recherche et la facilité avec laquelle on crée des liens d’un bout à l’autre du monde.
Ma présentation quant à elle s’est extrêmement bien passée. J’ai eu beaucoup de retours positifs et deux potentielles offres de postdoc (aux USA et en France) pour quand j’aurai terminé mon doctorat, ce qui est plus que ce que j’espérais! J’ai également eu la chance d’être remerciée pour mon travail pour l’organisation de la conférence et de recevoir un cadeau pour les durs efforts que j’avais fournis dans les jours précédents la conférence et durant la conférence pour que tout se déroule correctement coté logistique et accueil des chercheurs. Je peux vous dire que ça fait ÉNORMEMENT de bien de se voir remercier quand on a travaillé dur. Alors, n’hésitez pas à remercier les gens qui vous aident de votre côté 😉.
Pour plus d’informations sur le programme:https://windandtrees2020.com/

Travail de terrain pour le « Accelerator Project »
Note: Je tiens à signaler que je ne donne pas mon opinion sur les méthodes de sylviculture néo-zélandaise, car ce n’est pas le but de mon stage et que je ne suis pas experte en sylviculture. Je ne fais qu’énoncer les faits pour vous décrire ce que j’ai vu là-bas.
Deuxième partie de mon stage, faire du terrain pour le projet « Accelerator » mené par Scion dans la Forêt Kaingaroa (Forêt privée appartenant à l’entreprise Timberlands). Pour vous situer le contexte: la Nouvelle-Zélande plante, cultive et récolte essentiellement du Pinus radiata (arbre non endémique). En fait, environs 90-95 % des forêts cultivées là-bas sont des plantations de Pinus radiata. Et le système de sylviculture est plutôt simple: on plante, on laisse pousser, on élague les branches inférieures, car le Pinus radiata ne perd pas ses branches tout seul, on laisse encore pousser et on fait une coupe à blanc, avant de replanter la prochaine génération. Les rotations sont très courtes, environs 25-32 ans dépendamment de la localisation de la plantation sur l’île du Sud (climat plus rude) ou lîle du Nord (climat plus chaud). Mais pourquoi choisir le Pinus radiata si cet arbre n’est pas endémique? De ce que j’ai compris, cette essence a été sélectionnée à la suite d’essais de plantation dans les années 1920-30 lors de la mise en place du Forest Service. Ainsi, plusieurs essences (platanes, eucalyptus, douglas, …) ont été testées sur 4 générations de sélection pour trouver celle qui avait le meilleur potentiel de croissance et de revenu. Les arbres endémiques ont apparemment une croissance très lente, les néo-zélandais se sont donc tournés vers une essence plus performante pour garantir un apport économique au pays.


Quant au projet Accelerator, il se focalise sur l’amélioration de la croissance de Pinus radiata. Les sols volcaniques sont assez pauvres en Nouvelle-Zélande, et la rotation des plantations est très courte, il faut donc trouver des solutions pour améliorer la nutrition des arbres et pallier l’appauvrissement des sols si on veut que les rendements se maintiennent à long terme. La plantation expérimentale sur laquelle je travaillais (essentiellement du sable et de la pierre ponce) consistait à tester plusieurs conditions d’enrichissement du sol: contrôle, ajout d’urée, et ajout de biuret (un dérivé de l’urée). L’effet des intrants est ensuite suivi grâce à des mesures dendrologiques à long terme sur plus de 200 Pinus radiata grâce à un réseau d’acquisiteurs de données, de dendromètres home-made et de sondes de flux de sève.
Au final, mon rôle dans tout ça a été d’accompagner l’équipe de terrain pour les aider dans la vérification des capteurs, leur étalonnage et leur remise à zéro, tout en leur offrant mon expertise sur les acquisiteurs de données Campbell Scientific qui sont à peu de choses près les mêmes que sur ma propre expérimentation à la Forêt Montmorency.
Pour plus d’informations sur le centre de recherche: https://www.scionresearch.com/
14 novembre 2019
Des étudiant du CEF participent à une formations de pointe en génétique
Texte de Anthony Piot, Ming Ming Cui et Roos Goessen

En septembre dernier, les cours Physalia étaient de retours à l’IBIS sur le campus de l’Université Laval pour deux groupes de travail différents, Génomique de la Spéciation et Introduction au GWAS. Cette année encore nous avons eu la chance de participer à l’un de ces cours, celui d’introduction au GWAS (acronyme de Genome-Wide Association Study).
Cette formation de cinq jours donné par Filippo Biscarini et Eric Normadeau nous a permis de nous familiariser avec les test d’associations génétiques au travers de différents environnements informatiques (R, Python et Unix).
Cette formation fut enrichissante et sera utile dans la réalisation de nos projets de doctorat respectifs. Nous remercions nos directeurs ainsi que le CEF qui nous ont permis de participer à ce groupe de travail.
22 octobre 2019
Deux étudiantes de l’UQAC participent au 8th World Conference on Ecological Restoration en Afrique du Sud
Texte et photos Sophie-Ann Renald et Alyson Gagnon

Le 24 septembre dernier débutait une expérience hors pair pour deux étudiantes à la maîtrise en ressources renouvelables de l’Université du Québec à Chicoutimi. Ces deux étudiantes, c’est nous: Sophie-Ann Renald et Alyson Gagnon, qui travaillons sur un projet d’évaluation de scénarios de restauration de parcs à résidus miniers combinant l’utilisation d’amendements organiques et le reboisement avec des espèces ligneuses.

Du 24 au 28 Septembre se tenait donc la 8th World Conference on Ecological Restoration à Cape Town en Afrique du Sud. Le Congrès s’est ouvert avec une très belle réception de bienvenue qui a rappelé l’urgence climatique dans lequel on se trouve, le rôle de la restauration des écosystèmes et qui a été ponctuée par quelques prestations de danses traditionnelles africaines.
Durant la soirée du 25 a eu lieu la séance de présentation des affiches. Nous étions plus de 170 personnes à discuter et expliquer notre projet aux participants venus de partout dans le monde. C’était à la fois motivant et stressant, mais tellement enrichissant.

Les présentations auxquelles nous avons assistées lors de la conférence traitaient principalement de le restoration des mines, des prairies, des tourbières et des récifs marins. Dans l’ensemble, elles nous ont outillées pour justifier, préparer et vendre des projets de restauration. Elles nous ont aussi aidées à orienter notre future carrière et ont piqué notre curiosité sur des futurs sujets d’études. Le sujet de la crise d’eau qui se déroule présentement à Cap town a été un sujet abordé lors de la conférence, car les mesures mises en place pour régler la problématique concernaient la gestion des espèces envahissantes.

Dans l’ensemble, le congrès était très bien organisé, la nourriture excellente et les présentations de grande qualité.
Note aux intéressés: Québec accueillera le Québec RE3 Conference organisée par le SER, le CLRA et le SWS du 7 au 11 Juin 2020 à l’aube de la UN Decade of Ecosystem Restoration (2021-2030).
25 septembre 2019
Une étudiante du CEF étudie l'accélérométrie en Israël
Texte et photos Manon Sorais

Ibis s’alimentant dans un bassin d’aquaculture asséché dans les environs
de Beit Shean
23 kg et 40 Go. Le poids de mes bagages au départ de Montréal en mai dernier ne reflétait pas la densité de mon précieux chargement et pourtant j’emportais avec moi plusieurs dizaines de milliards de données à destination de l’Université de Tel Aviv (Israël), au laboratoire du Dr. Orr Spiegel. C’est toute la beauté du progrès technologique, particulièrement celui de la biotélémétrie qui permet désormais de suivre précisément les mouvements d’animaux sauvages pendant plusieurs jours et de collectionner des mines de renseignements sur une clé USB. L’exploration de ces mines, c’est tout le défi du progrès. Et pour éviter de me perdre en route, je partais à la rencontre d’un des meilleurs guides.
En décembre 2018, Orr Spiegel venait à l’Université du Québec à Montréal où il présenta ses travaux de recherche. Il s’intéresse à l’étude du mouvement de la faune sauvage et plus particulièrement à la façon dont l’utilisation de l’espace influence certains procédés écologiques et évolutifs. L’ensemble de ses réalisations est brillant, mais c’est sa méthode d’analyse de l’accélérométrie qui retient mon attention. En mesurant l’accélération d’un animal suivi à distance à l’aide d’un accéléromètre triaxial miniature (mesure de l’accélération d’un animal selon les trois dimensions de l’espace), Orr Spiegel est capable d’identifier les différentes phases comportementales de cet animal. Cest que j’ai moi-même mesuré l’accélération de plus de 70 goélands urbains pendant mes trois années d’échantillonnage! J’espérais bien utiliser cette énorme base de données pour mieux comprendre ce que faisaient ces oiseaux quand ils disparaissaient de mon champ de vision et le lien qui peut exister entre leur comportement et le stress toxicologique inhérent à l’espace urbain. Par ailleurs, consciente de l’immensité du potentiel encore inexploité de la biotélémétrie, il me semblait qu’apprendre à maitriser l’accélérométrie serait une belle corde ajoutée à mon arc pour poursuivre dans l’étude de l’impact des modifications environnementales sur la faune sauvage. J’ai donc approché Orr Spiegel pour lui proposer de collaborer au dernier chapitre de ma thèse de doctorat.

Les bouquetins de Nubie gardent l’entrée du désert du Néguev à Midreshet
Ben-Gurion
Cinq mois plus tard, je prenais l’avion pour Tel Aviv, où j’allais effectuer un stage de trois mois au labo Spiegel (Movement ecology and individual behavior laboratory, Université de Tel Aviv). L’accueil y a été des plus chaleureux (autant que la température extérieure), je me suis très vite sentie membre de l’équipe. Le labo Spiegel compte une étudiante à la maitrise, quatre étudiants au doctorat, un stagiaire post-doc et une assistante de recherche. La plupart des projets de recherche concernent les oiseaux, mais on étudie aussi les cervidés en réintroduction. De façon générale, tout le monde essaye aussi de mieux comprendre cette fameuse interaction entre le comportement et l’environnement. J’ai d’ailleurs eu lopportunité d’accompagner mes collègues sur leurs terrains d’étude et de voir en application de nouvelles méthodes d’observation du mouvement et du comportement. Mais le grand projet du labo Spiegel, c’est l’installation et l’exploitation d’un système Atlas à travers toute la Vallée d’Harod, une région fortement anthropisée dans l’est du pays. Le système Atlas est une invention israélienne. Il consiste à quadriller un espace donné d’antennes de réception radio coordonnées afin de détecter en temps réel la position d’un certain nombre d’animaux marqués et même de mesurer d’autres données comme l’accélération. Le système est un outil puissant qui fait déjà ses preuves à travers d’autres programmes de suivi locaux et j’ai eu la chance de participer à l’installation des premières antennes. Quand le système sera fonctionnel, on débutera une grande étude de la connectivité des populations animales à l’intérieur de ce paysage fragmenté par l’urbanisation, l’agriculture et l’aquaculture.

L’équipe du labo Spiegel fière d’avoir érigé la seconde
antenne du système Atlas de lavallée d’Harod en Mai 2019
Cest dans ce contexte stimulant et sous la supervision de Orr Spiegel que j’ai entrepris l’analyse de mon jeu de données, des milliards de mesures d’accélération desquelles je devais tirer l’identification des différentes phases comportementales des oiseaux que j’avais suivis pendant deux semaines. Ce fut un véritable travail de fourmi. La première étape était la plus longue mais l’œil expert de Orr Spiegel orientait ma progression: il s’agissait de recouper les comportements observés avec l’accélération mesurée. On projette l’accélération en fonction du temps et on détermine quel motif de la courbe associer avec un comportement donné. C’est surprenant de constater que deux comportements d’apparence similaire peuvent montrer des motifs d’accélération très distincts. Ensuite, il faut entrainer un algorithme à reconnaitre ces phases comportementales à partir de l’accélération d’oiseaux qui n’étaient pas directement observés. Orr Spiegel a contribué à l’élaboration de AcceleRater, un logiciel qui permet d’entraîner plusieurs types d’algorithmes et de comparer leur performance, ce qui a considérablement accru l’efficacité et la force de ma démarche. À la fin de mon stage qui a semblé se dérouler à la vitesse de la lumière, j’avais complété l’élaboration d’un nouveau programme d’analyse et identifié les différents comportements d’une trentaine d’oiseaux suivis à distance. Aujourd’hui de retour à l’UQÀM, je compare le comportement de ces oiseaux, notamment les phases d’alimentation, à l’accumulation de certains contaminants d’origine anthropique mesurée dans leurs tissus. De cette collaboration fructueuse naitra un aspect fondamental du quatrième chapitre de ma thèse de doctorat et possiblement de futures collaborations.
À travers ce stage, j’ai saisi l’opportunité d’ « accélérer » une partie de l’analyse des données que j’ai recueillies au cours de mon doctorat, de côtoyer des experts de l’étude du mouvement et de me familiariser avec de nouvelles méthodes et techniques innovantes que je saurai implémenter dans mes travaux futurs. Je tiens à remercier mon co-directeur Marc Mazerolle et le Centre d’étude de la forêt qui a apporté son soutien financier à ce projet (Bourse de stage à l’étranger), tout comme le programme MITACS Globalink et le Centre de la Science de la Biodiversité du Québec. Finalement et surtout, ce séjour fut une formidable occasion de découvrir un pays, une culture et un peuple des plus étonnants qui me laissent un souvenir impérissable. Je ne saurais jamais assez remercier Orr Spiegel, Michal Handel, Michael Bar Ziv, Mia Maor, Snir Halle, Nili Anglister, Yotam Orchan, Tovale Solomon, Guilad Friedemann et Shai Cahani pour leur accueil, leur aide et leur amitié.
11 septembre 2019
Deux étudiants du CEF au North American Duck Symposium
Texte et photos Antoine Adde et ÉmilieDesjardins

Plus de 300 étudiants, chercheurs et autres participants se sont retrouvés du 26 au 30 août à Winnipeg lors de la huitième édition du North American Duck Symposium (NADS) pour échanger sur leurs récents travaux de recherche. Les séances plénières, qui ont ponctué chaque journée de la conférence, ont traité de sujets aussi variés que l’importance de la dimension humaine et des services écosystémiques dans la recherche en conservation de la sauvagine, du rôle de la chasse pour la gestion des populations, et des défis posés par les changements climatiques.
Deux étudiants du CEF étaient présents au NADS afin de présenter leur projet. Desjardins, étudiante à la maîtrise à l’UQAT, a présenté une affiche concernant l’utilisation des parcs à résidus miniers par la sauvagine en milieu boréal. Antoine Adde, étudiant au doctorat à l’Université Laval, a effectué une présentation orale portant sur la modélisation spatiotemporelle de 18 espèces de sauvagine à l’échelle pancanadienne.

Winnipeg n’a pas été sélectionnée de façon anodine pour accueillir le NADS cette année. En effet, il se trouve que la ville se situe au cœur de la région des Prairies canadiennes, aussi connue pour faire partie de la « North America's Duck Factory ». Une sortie dans les marais de Oak Hammock, à une vingtaine de kilomètres au nord de Winnipeg, a d’ailleurs été proposée aux participants de la conférence. Organisée peu avant le crépuscule, la visite du site a permis l’observation d’une grande diversité d’espèces d’oiseaux, et en particulier de sauvagine!
Nous aimerions remercier le CEF et nos directeurs de recherche Nicole Fenton, Louis Imbeau, Steven Cumming et Marcel Darveau qui nous ont donné l’opportunité d’assister à cette conférence. L’expérience a été une excellente occasion de diffuser les résultats de nos projets et d’échanger avec la communauté de la sauvagine.
17 juin 2019
Le CEF était bien présent au 4ème Congrès mondial sur l’agroforesterie
Texte et photos Elvire Djiongo

Quatre étudiants au doctorat de l’Université Laval et membres du CEF ont pris part au quatrième congrès mondial en Agroforesterie qui s’est tenu à Montpellier du 20 au 22 mai 2019. Il s’agissait de Degi Asmara qui a fait une communication orale, de Rodrigue Daassi, Étienne Yusufu et Elvire Djiongo qui ont présenté des affiches relatives à leurs projets de recherche respectifs. Les thèmes de recherche présentés par ces étudiants concernaient plusieurs aspects associés aux pratiques agroforestières. Il s’agissait entre autres du lien entre l’agroforesterie et les changements climatiques, de l’agroforesterie et la conservation de la biodiversité, de la restauration des sites miniers et des sols maraichers à travers des pratiques agroforestières, de la productivité agricole des systèmes agroforestiers ou encore de l’adoption de ces pratiques par les agriculteurs. Les projets de recherche étaient en accord avec les problématiques évoquées au cours des différentes sessions du congrès sur l’agroforesterie.

Sur le plan global, le congrès a été marqué par de nombreux points forts lors des sessions plénières, notamment l'intervention de Patrick Worms du World Agroforestry, président de la Fédération européenne d’Agroforesterie qui a dit ceci: " Pour la première fois, ce congrès mondial a rassemblé un nombre égal de participants de régions tropicales et tempérées où le regain d'intérêt pour l'agroforesterie est plus récent". L'agroforesterie n'est plus exclusivement une affaire des tropiques. Cristian Dupraz, principal organisateur et membre du CIRAD, a rappelé ce qui suit: "Avec l’agroforesterie, nous proposons des systèmes agricoles plus complexes, mais beaucoup plus riches et performants, plus proches de la nature." Bref de nombreuses informations d’actualités et les résultats des recherches récentes ont été présentés lors de ce congrès.

Lors du mot de clôture, les intervenants se sont adressés aux décideurs, gouvernements et régulateurs de l’économie mondiale quant à la nécessité d’accélérer la conception et la mise en place de mécanismes légaux, réglementaires et de soutient afin d'encourager l'adoption généralisée de l'agroforesterie. A l’unamité, les participants ont adopté la « Déclaration de Montpellier », intitulée « Make our planet treed again! ». Notre planète a besoin d’arbres! Notre participation a été riche de belles découvertes aussi bien sur le plan scientifique qu’humain.
Nous remercions grandement le CEF et nos directeurs respectifs de nous avoir offert cette opportunité de participer à ce Congrès.
24 mai 2019
Découvrir la biodiversité du sol forestier au CPE!
Texte et photos de Tanya Handa
La chercheure et membre du CEF Tanya Handa et son équipe de stagiaires ainsi que certains anciens étudiant.e.s gradué.e.s ont conçu et animé une série d'ateliers sur la faune du sol forestier ce printemps. Suite à l'atelier que le labo Handa a offert à l'école primaire Montarville le 8 mai 2019 à trois classes de 6e année en collaboration avec Virginie Bachand-Lavallée de la Fondation du Mont-Saint-Bruno, l'équipe a relevé le défi d'adapter et d'offrir les ateliers découvertes pour les enfants de 4-5 ans du CPE de l'UQAM le 23 mai 2019. Ce fut un franc succès où les enfants ont pu observer et manipuler les arthropodes, se familiariser avec les différents phénotypes ainsi que les différentes interactions qui existent dans le sol et lors du processus de décomposition de la matière morte! Les enfants ont même inventé et dessiné leurs propres invertébrés avec une imagination sans fin. Bravo à Justine Floret, Éléonore Dansereau Macias-Valadez, Essivi Gagnon Koudji, Laurent Rousseau et Laura Raymond-Léonard qui ont prêté main forte pour assurer ces activités de vulgarisation scientifique.






7 mai 2019
Un succès pour le 13e Colloque du CEF
Texte et photos des professionnels du CEF

Le Colloque du CEF a encore été un franc succès cette année. Plus de 240 chercheurs et étudiant-chercheurs se sont donnés rendez-vous à l’Université du Québec à Chicoutimi du 1 au 3 mai pour partager leurs derniers résultats en sciences forestière. Maurizio Mencuccini, chercheur à l’ICREA en Espagne, a ouvert le bal avec une conférence durant laquelle il a montré comment les connaissances sur les processus physiologiques des plantes pouvaient améliorer les prédictions liées aux changements climatiques. Il a été suivi par quatre nouveaux chercheurs du CEF: Audrey Maheu, Marie Guittonny, Guillaume de Lafontaine et Juan Carlos Villarreal Aguilar qui ont chacun présenté leurs projets de recherche. Une occasion en or de recruter de nouveaux étudiants et d'accroître les collaborations! La deuxième journée de conférence s’est close avec une table ronde cherchant "Comment concilier les différentes fonctions de la forêt pour les prochaines générations?" La question a suscité de bonnes réflexions des cinq intervenants et du public. Si vous l'avez manquée, vous pourrez la visionner bientôt sur CEF-TV .

Le comité d’organisation local de l’UQAC, qui a fait un travail extraordinaire, avait aussi organisé des activités pour encourager le réseautage. Le souper à La Pulperie de Chicoutimi a été agrémenté par la « Sapin du bon sens », une bière brassée spécialement pour l’occasion par Lionel Navarro, un étudiant de l’UQAC. Les participants se sont aussi réunis jeudi pour un 5 à 7 qui mariait l’art et la forêt avec le vernissage de l’oeuvre audiovisuelle « Symphonies boréales » de Maxence Martin.
Une centaine de participants sont restés pour la 3e journée du Colloque réservée aux ateliers et à l’excursion. Une quarantaine de chanceux ont pu voir des oies des neiges et des bernaches aux battures de St-Fulgence durant l’excursion. Ils ont ensuite constaté que l’hiver n’était pas encore terminé au parc des Monts-Valin alors qu’ils s'enfonçaient encore dans la neige jusqu’aux genoux! Pour certains, ce fut la première visite d’une bleuetière à Saint-Honoré. Tout le monde a aussi été très impressionné par l’équipement nécessaire pour entrer sur le site de la mine Niobec. Mais l’effort d’enfiler le tout a été récompensé, car ils ont eu la chance de pénétrer sur un site que peu peuvent visiter et d’observer les résultats de la restauration du parc à résidus miniers.


Félicitations à Diane Auberson-Lavoie et Janie Lavoie, les deux étudiantes qui se sont démarquées cette année. La première, étudiante de l'Université de Sherbrooke sous la supervision de Mark Vellend, a gagné le prix du jury pour sa présentation intitulée "Causes et conséquences du broutage du trille rouge sur un gradient élévationnel". La deuxième, étudiante de l'UQAC sous la supervision d'Hubert Morin et Miguel Montoro Girona, a gagné le prix du public pour son affiche intitulée "Impacts de la tordeuse des bourgeons de l’épinette sur la régénération de l’épinette noire après une coupe avec protection de la régénération et des sols (CPRS)".
Un grand merci au comité organisateur local à l’UQAC et à tous les bénévoles. Une mention spéciale à Cornelia Krause qui s’est démenée avant et pendant le colloque pour nous offrir une édition 2019 absolument mémorable.
8 janvier 2019
Etude de la biodiversité des Lasiosphaeriaceae du sol et des excréments d’herbivores du Québec
Texte et photo de Philippe Silar , Professeur de l’Université Denis Diderot, Paris – France, membre du Laboratoire Interdisciplinaire des Énergies de Demain, en CRCT à L’Université Laval, Québec
Au cours de mon congé sabbatique de quatre mois, je me propose de mieux cerner la diversité des Lasiosphaeriaceae du Québec en isolant à partir d’échantillons de sols, de débris végétaux et d’excréments d’herbivores de nouvelles souches. Actuellement la diversité et les rôles écologiques des Lasiosphaeriaceae sont mal connus. Ces champignons inoffensifs sont pourtant très fréquents dans les sols. Par exemple, j’ai isolé de nombreuses souches, incluant probablement des espèces nouvelles pour la science, à partir de quasiment tous les échantillons que j’ai examinés!
Dans les écosystèmes terrestres, en particulier dans les écosystèmes forestiers, une large fraction de la biomasse végétale ligno-cellulosique est recyclée en CO2 par les champignons filamenteux. Même si elle est préalablement ingérée par des herbivores, la plus grande partie du carbone se retrouve dans leurs excréments. Ceux-ci vont être colonisés par un cortège spécifique de champignons qui va terminer de digérer la lignocellulose. Dans tous les cas, l’action de digestion de la biomasse végétale conduit à la production d’acides humiques qui participent à la rétention dans les sols des sels minéraux et de l’eau, assurant ainsi leur santé. La pousse des plantes n’est donc pas seulement favorisée par leurs symbiotes mycorhiziens mais aussi par les champignons de la litière et des excréments. Si les macromycètes saprotrophes sont bien connus et sujets de nombreuses études sur leur capacité à dégrader la biomasse, ce n’est pas le cas du cortège des micromycètes qui colonisent les sols et les excréments. C’est le cas par exemple des espèces appartenant à la famille des Lasiosphaeriaceae. Pourtant, certaines espèces se révèlent être de bons modèles pour analyser les modalités de dégradation de la biomasse, comme Podospora anserina, un champignon coprophile, facile d’utilisation au laboratoire et dont le génome contient de nombreux gènes codant des enzymes de dégradation de la cellulose et de la lignine.
Quelques espèces de Lasiosphaeriaceae:

Podospora anserina sur cure-dent

Podospora fimiseda sur copeaux

Zopfiella tetraspora sur foin.jpg
Les Lasiosphaeriaceae ont longtemps été négligés en comparaison de leurs cousins proches appartenant aux familles des Sordariaceae (famille contenant les champignons modèles Neurospora et Sordaria) et des Chaetomiaceae (contenant de nombreux champignons d’intérêt industriels comme les Chaetomium, Myceliophthora ou Thielavia). Il est à noter que les Lasisophaeriaceae sont plus divers que les Sordariaceae et les Chaetomiaceae et qu’ils se répartissent en 4 clades dont le statut attend une révision taxonomique. Ces champignons commencent à voir un regain d’intérêt. En effet, des projets de séquences de leurs génomes ont été acceptés par le Joint Genome Institute (JGI) , dont les activités sont financées par le « US Department of Energy ». Le projet ambitieux
, récemment accepté en juillet 2018 et auquel je participe directement en tant qu’investigateur principal auprès de P. Gladieux, responsable du projet, propose de séquencer les génomes des centaines de souches d’espèces différentes. Comme dans le cas de P. anserina, les génomes seront explorés pour la présence d’enzymes d’intérêt pour les industries forestières comme ceux impliqués dans la dégradation de la lignocellulose ou de molécules potentiellement toxiques (xénobiotiques polluants).

Chambres humides
Des échantillons des sols et de débris végétaux provenant de diverses régions de Québec ont été incubés dans des chambres humides ou mis en culture sur boites de Petri. Des excréments d’herbivores ont été généreusement fourni par Steeve Côté, Julien Hénault Richard, Véronique Cloutier & AndreDesrochers. Ils ont aussi été incubés en chambres humides.
La découverte d’un caractère partagé par la grande majorité des espèces d’un des clades (le clade IV est caractérisé par la présence de structures micro-sclérotiques orangées facilement détectées à la loupe binoculaire) facilite leur isolement. Ce critère est utilisé pour les isoler à partir de sols et d’excréments. Pour les autres clades, l’identification se fait principalement à partir des fructifications (voir les photos d’espèces connues) qui sont détectées sur les excréments et les fragments végétaux en cours de dégradation. Plusieurs dizaines de souches candidates ont déjà été isolées après repiquage sur milieux appropriés. La campagne a donc été très fructueuse et mon congé sabbatique a atteint son but!

Quelques souches isolées à partir de sols de l’Université Laval
L’identification finale des souches ainsi isolées se fera à mon retour en France sur des critères morphologiques mais aussi via l’établissement de leur séquence code-barre (la région ITS située entre les gènes des ARN 18S et 28S).
Pour finir, je tiens à remercier chaleureusement l’ensemble des collègues du CEF qui ont rendu mon séjour agréable et productif, en particulier Louis Bernier pour son invitation à séjourner dans son laboratoire durant quatre mois.
19 décembre 2018
Introductory Population Genomics: From Data to Inference?
Texte et photo de Anthony Piot, Ming Ming Cui et Roos Goessen

Last November Physalia Courses organised two workshops at Laval University. One of them entitled “Introductory Population Genomics: From Data to Inference” aimed to present key analyses of population genomics using SNP data. Such analyses included tests of genomic diversity, population structure, hybridation and introgression, selection identification and landscape genomics.
Each presented concept was introduced in a theoretical lecture followed by applied exercises using bio-informatics approaches. Participants learnt basic commands and uses of UNIX and R environments. Different software and packages in these two environments were used to perform analyses and visualize results.
This course was a big asset for everyone working on population genomics. It allowed us to familiarize ourselves with every step of the analyses using test dataset and reflect on how to perform the analyses on our own data.
We thank the CEF and our director Dr. Ilga Porth for giving us the opportunity to follow this workshop.
11 décembre 2018
Environmental concerns in Rights-of-Way Management, 12e Symposium international
Texte et photos de Karelle Gilbert

Au mois de septembre dernier a eu lieu le 12e symposium international sur les « Environmental concerns in Rights-of-Way Management ». Cette édition du symposium se tenait à Denver, au Colorado et rassemblait plus de 400 participants. Ayant lieu tous les 3 ans, ce symposium est une occasion de partager des connaissances par rapport à la réduction des impacts environnementaux liés aux emprises de transport d’énergie (lignes hydro-électriques, gazoduc, pipelines, etc.). Des gestionnaires de compagnies de distribution d’énergie, des agences gouvernementales, des consultants, des entrepreneurs et des universitaires étaient sur place pour dévoiler leurs saines pratiques en matière de protection de l’environnement et s’inspirer des travaux des autres participants.

Plus de 80 présentations étaient à l’horaire couvrant les thèmes du contrôle de la végétation, de la gestion de la faune et des pollinisateurs, de la planification et de la conciliation des usages dans les emprises et de l’adaptation aux changements climatiques. J’ai eu la chance d’effectuer une présentation orale intitulée « Envisioning a new way of managing low-volume roads in Québec, Canada ». Dans cette présentation, j’ai expliqué le projet de recherche auquel je participe pour mon doctorat, accompagnée de 4 autres étudiants à la maîtrise.
Les participants ont aussi eu la chance de participer à une sortie terrain dans le parc national des montagnes Rocheuses. En plus d’être une occasion de réseautage, la sortie a permis aux participants d’en apprendre plus sur la gestion de l’eau dans cette partie des États-Unis. Sachant qu’il y a environ 300 jours par année sans précipitation, la disponibilité de l’eau est un enjeu auxquels les gestionnaires doivent faire face en permanence.
Les discussions que j’ai eues avec divers participants après ma présentation m’offrent maintenant de belles pistes de collaboration pour la suite du projet qui n’auraient pas été possibles sans ma participation au symposium. Je remercie le CEF et mon directeur de thèse, Sylvain Jutras, responsable du projet, de mavoir permis de vivre cette expérience.
5 décembre 2018
17th North American Caribou Workshop
Texte de Ève Rioux et photos de NACW

La conservation du caribou est un enjeu important et d’une grande priorité. Le congrès a permis la rencontre de plusieurs organisations qui ont le même objectif, le rétablissement et la conservation du caribou. Toutes ses organisations ont partagé ensemble leurs connaissances sur le caribou au cours des 5 journées du 17th North American Caribou Workshop. Cet atelier, qui a lieu à tous les deux ans, réuni les institutions académiques, les organisations autochtones et les membres des communautés, les différents niveaux du gouvernement ainsi que les compagnies forestières. Un des objectifs du congrès était de travailler ensemble, toutes disciplines et cultures confondues afin d’assurer la conservation du caribou. Plusieurs autochtones étaient présents afin de partager avec nous leurs histoires et leurs préoccupations. Ce congrès était aussi important afin de mettre à jour les connaissances scientifiques sur le caribou et de partager les nouvelles informations.

Ma participation à cet atelier, du 29 octobre au 2 novembre 2018 à Ottawa, m’a permis d’en apprendre plus sur le caribou ainsi que de partager des résultats nouveaux sur la diète de la population de caribou de la Gaspésie, un de mes chapitres de mon doctorat. J’ai présenté une affiche scientifique intitulée Diet composition of the Atlantic-Gaspésie caribou: insights from stable isotope analyses. Cette expérience fut très enrichissante puisqu’elle a ouverte de belles discussions sur mon projet de recherche et les futures avenues de celui-ci. Cet atelier m’a aussi permis de rencontrer et d’échanger avec plusieurs chercheurs et biologistes influant dans la recherche sur le caribou.


Je remercie le CEF, mon directeur Martin-Hugues St-Laurent et ma codirectrice Fanie Pelletier de m’avoir permise d’assister à cet atelier et d’être revenue avec la tête pleine de nouvelles idées.
8 novembre 2018
12e Conférence étudiante de l’Association Universitaire Canadienne d’études nordiques
Texte et photos de Dorian Gaboriau

Du 1er au 3 novembre 2018, s’est tenue la 12e conférence étudiante de l' à l’Université de l’Alberta à Edmonton, Canada. Fondé en 1978, l'AUCEN est un organisme national sans but lucratif dont l’objectif principal est de contribuer au bien-être du Nord canadien, de ses collectivités et de ses habitants en favorisant le partage de connaissances acquises dans les recherches et les études nordiques.

Ma présentation intitulée « Increased occurrence of extreme fire years on the Tłı̨chǫ territory » portait sur la reconstitution du régime des feux depuis 1960 et sur l’identification des saisons de feux dites « extrêmes » enregistrant d’importantes superficies brûlées au sein du territoire de la nation Tłı̨chǫ situé au cœur des Territoires du Nord-Ouest. Cependant les sujets abordés lors de la conférence ont porté sur diverses disciplines et problématiques sur le Nord telles que la surveillance du changement climatique et de lenvironnement, le réchauffement de l’Arctique et événements extrêmes associés, les paysages de pergélisol et périglaciaires, le savoir autochtone et l’art du Nord, la faune terrestre, la vie marine de l’Arctique, etc. Dr. Martin Raillard représentant de Savoir Polaire Canada (POLAR), Mr. Duane Ningaqsiq Smith représentant de la nation Inuvialuit et Mr. James Raffan, auteur aventurier ont participé à cette conférence en partageant leurs propres expériences liées aux territoires du Nord.
Jadresse mes sincères remerciements au CEF et à mes directeurs de recherche Hugo Asselin et Adam Ali pour leur soutien dans la participation à cette conférence.
5 octobre 2018
Goettingen award for Forest Ecosystem Research to Valentina Vitali
Texte et photos de Valentina Vitali

Dr. Valentina Vitali receives Goettingen award for Forest Ecosystem Research (Goettingen, Germany) at the FowiTa conference the 24th of September, in Göttingen. The environmental and forestry scientist Dr. Valentina Vitali receives the Goettingen Prize for Forest Ecosystem Research for her work on the potential of Douglas fir and silver fir as possible substitute tree species for spruce in the context of climate change in the Black Forest of Germany. The award for special achievements by junior researchers in forest ecosystem science includes prize money of 2.500€. Dr. Vitali completed her dissertation at the Chair of Silviculture of the University of Freiburg, where she was supervised by Prof. Dr. Jürgen Bauhus, in only three years. The results of her work were published in international scientific journals, such as Global Change Biology.

As part of her work, Dr. Vitali has investigated how three factors influence the growth of annual rings: drought stress, the composition of tree species and future climate changes, including changes in seasonal climates. For the Black Forest, she could show that not only Douglas fir, but also Silver fir is more resistant to drought stress and recovers faster than Norway spruce. Furthermore, Silver fir benefits from a mixture with the other two tree species in dry years, while mixed stands of Douglas fir and Norway spruce tend to have a negative impact on overall recovery. While Silver fir and Douglas fir benefit from milder winters and spring periods, Norway spruce does not. The scientist, who has recently taken up a postdoctoral position at the Université du Québec à Montréal in Canada, thus showed that, apart from the non-native Doughlas fir, which was originally imported from North America, Norway spruce exists as a native alternative for the coniferous woodland of the Black Forest in Germany, in order to counteract the loss of spruce during future climate changes."
Congratulations Valentina!
Valentina is currently doing a postdoc at UQAM under the direction of Christian Messier and Alain Paquette
7 septembre 2018
Les sols forestiers à l’honneur au centre-ville de Québec: retours sur le colloque NAFSC-ISFS 2018
Texte et photos de Benjamin Andrieux

Près de 200 chercheurs et étudiants en provenance de tous les continents se sont réunis en juin dernier pour participer à la 13e Conférence nord-américaine sur les sols forestiers (NAFSC) – 9e Symposium international sur les sols forestiers (ISFS) qui s’est tenue au Château Laurier, au centre-ville de Québec. Avec l’aide des membres du comité scientifique et du comité d’organisation locale (Evelyne Thiffault, professeure ULaval; Rock Ouimet, chercheur MFFP; Sébastien Dagnault, technicien au Service Canadien des Forêts; Jérôme Laganière, chercheur au Service Canadien des Forêts; et Donald Cayer, ULaval), les co-présidents de la conférence - David Paré et Paul Hazlett (Service Canadien des Forêts) - ont marqué le 60e anniversaire de la NAFSC. Cette année, les six sessions thématiques étaient accordées sous la bannière des interactions sols-forêts dans un environnement changeant.

En guise d’ouverture, le professeur Dan Binkley (Colorado State University) a proposé un discours sur la place des sols dans les recherches en foresterie. Au cours des trois jours de sessions plénières, les participants ont pu assister à 48 allocutions et ont également eu l’opportunité de discuter des recherches actuelles autour des quelques 122 posters préparés pour l’occasion. En plus de David Paré, le CEF était représenté par plusieurs de ses membres qui ont participé activement à cette conférence:
- Marine Pacé, stagiaire postdoctorale UQAT (poster, Lichens contribute to open woodland stability in the boreal forest through detrimental effects on pine growth and root ectomycorrhizal development).
- Osvaldo Valeria, professeur UQAT (poster, Predictive mapping of paludification in black spruce forest of eastern Canada using remote sensing and a Random Forest approach).
- Alexandre Collin, stagiaire postdoctoral TELUQ (poster, Sugar maple litter decomposition and nutrient release rates in southern Quebec: Influence of forest species composition and other environmental factors at various scales).
- Florence Tauc, étudiante à la mâitrise ISFORT-UQO (poster, Microtopography and rainfall exclusion effects on sugar maple and bitternut hickory fine roots vertical distribution).
- Eva Masson, étudiante à la maîtrise ISFORT-UQO (poster, Nitrogen deposition, edge effect, sugar maple, soil composition, foliar nutrition).
- Isabelle Menard, étudiante à la maîtrise ULaval (poster, Evaluation of the mitigation potential of climate change following afforestation of open woodlands).
- Nicolas Belanger, professeur TELUQ (poster et rapid fire, The Deleaves drone – A tool for fast and easy sampling of foliage from large trees).
- Simon Bilodeau-Gauthier, stagiaire postdoctoral TELUQ (poster et rapid fire, A second fertilization with biosolids and wood ash near canopy closure shows significant benefits in hybrid poplar plantations).
- Benjamin Andrieux, étudiant au doctorat UQAT (présentation orale, Causal relationships among abiotic and biotic drivers explain soil carbon stocks change with time since fire in boreal forest ecosystems).
- Manuella Strukelj, stagiaire postdoctorale ULaval (présentation orale, Tree species richness and water deficit interact to affect microbial community activity and soil carbon and nitrogen pools in temperate plantations).

La deuxième journée du colloque était consacrée aux excursions sur le terrain. La région de Québec était mise à l’honneur, avec des présentations sur la géologie régionale, les sols et la dynamique des forêts mixtes ou résineuses au parc de la chute-Montmorency, au mont Wright et à la forêt d’étude Montmorency. Les participants ont donc pu apprécier le cadre naturel et appréhender la gestion forestière dans la région de Québec. Cette journée au terrain a été très appréciée, puisqu’elle était aussi propice aux rencontres et discussions plus informelles.
Nous avons également apprécié l’ambiance collégiale qui régnait au banquet du mercredi soir. Dans le cadre exceptionnel du Séminaire de Québec, c’est avec une grande émotion que plusieurs hommages ont été rendus aux collègues défunts qui ont marqué la recherche sur les sols forestiers par leurs travaux et leurs personnalités. En plus d’offrir une restauration de choix et de faire découvrir des mets locaux, cette soirée a aussi été une occasion pour gratifier plusieurs des membres de l’assemblée avec la remise de divers prix.
La NAFSC-ISFS 2018 était ma première participation à un colloque international. Personnellement, j’ai trouvé ce colloque des plus enrichissants. En effet, les posters et présentations étaient très variés et de très bonnes qualités, et j’ai rencontré de nombreuses personnes avec qui nous avons eu des échanges très intéressants. Cela a, par ailleurs, été l’occasion pour moi de mettre un visage sur les noms de certains chercheurs que je croise régulièrement au fil de mes lectures d’articles scientifiques. J’ai donc hâte d’aller au prochain colloque NAFSC, mais comme il se tient tous les 5 ans, il faudra attendre 2023. Au plaisir de vous y retrouver, c’est un rendez-vous!
7 août 2018
Stage à l’INRA Orléans (France) et participation au colloque international: « Wood formation and tree adaptation to climate ».
Texte et photos de Valentina Butto

Sciage d'une carotte de bois
Mon sujet de thèse concerne l’étude de la croissance radiale de l’épinette noire le long d’un gradient latitudinal au Quebec. J’étudie donc la formation du bois (xylogénèse) au travers des cellules qui ensemble forment un cerne de croissance annuel. Même si elles sont très petites, ces cellules ont par leurs caractéristiques une grande importance dans la détermination de la qualité du bois et de ses propriétés. Dans la première partie de mon projet, je me suis focalisée sur les dynamiques temporelles de développement des cellules du xylème. J’ai donc observé comment la taille des cellules et de leurs parois cellulaires changent le long du cerne par rapport à la durée de leurs phases de développement pendant la saison de croissance.
Je me suis demandée par la suite comment le carbone est distribué le long du cerne et de quelle manière son patron se lie à celui des caractéristiques cellulaires. C’est pour cette raison que le 3 mai, j’ai pris l’avion pour la France et je me suis rendue au centre de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) d’Orléans.

Mesure de densité du cerne avec
Windendro (un logiciel Regent
Instruments)
Dans ce centre de recherche, l’INRA dispose en effet d’une machine à rayon x permettant de mesurer la densité le long du cerne, ce paramètre étant un important proxy de la distribution du carbone.
Grâce aux outils mis à disposition par l’INRA et à ses chercheurs et techniciens, j’ai pu finaliser mes mesures et commencer mes analyses. Le jeu de données que j’ai produit sera essentiel pour le deuxième chapitre de mon doctorat, où je vais croiser ces informations avec les données des dynamiques temporelles des cellules.
Pendant mon séjour à Orléans, j’ai eu aussi la chance de participer à la conférence internationale «Wood formation and tree adaptation to climate» en présentant une affiche. J’ai donc eu l’occasion de partager des idées et des connaissances avec d’autre chercheurs en provenance de beaucoup de pays du monde.
Mon séjour à eu une durée d’un mois et demi. Cette période a été professionnellement très enrichissante, me permettant de parfaire mes connaissances techniques et analytiques tout en rencontrant de nombreux chercheurs porteurs de projets originaux et intéressants. Ce voyage a surement été l’occasion d’établir de nouvelles collaborations qui vont enrichir mon projet de doctorat et le rendre meilleur.
1 août 2018
75e congrès annuel de l’Eastern Snow Conference
Texte et photos de Amandine Pierre

Le 75e congrès annuel de l’Eastern Snow Conference s’est tenu au NOAA Center for Weather and Climate Prediction (NASA), Climate Prediction Center à College Park, Maryland, USA. L’ESC est une organisation canado-américaine fondée dans les années 1940 par des membres de la côte est de l'Amérique du Nord. Nous étions 87 participants à présenter nos travaux concernant la physique de la neige, les mesures In-Situ, l’hydrologie, les embâcles, la télédétection de la neige et de la glace, les progrès des outils de modélisation usuels, mais aussi la survie hivernale des animaux, et les impacts sociopolitiques de l'hiver.

J’ai effectué une présentation orale intitulée « Snowy opportunities at the NEIGE site, Forêt Montmorency, Québec, Canada » qui présentait les principaux résultats de la station météorologique NEIGE. Ce site est en place à la Forêt Montmorency depuis 2014 et est actuellement le site expérimental multi-institutionnel le plus conséquent qui étudie les précipitations solides au Québec et parmi les mieux équipés au Canada.

Ces résultats concernaient principalement l’étude du phénomène de sous-captation des précipitations solides par les précipitomètres pouvant atteindre 20% à 70% suivant le type d’instrument et de paravent considérés. Cette section présentaient des analyses comparatives de captation des principaux couples instrument-paravent du site NEIGE, des validations de 3 équation de transfert issues de la littérature, et la proposition d’une nouvelle approche probabiliste concernant l’estimation des quantités de précipitation solides. Une valorisation des observations manuelles effectuées par les techniciens compétents a aussi été effectuée durant cette présentation.
Je remercie le CEF, mon directeur Sylvain Jutras et mon co-directeur François Anctil pour m’avoir offert cette merveilleuse opportunité de présenter nos travaux à l’ESC.
19 juin 2018
8e édition du cours sur les Traits fonctionnels raconté par une étudiante
Texte et photos de Laurie Dupont-Leduc

À la fin du mois de mai dernier, j’ai eu l’occasion d’assister à la 8e édition du cours gradué thématique du CEF sur les traits fonctionnels des plantes en Colombie. Ce cours s’est avéré être très pertinent pour mon projet de thèse, puisque je veux utiliser l’approche des traits fonctionnels pour quantifier la diversité des peuplements forestiers au Québec. La semaine de cours a été intense, mais très enrichissante à travers les présentations remarquables de plusieurs conférenciers de qualité et les nombreuses conversations avec les étudiants provenant non seulement de pays différents, mais également de sphères de recherche très variées en écologie végétale et forestière. Les journées de cours étaient exigeantes, la randonnée au parc National Iguaque (jusqu’à 3 600 m d’altitude) a été mémorable et les travaux d’équipes (collecte de données, analyses et présentations) ont été très instructifs!

Tout au cours de la semaine, j’ai pu échanger avec différentes personnes sur les idées et les directions de mon projet de thèse sur la compréhension des effets de la diversité sur la productivité des forêts québécoise. J’ai aussi pu prendre connaissance des travaux effectués ailleurs (Amérique du Sud, du Nord, en Europe…) dans différents domaines de recherche par les personnes présentes au cours. En me donnant l’opportunité de créer de nouveaux contacts et d’acquérir de nouvelles connaissances, cette première expérience dans un cours international a été très profitable!

Merci à toute l’équipe derrière l’organisation de ce cours, au CEF et à mon directeur de recherche de m’avoir offert l’opportunité d’assister à ce cours, de faire de belles rencontres et de découvrir un très beau pays!


12 juin 2018
8e édition du cours sur les Traits fonctionnels
Texte d'Alison Munson et photos de Juan Posada

La 8e édition du cours sur les Traits fonctionnels s’est terminée le 1er juin à Villa de Leyva, Colombie. Quatre étudiants du CEF de l’UQAM, de l’U Laval et de l’UQAR ont participé à cette édition. Les présentations des cinq équipes participantes avaient pour thème:
- les traits des graines
- la photosynthèse
- la variabilité des traits des feuilles, tous à travers un gradient altitudinal
- les stratégies (CSR) des plantes selon un gradient d’intensité d’utilisation des terres
- l’intégration des traits de racines et de mycorhizes

Une première journée intense des cours a été suivie par une randonnée dans la «pàramo», végétation surprenante et unique en altitude dans les Andes qui est protégée (les parcs nationaux de la Colombie sont des trésors naturels représentant plus que 11 % du territoire). Les 33 étudiants se sont regroupés en équipe pour les travaux terrain et laboratoire, mesure de traits et analyses de données, alternant avec les cours. Après un dernier jours de cours jeudi et le «rush» pour terminer les présentations, la soirée s’est terminée par une fête…, alors que les résultats ont été dévoilés vendredi matin. C’est surprenant comment on peut sortir des résultats intéressants en seulement deux jours et demi: félicitations à tous! Après une discussion productive sur le déroulement du cours, c’est le retour à Bogota pour soit un avion, ou pour continuer d’explorer ce beau pays pendant quelques jours. Merci à Juan Posada et Carolina Alvarez pour leur accueil et l’organisation sur place. À l’année prochaine, sud de la France en vue!


8 mai 2018
Christian Messier invité d'honneur au 125e anniversaire de la Société Royale Forestière de Belgique en présence du Roi des Belges
Texte et photos Christian Messier

Le vendredi 4 mai dernier, j'ai été invité à titre de conférencier d'honneur dans le cadre du 125e anniversaire de la Société Royale Forestière de Belgique au Château de Lavaux-Sainte-Anne. Sa Majesté le Roi de Belgique a assisté aux festivités liées au 125e anniversaire. À cette occasion, le Roi et moi avons échangé, notamment lors de la visite guidée du domaine d'Ardenne de la Donation Royale
et lors de la table ronde consacrée aux enjeux de la filière bois en Belgique. Sa Majesté le Roi a aussi été présent lors de ma conférence qui traitait sur la résilience des forêts face aux changements globaux: « La nouvelle foresterie face aux incertitudes et enjeux actuels et à venir. Exemples concrets venus du Canada ». C'était tout un honneur pour moi et je tiens à remercier les gens de la Société qui m'ont si bien reçus.


7 mars 2018
Carottages hivernaux au parc national d’Aiguebelle
Texte et photos Mary Robles

Plusieurs chercheurs du CEF, Yves Bergeron (UQAT et UQAM), Hugo Asselin (UQAT), Adam Ali (Université de Montpellier), une étudiante de l’Université de Montpellier, Mary Robles et le gérant de de la station de recherche du lac Duparquet, Raynald Julien, ont effectué deux jours de terrain au Parc national d’Aiguebelle. Aucune étude paléoécologique n’avait jusqu’alors été réalisée au sein de ce parc. Comme le Parc inclus les Abijevis qui constituaient des îles au début de l’Holocène dans le lac Proglaciaire Ojibway, il est possible d’y reconstituer la végétation et l’histoire des feux sur le long terme.
Deux lacs se situant à 400 m d’altitude ont été échantillonnés, leur surface gelée a permis d’assurer une stabilité lors du carottage. Les sédiments récoltés contiennent des restes de la végétation présente aux alentours et notamment sur des paléo-îles. Plus de 5 mètres de sédiments a pu être récupéré pour l’un des lacs, ce qui permettra d’obtenir des informations depuis le début de l’Holocène. L’objectif sera de reconstituer l’histoire de ces paléo-îles depuis la dernière glaciation à partir des charbons de bois et des macro-restes végétaux. A partir de cette étude, il sera possible de déterminer si ces paléo-îles étaient colonisées d’une végétation ligneuse lors de la présence d’un grand lac proglaciaire. Actuellement, la végétation autour des lacs est dominée par de l’épinette noire et du pin gris. Les résultats, en plus d’être inédits, sont importants pour le Parc dont le programme d’interprétation fait une large place à la géomorphologie et à l’histoire postglaciaire de l’Abitibi.
25 janvier 2018
14th International Phytotechnology Conference, une expérience inoubliable
Texte et photos Roudy Jean

Ma présentation devant le président de l'IPS, Dr David Tsao
Du 25 au 29 septembre 2017, l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) de l’Université de Montréal, dirigé par le Dr Michel Labrecque, a été l’hôte du quatorzième congrès international en phytotechnologies (IPC2017). Ce grand congrès organisé sous le patronyme de la Société Internationale de Phytotechnologies (IPS) se déroulait à l’Hôtel Omni Mont-Royal de Montréal et a accueilli un flux de chercheurs, étudiants et professionnels de spécialités diverses issus pratiquement de 50 pays. Différentes thématiques étaient au rendez-vous, dont revégétalisation des sites dégradés, phytomining, agromining, phytorémédiation des sols contaminés par des polluants et des éléments de traces, interactions plantes-nanoparticules, etc.

Mon affiche
Le programme de ce congrès, auquel j’ai participé, comportait trois parties. La première partie, qui avait lieu dans la journée du 25 septembre 2017, consistait en un cours de phyto-training de 8h de temps a été dispensé pour tous les délégués désireux d’approfondir leur connaissance de différents concepts et pratiques englobant les domaines des phytotechnologies. Le président de la Société Internationale de Phytotechnologie, Dr David Tsao, a été l’un des dispensateurs de ce cours. Déjà un passionné de l’écologie de la restauration, j’ai assisté avec la plus grande joie à ce cours. À la fin de cette journée, un cocktail ice breaker a été réalisé où les participants ont eu la possibilité d’échanger et de se faire de nouveaux réseaux.

Dr Michel Labrecque dans la dernière présentation
de la journée 28 septembre
La deuxième partie du programme s’étendait du 26 au 28 septembre. Les différentes sessions de présentations orales et d’affiches ont eu lieu durant ces 3 journées. Pendant les journées du 26 et 27 septembre, 5 salles ont accueilli en 3 sessions les différentes présentations orales. Entre chaque session, il y avait eu une pause d’1h pour la présentation des affiches. À ces pauses, j’ai eu le privilège d’entretenir avec les personnes présentes sur les résultats de mon projet de maîtrise dans une affiche. Celle-ci portait sur la revégétalisation de résidus miniers aurifères avec une nouvelle approche d’hydro-ensemencement

Dr Michel Labrecque avec une élue au 4ème site visité
Pour favoriser la croissance des herbacées (Festuca rubra, Avena sativa et Trifolium repens L) hydro-ensemencées sur les résidus miniers présentant des propriétés physico-chimiques problématiques, j’ai appliqué du biochar (biomasse végétale pyrolysée) et d’un consortium microbien (2 bactéries de vie libre, 1 bactérie symbiotique et 1 champignon arbusculaire mycorhizien) sur ces résidus. Sur ce, les assistants m’ont inondé de questions. Ils étaient émerveillés de voir comment on a pu, au moyen de cette technique, végétaliser des résidus si pauvres en matières organiques et en éléments nutritifs. La dernière journée de cette deuxième partie se terminait en jeudi par une visite du Jardin botanique de Montréal.

Présentation du deuxième dispositif expérimental
visité par un des étudiants du projet
La troisième partie du programme (la journée 29 septembre) consistait en une visite de terrain. Nous avons visité dans la région de Montréal 4 dispositifs expérimentaux implémentés et gérés par des chercheurs de l’IRBV. Un de ces quatre (4) dispositifs constituait une plantation de Salix sp aménagée en marais artificiels (milieux humides aménagés) pour le traitement des eaux résiduaires municipales. La deuxième expérience visitée était située à Saint-Roche-de-l’Achigan, une municipalité du nord de Montréal. Cette expérience consistait en une plantation de Salix sp mise en place pour la décontamination des eaux usées municipales et irriguée par ces mêmes eaux. Le troisième dispositif concernait un site sur lequel un milieu humide va être aménagé avec du Salix sp pour l’assainissent d’une eau souterraine en provenance d’un site pétrochimique. Le 4ème site visité était situé dans le secteur-Est industriel de l’Île de Montréal. Un projet de phytorémédiation, avec Salix sp comme plantes hyper accumulatrices, a été mis en place sur ce site contaminé par des déchets péri-urbains. Dans cette expérience, différentes longueurs de boutures de saule ont été testées en présence des champignons arbusculaires mycorhiziens.

Pancarte descriptive du projet mis en place au 4e site visité
Ma participation à l’IPC2017 a été une expérience très stimulante. J’ai eu l’heureux privilège d’assister à des présentations exceptionnelles et rencontrer des chercheurs de haut calibre international. Il m’a été un grand plaisir d’assister à des présentations sur l’agromining, un domaine dont je n’ai pas entendu parler avant. Ma participation à ce congrès demeure mémorable; je suis impatient d’attendre l’IPC2018 qui se tiendra en octobre 2018 à Belgrade, la capitale de la Serbie. En fin de compte, je tiens à exprimer toute ma gratitude à mon codirecteur de recherche, Dr Damase P. Khasa de m’avoir fait part du déroulement de ce congrès à Montréal. Mes remerciements vont également au CEF pour son inestimable soutien financier.

Avec Dr et Dre Aggagan, deux spécialistes
venus de la Thaïlande.
18 janvier 2018
Formation Campbell Scientific – 5 et 6 Décembre 2017. Introduction à la programmation de l’acquisiteur de données (datalogger)
Texte et photos Marine Duperat

Le datalogger CR6-Wifi utilisé durant la formation
ainsi qu’une partie des branchements effectués
J’ai eu l’occasion de suivre cette formation pour pouvoir apprendre à programmer par moi-même les équipements d’enregistrements et de mesures qui me sont utiles durant mon doctorat, soit des datalogger, des anémomètres de différents types, des sondes de températures et des jauges de contraintes.
La formation s’est déroulée en français à Québec sur deux jours et m’a permis d’apprendre à utiliser les logiciels de programmation propres aux outils Campbell Scientific tels que CRBasic, Loggernet, ShortCut et RTMC. Nous avons ainsi pu encoder des programmes pour faire fonctionner des résistances avec tension d’excitation, des thermocouples de plusieurs types, et pris des mesures d’impulsions.

Clé USB « datalogger CR6 » remise aux participants et
contenant les travaux effectués pendant les deux
jours de formation
En plus des programmations pour faire fonctionner le matériel disponible pour notre apprentissage, le formateur nous a fournit des conseils pour réussir au mieux la mise en place de nos expérimentations: de la planification de celle-ci (lieu, période, outils) à l’enregistrement de nos bases de données, en passant par la protection de nos équipements contre les intempéries ou la faune locale (gare aux ours, porc épics et orignaux qui passeraient prés de vos outils!).
La formation est idéale pour les débutants et semi-débutants (ceux qui utilisent déjà un peu les data-logger mais qui ne sont pas expérimentés). De plus nous n’étions que 6 personnes durant la formation, ce qui nous a permis d’avoir un suivi personnalisé durant celle-ci.
18 janvier 2018
Fisher across North America
Texte et photos Pauline Suffice

Observateur observé
Lors de ma première expérience de recherche en milieu forestier (pour un chercheur du CEF en passant), j’ai développé une fascination pour une espèce encore méconnue au Québec. Je cartographiais les arbres d’une parcelle au parc national du Bic lorsque j’ai vu LA bête. Je me suis retrouvée en plein milieu d’une partie de chasse entre un lièvre et un pékan! Ils sont passés plusieurs fois très proches de moi. L’agilité et la rapidité de ce prédateur m’ont complétement charmée. Il ne m’en fallait pas plus pour commencer une quête à la découverte de ce petit carnivore.

D’un bout à l’autre du continent on affiche nos couleurs (De gauche à droite: moi,
la pékan mobile, Rich Weir et son t-shirt des Fishercats, Scott Yaeger et sa casquette
du Martes Working Group)
Par mes lectures, j’ai pu apprendre les bases de son écologie grâce notamment à la bible des pékans-maniaques (Powell 1983) et les plus récentes recherches réalisées dans l’ouest de l’Amérique du Nord. Mais cette quête d’informations m’a surtout amenée à constater que les connaissances sur le pékan sont faibles au Québec et au nord-est de son aire de répartition de façon générale. Pourtant, on commençait à en entendre de plus en plus parler notamment grâce aux observations des piégeurs.
J’ai donc commencé un doctorat sur le pékan en Abitibi-Témiscamingue, sous la direction de Louis Imbeau, Hugo Asselin et Pierre Drapeau. Mon projet s’intéresse plus particulièrement aux effets cumulatifs des perturbations d’habitat et des conditions de neige sur le pékan, mais également la martre d’Amérique. Dès le début du projet, il était évident que nous devions aller à la rencontre des personnes les plus expérimentées pour développer nos connaissances sur le pékan. Après avoir bénéficié de l’expérience des piégeurs du Québec (pdf ici ), je me suis tournée vers des chercheurs qui travaillent sur cette espèce depuis de nombreuses années. J’ai donc décidé d’entreprendre un road trip me permettant de rejoindre une équipe de recherche en Californie, tout en arrêtant dans des hot-spots de recherche sur le pékan dans l’ouest de l’Amérique du Nord.

Un black cottonwood, surnommé
amicalement l’arbre à pékan
À la fin de l’été 2017, j’ai ainsi pris la route pour une première étape en Colombie-Britannique où j’allais prendre part au Weasel fest. Cet événement annuel réunit les chercheurs de la province qui s’intéressent aux méso-carnivores (martre, pékan, carcajou, moufette, renard …). Quel rendez-vous parfait pour rencontrer et échanger avec plusieurs spécialistes réunis en forêt toute une fin de semaine! J’ai été chanceuse, les présentations de cette année étaient particulièrement axées sur le pékan. Pendant trois jours nous avons donc présenté nos travaux respectifs, discuté de techniques de suivi des populations et visité des sites d’étude. Une des visites m’a par exemple donné l’occasion de découvrir le ‘black cottonwood’ (Populus balsamifera subsp. Trichocarpa), un gros peuplier baumier de l’Ouest particulièrement utilisé par le pékan. Le pékan utilise en effet des cavités présentes naturellement dans des arbres vivants ou morts, où il peut se reposer et élever ses jeunes, tout en se protégeant des intempéries et des prédateurs. Le diamètre de ces peupliers baumiers est vraiment impressionnant quand on a l’habitude de se promener à travers les peupliers faux-trembles de l’Abitibi!

Un concentré de passionnés de mésocarnivores au Weasel Fest 2017
(de gauche à droite, en haut: Inge-Jean Hansen, Chris Stinson, Rich Weir,
Scott Yaeger, Mary Hart, moi; en bas: Mark Phinney, Brian Paterson,
Sean Rapai, Carita Bergman, David Breault, Eric Lofroth , Dan Guertin,
Alexandre Leduc)

Ce mâle nous a offert toute une séance d’observation
Avant de me rendre au lieu principal de mon stage, j’ai aussi profité du trajet pour rencontrer d’autres chercheurs en chemin. C’est extrêmement stimulant de pouvoir discuter d’aspects très spécifiques de nos recherches avec d’autres chercheurs qui travaillent sur les mêmes espèces et avec les mêmes approches que nous. J’ai ainsi pu rencontrer des chercheurs universitaires et gouvernementaux travaillant sur le pékan, mais également sur la martre d’Amérique et le carcajou (deux espèces qui, comme le pékan, appartiennent à la famille des mustélidés) en Alberta, en Colombie Britannique, dans l’État de Washington et en Oregon.

La Dinkey crew se pratique pour les manipulations (de gauche à droite: Leah, Kathryn,
Rebecca (de dos), Rachel, Brandon, Nathan (de dos), Chloe, Alex, les jambes de Logan et Emerson)
Finalement c’est en Californie centrale, dans la Sierra Nevada, que j’avais prévu la plus longue partie de mon stage. J’ai rejoint l’équipe du ‘Pacific Southwest Region of the U.S. Forest Service’, à la station de recherche de Dinkey creek. Bien que les techniques de suivi sont relativement similaires à celles que nous utilisons, j’ai pu bénéficier de l’expérience de toute une équipe employée à l’année pour suivre la même population de pékans depuis dix ans. Rien que le fait qu’il existe une station de recherche entièrement dédiée au pékan me fait encore jubiler! Pour ceux qui ont déjà eu l’occasion de vivre dans une station de recherche (comme celle de Duparquet par exemple) ou du moins d’avoir partagé un quotidien avec son équipe de terrain, vous comprendrez que ce cadre de vie convivial favorise largement la complicité et les interactions entre biologistes. Que ce soit des anecdotes de terrain autour du feu de camp ou des réflexions panaméricaines sur la situation d’une espèce, c’est gratifiant de pouvoir combiner nos expériences respectives. Concrètement, lors de mon stage, j’ai intégré l’équipe dédiée à la capture et le suivi télémétrique de pékans équipés de colliers émetteurs.

Une femelle bientôt prête à être relâchée (jetez un coup d’œil au t-shirt …)
Ce fut une belle expérience de pouvoir explorer les peuplements à la recherche des structures de repos utilisées par les pékans dans la partie sud de son aire de répartition. En Californie, les arbres les plus utilisés par le pékan sont étonnamment les quelques chênes noirs de Californie (Quercus kelloggii) perdus dans les forêts de pins. Il utilise aussi régulièrement des sapins du Colorado (Abies concolor), des pins ponderosa (Pinus ponderosa) et des cèdres blancs de Californie (Calocedrus decurrens). Tous ces arbres ont des diamètres imposants comparés à leurs espèces cousines du Québec. C’est impressionnant de constater la plasticité dont le pékan peut faire preuve en terme d’habitat utilisé à travers son aire de répartition. Contrairement au Québec, la diversité de proie pour le pékan est relativement faible en Californie (des écureuils mais pas de lièvre ni de porc-épic par exemple), tandis que la présence de prédateurs (cougar et lynx roux) y est particulièrement menaçante. De plus, la Californie est aux prises avec une sécheresse intense qui dans les dernières années a renforcé l’impact des incendies forestiers et des épidémies d’insectes. La situation du pékan y est déjà préoccupante mais les années à venir seront déterminantes quant aux répercussions de la mortalité massive des arbres des dernières années (en affectant la disponibilité de proies ou de sites de repos par exemple). Une autre menace, plus inusitée, affecte l’environnement du pékan en Californie: les sites illégaux de culture de marijuana en forêt. Les fermes illégales de marijuana utilisent en effet des rodenticides anticoagulants puissants pour empoisonner les rongeurs qui mangeraient leurs plantes et leurs systèmes d'irrigation. Ce phénomène induit un empoisonnement non-ciblé de plus en plus fréquent chez les pékans qui peuvent en mourir.

Suzie et Skye de Conservation Canines en pleine découverte de fèces
À travers ce séjour californien, j’ai aussi eu l’opportunité de suivre une équipe de Conservation canines, composée d’un chien et son « handler », pour du pistage en forêt. Les chiens sont entrainés à trouver des fèces d’espèces spécifiques, en échange de quoi ils sont récompensés en jouant à la balle. C’est une technique très prometteuse pour des études populationnelles, notamment grâce aux analyses génétiques qui sont réalisées à partir des échantillons récoltés. Je reviens donc de cette expérience avec une vision plus globale de l’écologie du pékan mais surtout avec un beau réseau de professionnels passionnés et collaboratifs. C’était une fabuleuse occasion de réaliser que d’un bout à l’autre du continent, nous semblons avoir les mêmes réflexions mais aussi les mêmes problèmes techniques peu importe le nombre d’années d’expérience! J’ai été agréablement surprise de la disponibilité et de l’intérêt de ces chercheurs à collaborer. La plupart dentre eux ont été particulièrement attirés par la recherche participative telle que nous l’avons faite dans mes travaux de doctorat en impliquant les piégeurs allochtones et autochtones. Je suis heureuse de pouvoir compter sur ce réseau élargi pour mieux orienter nos recherches respectives et ainsi contribuer à faire avancer nos connaissances communes sur le pékan. Grace à ces rencontres, j’ai pu développer de nouvelles pistes de réflexion pour ma thèse, mais également des idées de futurs projets panaméricains.
A travers ce stage j’ai donc eu le privilège de pouvoir discuter de mon sujet favori avec d’autres chercheurs passionnés travaillant sur le pékan dans l’ouest de l’Amérique du Nord. Bien sûr, il reste encore beaucoup de spécialistes avec qui je serai honorée de pouvoir échanger et surtout en apprendre davantage sur cette espèce. En quatre mois je n’ai évidemment pas pu arrêter dans tous les centres de recherche s’intéressant au pékan, mais je vais continuer de suivre ma bonne étoile (How Fisher Went to the Skyland: The Origin of the Big Dipper) , et j’assisterai cet été au Symposium international du groupe Martes. Cet évènement réunit des chercheurs allumés par des espèces fascinantes tous les 4 ans, et cette année c’est dans la région des grands lacs.

Un pékan à l’origine de la ‘grande ourse’ … vous ne la regarderez probablement plus
de la même façon maintenant (photo prise lors du Weasel fest!)
Pour conclure, une simple observation en forêt m’a fait quitter le Bas Saint-Laurent pour étudier la proie (maitrise sur le lièvre) puis le prédateur (doctorat sur le pékan) en Abitibi-Témiscamingue. Mais avec ce stage sur mesure, j’ai finalement pu pousser quelques portes de plus qui m’ont notamment permis de nouvelles observations de pékan en milieu naturel. Voilà probablement une de mes plus belles récompenses. Il faut se l’avouer, les rares observations de carnivores sur le terrain sont probablement ma plus grande motivation à devoir rester le nez devant un ordinateur pour de longues heures de programmation et de rédaction! Je tiens donc à remercier le CEF de nous permettre de ‘mettre le nez dehors’ et de favoriser les rencontres avec d’autres chercheurs passionnés par leurs travaux (et je ne parle pas seulement de ceux qui travaillent sur le pékan cette fois!).
Je tiens finalement à remercier tous les chercheurs qui m’ont accueilli chaleureusement dans leur bureau, en m’invitant à leur réunions d’équipe ou sur le terrain, et qui ont partagé leur expérience avec moi. Dans l’ordre de mes rencontres, merci à Rich Weir, Scott Yaeger, Eric Lofroth, Gabrielle Aubertin, Frances Stewart, Jason Fisher et son équipe, Sean Matthews, David Green, Rebecca Green, Kathryn Purcell, Tessa Smith ainsi qu’à toute la Dinkey crew (Nate, Logan, Leah, Jon, Cloe, Emerson, Brandon, Suzie, Jake, Jordan, Staci et Alex).
6 décembre 2017
Conférence NASBR 2017 à Knoxville au Tennesse
Texte et photos Julie Faure-Lacroix

En octobre dernier, j’ai eu l’occasion d’assister au congrès du North American Society for Bat Research (NASBR) qui se concentre principalement sur la recherche sur les chauves-souris. La conférence se déroulait à Knoxville au Tennessee, état du country, du bourbon et des Great Smoky Mountains. Le premier jour a démarré avec un atelier sur la chauve-souris pygmée. Nous nous sommes déplacé vers un réservoir hydroélectrique pour tenter d’y dénicher quelques individus. Malheureusement, bien que le site soit en théorie idéal pour abriter des chauves-souris pendant l’été (un flanc de colline rocailleux), nous n’avons pas eu de succès. Après plusieurs heures à inspecter chaque crevasse et chaque interstice dans le roc, nous avons décidé d’abréger les recherches et de plutôt dédier la journée à profiter du parc national des Great Smoky Mountains.

Le lendemain, la conférence démarrait officiellement avec des présentations d’étudiants et de chercheurs. La qualité des présentations était très élevée et j’ai personnellement apprécié les recherches d’un étudiant qui prévoyait utiliser les radars météo pour suivre les migrations de chauves-souris, au même titre que certaines éclosions d’insectes qui peuvent être identifiées de l’espace. L’horaire était chargé, mais la proximité de la rivière Tennessee faisait qu’il était possible de prendre de petites pauses pour marcher et se détendre.
Les soirées étaient tout aussi actives que les journées dans cette ville où il ne manquait pas de restaurants savoureux ni de bars animés. (Peter Kern Library est un endroit à voir... si on réussi à le trouver!) J’ai eu l’occasion de retrouver des anciennes connaissances, de vieux amis, ainsi que d’y créer de nouveaux liens avec des étudiants et des chercheurs des quatres coins de l’Amérique du Nord. La conférence s’est terminée avec un banquet combinant des remises de prix et des levées de fonds par lentremise d’enchères silencieuses.
La dernière journée, j’ai eu droit à une visite guidée du Ijams Nature Center par un ami qui avait récemment donné un cours sur la conservation des chauves-souris à la grotte Maude Moore localisée sur le site. Nous avons terminé le tout à Balter Beerwork, un partenaire de la conférence, pour une soirée tranquille en prévision du retour à la maison le lendemain.
16 novembre 2017
International Bird Observatory Conference à Cape May, un endroit clé pour le regroupement des oiseaux en migration et pour les rencontres internationales
Texte Camille Bégin Marchand et photos par Pascal Côté, sauf pour la photo de groupe (IBOC 2017)

Le Congrès Internationale des Observatoires d’Oiseaux s’est déroulé à Cape May, au New Jersey, en pleine période migratoire. Je me suis rendue au congrès avec Pascal Côté, le directeur de l’Observatoire dOiseaux de Tadoussac (OOT), avec qui je collabore pour mon projet de maîtrise en Sciences forestières à l’Université Laval. Il s’agissait du deuxième congrès, le premier ayant eu lieu en 2014 à l’Observatoire d’oiseaux de Falsterbo, en Suède. Nous avons donc été accueilli le jeudi soir et, tout au long du congrès, nous avons pu rencontrer les différents directeurs, fondateurs et bénévoles d’observatoires d’oiseaux de différents pays à travers le monde (Brésil, Canada, Costa Rica, Corée du Sud, Danemark, États-Unis, Israël, Mexique, Suède, Suisse, etc.).

Les 4 jours de congrès ont été ponctués de conférences sur différentes thématiques: la recherche, l’éducation et la sensibilisation, la surveillance en migration, les nouvelles technologies et le réseautage. Chaque observatoire avait l’opportunité de présenter ses travaux et ses réalisations au cours d’une courte présentation éclair de 5 minutes. On pouvait aussi consulter les affiches des différents participants au congrès. Le samedi après-midi était réservé à des sessions de remue-méninges entre les différents observatoires afin d’échanger des idées sur différents thèmes. J’ai trouvé fascinant de voir que chacun fait face à des défis similaires et chacun a su développer ses propres stratégies afin de les relever. Le but du congrès étant de créer une entité, un groupe dans lequel tous les observatoires dans le monde pourraient être en contact les uns avec les autres et ainsi échanger leurs différentes stratégies, défis, découvertes, etc.

J’ai finalement présenté mon projet de recherche lors de la toute dernière journée du congrès, au cours des courtes 10 minutes qui m’étaient accordées, dans la thématique de l’étude de la migration des oiseaux à l’aide des nouvelles technologies. Ma présentation a été bien reçue par l’audience et certains sont venus me poser des questions par la suite pour avoir plus de détails sur certains aspects de mon projet de recherche. J’étais très intimidée de présenter mon projet devant tous ces gens, mais c’était une expérience plus que bénéfique et enrichissante pour moi: on m’a donné beaucoup d’idées et de références afin de poursuivre mon projet de recherche et j’ai pu rencontrer et échanger avec différents chercheurs travaillant sur des sujets connexes au mien. Je suis très reconnaissante d’avoir pu participer à ce congrès.
Somme toutes, le congrès fut un succès dans le sens où chacun, nous y compris, a pu faire connaissance avec les autres observatoires d’ailleurs dans le monde, prendre conscience des différents projets de recherche qui y sont effectués et échanger des idées avec d’autres. On peut donc dire que l’objectif de ce congrès a été atteint haut la main!

7 novembre 2017
125e Congrès IUFRO, Fribourg-en-Brisgau, Allemagne (du 18 au 22 septembre 2017)
Texte et photos par Laurie Dupont-Leduc

Au terme de ma maîtrise, j’ai eu l’opportunité d’assister et de présenter mes travaux de recherche au 125e congrès IUFRO à Fribourg-en-Brisgau en Allemagne. Depuis sa création, l’IUFRO fait la promotion de la coopération internationale dans le domaine de la recherche liée aux forêts et aux arbres. Cette organisation comprend plus de 15 000 scientifiques dans plus de 120 pays, provenant de plus de 650 organisations membres. Le congrès de cette année était un congrès anniversaire, qui a rassemblé environ 2000 participants. Un grand nombre de sessions étaient regroupées en thèmes et les présentations allaient du matin jusqu’au soir.

Cette expérience, bien qu’un peu intimidante, fut extrêmement intéressante et enrichissante. Des rencontres et discussions m’ont permis d’échanger avec des chercheurs provenant de pays et de milieux différents, en plus d’avoir leur opinion sur mes projets de recherche. J’ai pu assister à plusieurs sessions sur des sujets qui m’intéressent, entre autres sur la biodiversité forestière et la résistance aux perturbations naturelles ; sur la promotion de la biodiversité forestière en favorisant la complexité structurale des écosystèmes ; sur les impacts des changements environnementaux sur la croissance et la productivité des forêts aménagées et naturelles ; sur la sylviculture proche de la nature ; sur l’intégration des changements climatiques, des perturbations et des effets de la diversité dans les modèles de croissance ; sur la gestion des forêts pour la biodiversité et la résilience. La qualité des conférenciers et la pertinence des études étaient remarquables. J’ai pu ainsi prendre connaissance de nombreux travaux effectués en Europe et ailleurs dans des domaines très variés. Cela m’a permis d’ouvrir mes horizons et de voir ce qu’il se fait comme recherche ailleurs.

Pour ma part, j’ai pu présenter les résultats de mon projet de maîtrise à travers une présentation orale intitulée: « Changing stand structure in plantations: a very large challenge ». Mon projet de maîtrise porte sur une expérience d’éclaircies commerciales, qui consiste au dégagement de compétiteurs autour d’arbres-élites (AÉ) qui a été initiée comme première étape de la conversion structurale de peuplements réguliers/équiennes vers des peuplements irréguliers/inéquiennes au Bas-Saint-Laurent. Ce type d’éclaircie, qui a pour objectif d’accentuer la complexité structurale des peuplements, a récemment été proposé afin de répondre aux exigences de la Loi québécoise sur l’aménagement durable du territoire forestier. Les objectifs du projet étaient de comparer les effets des éclaircies commerciales (dégagement d’AÉ, par le bas et témoin) sur la croissance du peuplement, sur la croissance des arbres individuels et sur la complexité du peuplement. De cette manière, il est possible de savoir si l’éclaircie commerciale par dégagement d’arbres-élites est en mesure d’augmenter la complexité des peuplements, sans réduire leur productivité. Les résultats de ce projet montrent que des interventions subséquentes sont nécessaires pour atteindre les objectifs fixés. Cette première expérience de présentation orale en anglais dans un congrès international a été très enrichissante. Elle m’a permis d’avoir des avis à travers quelques discussions avec des chercheurs présents sur mon projet en général, sur mes résultats ainsi que sur les interventions futures dans mes sites d’études.

Pour bien rentabiliser mon expérience, j’ai aussi présenté une affiche sur mon projet de thèse débuté cet automne: « Effect of diversity on productivity ». Bien qu’il n’y ait pas eu de temps inclus directement dans les sessions pour les affiches, une période était dédiée aux échanges sur les affiches des sessions à chaque jour dans un pavillon de l’université de Fribourg. Le jour de la session dans laquelle j’avais soumis mon affiche, j’ai pu échanger avec quelques chercheurs sur les idées et les directions de mon projet de thèse. J’ai pu me faire de bons contacts, certains étant très intéressés par les résultats futurs de ce projet.
Finalement, j’aimerais remercier le CEF, mon directeur Robert Schneider, mon codirecteur Luc Sirois et tous mes collègues du laboratoire d’aménagement et sylviculture de l’UQAR pour les commentaires et conseils sur mes présentations. Merci de m’avoir offert l’opportunité de présenter mes travaux de recherche, d’assister à de nombreuses conférences et de rencontrer des chercheurs dans la très belle ville de Fribourg-en-Brisgau !

25 octobre 2017
11th International Conference on Behaviour, Physiology and Genetics of Wildlife – Berlin 2017
Texte et photos par Ricardo Simon

La Conference on Behaviour, Physiology and Genetics of Wildlife a lieu tous les deux ans à Berlin sous les auspices de l’IZW (« Leibniz Institute for Zoo and Wildlife Research ») et de l’EAZA (« European Association of Zoos and Aquaria »). Durant les quatre jours de conférence, du 4 au 7 octobre 2017 au Jardin Botanique de Berlin, un vaste éventail de sujets ont été abordés: écologie comportementale, biologie de la conservation, génétique de la conservation, écophysiologie de la faune sauvage, biologie de la reproduction, stress et dérangements, écologie de la faune sauvage urbaine, et enfin l’utilisation des chiens pour la détection de la faune cryptique! Chacune de ces thématiques a été l’objet d’une session de présentations orales et posters ou d’un workshop.
J’ai alors eu le privilège de présenter oralement les résultats de mon premier chapitre de thèse, lors de la session consacrée à l’écologie comportementale. Mon travail porte sur le jeu spatio-temporel prédateur-proie ayant lieu entre les bisons des prairies (Bison bison bison) et les loups gris (Canis lupus) au parc national de Prince Albert, en Saskatchewan. Très brièvement, je démontre notamment que pendant l’automne, les bisons n’évitent pas les parcelles de nourriture où la probabilité de rencontrer des loups est relativement forte, comme cela pourrait être attendu. Ce qu’ils font, c’est ajuster le temps qu’ils y restent: plus c’est dangereux, plus ils quittent la parcelle rapidement.

De façon plus générale, la conférence a débuté avec plusieurs présentations dédiées à la reproduction des espèces en captivité. Le besoin de justifier le maintien des espèces en captivité et d’en améliorer les conditions de vie me semblait sous-jacent à la plupart de ces interventions. L’après-midi de cette première journée a été consacré aux changements de comportements dus aux effets du stress, aux dérangements de toutes sortes, et au vieillissement des individus. La journée a fini avec deux sessions parallèles, l’une portant sur la biologie de la conservation, l’autre sur l’écologie de la faune sauvage urbaine. Dans la première, il était question notamment de présenter des efforts de réintroduction des espèces menacées ainsi que de gestion de conflits faune-humains. Dans la deuxième, le focus était surtout sur les défis d’adaptation auxquels doivent faire face les espèces sauvages en milieu urbain.
Le matin de la deuxième journée a aussi été dédié à la biologie de la conservation, avec notamment un regard sur les impacts du changement climatique et de l’aménagement du territoire sur les méta-communautés d’oiseaux et de mammifères. L’après-midi, la session sur l’écologie comportementale a mis en avant la plasticité comportementale de la faune sauvage face à divers défis écologiques. Le passage d’un violent orage sur Berlin à la fin de cette deuxième journée a alors menacé de clore les débats, mais l’organisation a su trouver des solutions. Coincés au sous-sol d’une des serres du Jardin Botanique par mesure de sécurité, nous avons alors assisté à la session sur l’écophysiologie de la faune sauvage. Beaucoup de présentations s’intéressaient à la torpeur et à des variables annexes. La session parallèle sur l’épigénétique, pour sa part, a débuté en retard, mais je suis content d’avoir pu assister à sa présentation principale. Quoique dépassé en quelque sorte par la complexité d’un sujet hors de mon domaine d’étude, j’ai été émerveillé d’entendre parler d’un mécanisme héréditaire par lequel l’environnement influence l’expression du génotype. Lamarck n’aurait pas autant eu tort que ça, finalement!
Le matin de la troisième journée a été consacré à la génétique de la conservation, particulièrement aux techniques génomiques de gestion des populations en captivité. La conférence a ensuite officiellement pris fin. En après-midi, ceux qui voulaient ont visité l’IZW, alors que la quatrième journée a été dédiée aux workshops auxquels je n’ai pas participé.
En somme, cette conférence m’a permis de faire du réseautage, d’élargir mes horizons scientifiques et de mieux comprendre la place et la pertinence de mes résultats de thèse. J’ai également pu profiter de nombreux échanges très enrichissants, notamment – et comme d’habitude lors de n’importe quelle conférence – pendant les pauses café, le banquet et autour de quelques verres dans les bars en soirée, à proximité du Jardin Botanique. Je tiens à remercier le CEF et mon directeur de thèse, Daniel Fortin, pour le financement de ce voyage exceptionnel.
25 octobre 2017
Rencontre annuelle du GDRI Forêts froides
Texte par Mathilde Pau et photo par Dmitry Subetto

De gauche à droite: Martin Girardin, Adam Ali, David Paré, Chéïma Barhoumi, Cyrielle Ducrot,
Gwenaël Magne, Tuomas Aakala, Benoît Lafleur, Yves Bergeron, Sylvie Gauthier, Igor Dobryshev,
William Marchand, Carole Bastianelli, Gabriel Magnan, Guilherme Pinto, Mara Kitenberga,
Benjamin Andrieux, Didier Galop, Mathilde Pau, Vanessa Py-Saragaglia, Nina Rhyzhkova et
Mélanie Saulnier.
Du 2 au 4 octobre 2017 a eu lieu la rencontre annuelle du GDRI (Groupe De Recherche International) Forêt froides à Toulouse (France) organisée par Adam Ali (ISEM) et Didier Galop (CNRS - GEODE). Des chercheurs du Canada, de France, de Suède, de Finlande et de Russie, ainsi que leurs étudiants, se sont réunis à la Maison de la Recherche de l’Université Jean Jaurès de Toulouse pour discuter de l’avancement de la recherche sur le fonctionnement des écosystèmes forestiers montagnards et boréaux. Le CEF était représenté par Yves Bergeron, Igor Drobyshev, Sylvie Gauthier, Martin Girardin, Benoît Lafleur et David Paré.
Durant la première journée, les doctorants et post-doctorants ont présenté les résultats de leurs travaux ou leurs projets de recherche. Des discussions sur les possibilités de financement et les orientations des projets à venir, notamment le projet « Fires, adaptations and resilience of boreal forest ecosystem », se sont déroulées pendant la deuxième journée. Pour finir, une visite terrain dans le cadre magnifique des Pyrénées a été organisée lors de la dernière journée, particulièrement ensoleillée. Didier Galop nous a présentés un de ses sites d’étude: la tourbière instrumentée de Bernadouze.
19 octobre 2017
La sortie Dupret en Abitibi, un succès
Texte et photos par Julie Arseneault

Les 7 et 8 octobre dernier, une quinzaine de bryologues amateurs et professionnels provenant de diverses régions du Québec et de l’Ontario se sont retrouvés à la Forêt d’Enseignement et de Recherche du Lac Duparquet pour participer à la sortie Dupret. Nommée en l’honneur du prêtre sulpicien François-Hippolyte Dupret (1853-1932), qui a consacré les trente dernières années de sa vie à l'étude des mousses, cette excursion bryologique se veut un rassemblement amical permettant d’explorer un territoire particulier, d’en découvrir la flore bryophytique, d’échanger avec d’autres amateurs et de partager l’expertise des professionnels présents. Cette année, la sortie Dupret est le fruit d’une collaboration entre le Laboratoire de Bryologie de l’UQAT et la Société québécoise de bryologie (SQB).


Notre exploration nous mena au cœur du parc d’Aiguebelle, où plusieurs secteurs ont été visités. Le sentier des Paysages du lac Sault et ses murailles de pierre ont été inventoriés. L’œil aguerri d’une des participantes de l’UQAT, Marion Barbé, aura permis de trouver une espèce peu commune pour la région Buxbaumia aphylla Hedw., une espèce qui n’est pas facilement détectée. Myurella sibirica (Müll. Hal.) Reimers, une espèce jusque-là inconnue pour la région, a été récoltée sur une étroite tablette d’une paroi verticale près du ruisseau de l’esker par un membre de la SQB, Michel Lamond. Le secteur de l’élan et une tourbière ombrotrophe située près de l’entrée Taschereau, dans le secteur nord-est du parc ont aussi eu la visite du joyeux groupe de botaniste. Plus près de la station de recherche, les amateurs ont exploré l’ancien parc à résidu de la mine Beattie de Duparquet et les sentiers aux abords de la station de recherche.
Les découvertes réalisées lors de cette excursion bonifieront la connaissance générale de la flore bryophytique de la région et des secteurs visités.

Exploration de l’ancien parc à résidus de la mine Beattie

Sporophytes de Buxbuamia aphylla Hedw

Les participants n'ont pas eu peur de la pluie du samedi

Sentier des Paysages

Les participants de l'édition 2017

Tourbière du Parc d'Aiguebelle

Marion et sa découverte

Ruisseau de l'Esker

Parc d'Aigubelle, vue du gaut du sentier de l'Élan

Tige de Myurella sibirica grossie 45X, photo par Michel Lamond

Feuille de Myurella sibirica
grossie 100X, photo par
Michel Lamond
26 septembre 2017

Texte et photos par Miguel Montoro Girona

« Wind and Trees » est la seule conférence mondiale spécialisée sur les interactions arbre-vent, dans sa dernière édition la foresterie québécoise a été bien représentée avec la participation de Jean-Claude Ruel,Alexis Achim, Miguel Montoro Girona et Marine Duperat. Voici un petit résumé des contributions de chaque participant:
- Jean-Claude Ruel a montré l’impact potentiel du changement climatique pour le risque de chablis dans l’est du Canada. L’étude considère à la fois les changements dans le régime des vents et celui de la température du sol. Ces résultats ont été publiés déjà dans le journal « Climate Change
».
- Alexis Achim a présenté les résultats d’une étude sur la modélisation des charges mécaniques transmises aux arbres lors d’ouragans dans une forêt tropicale sèche de Porto Rico. L’île avait alors été épargnée per les ouragans depuis le passage de George en 1998. C’était avant le passage dévastateur de Maria.
- Miguel Montoro Girona post-doctorant supervisé par Hubert Morin, a montré des résultats sur la mortalité après traitements de coupes partielles expérimentales, ainsi que les différences écologiques entre les types de mortalité (chablis cassés, renversés et arbres morts debout) 10 ans après l’intervention sylvicole. Cette étude a mis en évidence l’importance de considérer les chablis dans l’aménagement forestier écosystémique des pessières noires.
- Marine Duperat, étudiante au doctorat avec Jean-Claude Ruel, a présenté son projet de doctorat portant sur l’effet de l’hétérogénéité du peuplement sur les charges imposées par le vent au niveau de l’arbre individuel. Son expérimentation est basée à la Forêt Montmorency sur un peuplement de sapins baumiers et met en relation vitesse de vent, turbulences et déformation des troncs. La partie hivernale de son projet est menée en étroite collaboration avec Sylvain Jutras, professeur d’hydrologie, lui-même membre du CEF.
La conférence s’est déroulée au « National Center for Atmospheric Research » à Boulder au Colorado, un des centres de recherche sur les phénomènes météorologiques les plus importants au monde. Le congrès a été bien planifié et organisé du début à la fin, nous avons pu également participer à une spectaculaire sortie sur le terrain au « Rocky Mountain National Park » où les participants ont pu observer l’impact des perturbations naturelles sur le paysage forestier, notamment les chablis.
Suite à ce congrès, deux numéros spéciaux seront publiés, l’un dans la revue Agricultural and Forest Meteoreology, l’autre dans la revue Forestry.
Le congrès fut un franc succès de par la qualité des conférenciers, la pertinence des études et la grande représentation internationale (Finlande, Suède, France, Suisse, Danemark, États-Unis, Canada, Japon, Népal, Australie, Nouvelle Zélande…). Les chablis restent un sujet peu étudié, et cette conférence donne l’opportunité de partager la connaissance avec les experts les plus importants dans ce domaine, ainsi que d’améliorer le réseau de contacts et de connaitre l’avis de chercheurs reconnus sur nos recherches.




30 août 2017
Rencontre UQAT, MFFP et Tembec sur les enjeux de la coupe partielle dans la pessière à mousses de la ceinture d'argile en Jamésie
Texte et photos par Samuel Roy Proulx

Nicole Fenton (UQAT), Manuel Desroches (UQAT), Samuel Roy Proulx (UQAT),
Luc Michaud (TEMBEC), Sonia Légaré (MFFP), Marie-Ève Sigouin (TEMBEC),
Jeffrey Okopu-Nyame (UQAT), stagiaire (MFFP), Marie-Ève Larouche (MFFP),
Alain Leduc (UQAM)
La rencontre avait pour but d’expliquer les projets sur la coupe partielle en cours aux représentants du MFFP et de Tembec. Le projet de Jeffrey Okopu-Nyame (Msc, UQAT), consiste en une réévaluation 10 ans après traitement de la qualité d’habitat générée par la coupe partielle pour les bryophytes. Par la suite, les travaux de Louiza Moussaoui (Post-doc-UQAM) qui portent sur la classification des structures des pessières à mousses présentent dans les basses terres de la Baie James ont été présentés.
Une visite des sites de Samuel Roy Proulx (Msc, UQAT) qui test la réponse hydrologique des peuplements soumis à la coupe partielle versus à un annelage seulement sans retrait des tiges a été effectuée. Dans ce cas, on tente de maintenir la même quantité de lumière au sol (afin de limiter la croissance des sphaignes) et l’interception des précipitations de la canopée. L’hypothèse de recherche avance que ces éléments sont principalement responsables du rehaussement ou non de la nappe phréatique. Enfin, le potentiel que présente le mélèze laricin afin d’améliorer les conditions de croissance de l’épinette sur sol tourbeux a été discuté. L’objectif était de savoir s’il serait possible de faire du regarni des sentiers de débardage des parcelles traité par coupe partielle avec le mélèze.

Présentations des projets des étudiants
Jeffrey et Samuel (UQAT)
23 août 2017
9th International Conference on Mycorrhiza
Texte et photos par Léonie Côté

Dans le cadre de ma maîtrise en foresterie, j’ai eu la chance de participer à la 9ième Conférence Internationale sur les Mycorhizes qui a eu lieu du 30 juillet au 4 août à Prague, en Tchéquie. Mon projet de maîtrise concerne l’isolement et l’identification morpho-moléculaire de micro-organisme symbiotiques de la toundra arctique du Nord du Québec. Le but de mon projet est de créer une banque de micro-organismes pouvant servir à la revégétalisation d’écosystèmes perturbés en milieu nordique. Cette étude va permettre de créer des connaissances sur les symbioses racinaires de la toundra arctique, en plus d’aider à la réhabilitation de résidus miniers dans la région de Schefferville, sur une mine opérée par Tata Steel Minerals Canada.

Le congrès auquel j’ai assisté a lieu tous les deux ans, chaque édition prenant place dans un pays différent. Le but de ce rassemblement est de partager les connaissances, travaux et résultats de recherche qui sont produits à une échelle internationale. Ce congrès permet aux chercheurs travaillant dans un même domaine de mettre leurs travaux en commun et de créer des partenariats. Il permet aussi aux étudiants comme moi d’ouvrir leurs horizons et de voir ce qui se fait comme recherches sur les mycorhizes. La qualité des conférenciers et la pertinence des études qui sont en branle partout sur le globe m’ont confirmé que les mycorhizes sont un sujet d’actualité très en vogue, surtout dans notre contexte de changements climatiques. En effet, plusieurs conférences, surtout celles concernant des études réalisées sur le terrain, évoquaient la modification des symbioses racinaires dues au réchauffement du climat.
En ce qui me concerne, j’ai pu présenter une affiche des différentes étapes de mon projet, ainsi que quelques résultats préliminaires. Les quelques 400 affiches étaient disposées dans une salle adjacentes aux présentation orales. Deux périodes de 1h30 étaient prévues pour permettre aux exposants de répondre aux questions sur leur projet. J’ai pu me faire de bons contacts et avoir l’opinion de chercheurs de renom sur le déroulement de mon étude.
20 juillet 2017
Mathematical Models in Ecology and Evolution 2017
Texte et photos par Marie-Caroline Prima

Mon doctorat porte sur la compréhension des mécanismes associés à la répartition spatiale des populations animales sauvages, ainsi que sur le développement d’outils mathématiques et statistiques pour prédire cette utilisation de l’espace. Plus précisément, j’utilise la théorie des graphes ainsi qu’un modèle de réaction-advection-diffusion pour modéliser les déplacements des individus entre les parcelles de ressources. Une modélisation mécanistique des déplacements offre l’avantage de pouvoir prédire la répartition spatiale des animaux lorsque le paysage est perturbé.
La modélisation est largement utilisée en écologie pour diverses applications, que ce soit pour développer la théorie, avoir une meilleure compréhension du fonctionnement d’un système empirique ou encore prédire l’évolution d’un système selon différents scénarios. Ainsi, le congrès « Mathematical Models in Ecology and Evolution 2017 » avait pour but de regrouper des mathématiciens et des biologistes et de révéler quels étaient les derniers développements de modèles dans le domaine ainsi que de montrer à une nouvelle génération de chercheur leur potentielle application en écologie et évolution. Le congrès s’est déroulé à la « City, University of London » du 10 au 12 juillet 2017. Il s’agit d’un congrès biannuel et international où plus de 160 travaux ont été présentés cette année (courtes présentations, mini-symposiums et posters). En plus de ces diverses présentations, 6 conférenciers étaient invités pour présenter leur laboratoire et leurs travaux (Iain Couzin, Nick Chater, Caroline Colijn, Ross Cressman, Hanna Kokko et Nuala Sheehan). Une soirée de réseautage fût également organisée le deuxième soir offrant ainsi la possibilité de discuter avec les différents intervenants de la conférence.

Lors de cette conférence, j’ai pu présenter un chapitre de mon doctorat, qui porte sur le développement du modèle de réaction-advection-diffusion couplé à la théorie des graphes pour prédire la répartition spatiale animale. Au cours de cette étude, j’ai travaillé en collaboration avec Thiery Duchesne, André Fortin et Louis-Paul Rivest, trois professeurs au département de mathématiques et de statistique à l’université Laval, ainsi qu’avec mon directeur, Daniel Fortin, au département de biologie. Finalement, j’ai pu discuter avec d’autres chercheurs et obtenir leurs impressions sur mes travaux.
20 juillet 2017
Sustainable Communities in Low-Resource Settings
Texte et photo par Sheetal Rimal

The third annual IC-IMPACTS Summer Institute was held at University of British Columbia in Vancouver, Canada. This program started in June 3rd to June 8th, 2017 and we were fortunate to travel in the First Nation community of?AQAM , located near Cranbrook in the southeastern region of British Columbia. There were all together 23 students to participate from different universities of Canada and India. The program was a huge success that featured exciting interactive discussions, student presentations and speakers from different organizations working in the field of water, public health and sustainable infrastructures.
The STEM (Science, Technology, Engineering, and Math) presentations was given in groups to elementary and middle school students in?aq'am for improvements in student performance. It was a great opportunity to learn about the history and socio-cultural aspect of the First Nation community.
Rapid-fire presentations took place on Thursday, June 8th, which was interesting as we were familiar with the ongoing research in different field. After the Summer Institute, IC-IMPACTS hosted its Annual Research Conference in June 9th and 10th. The conference brought together leaders, entrepreneurs, and thinkers who are helping drive innovation across Canada, India, and the world. The conference highlighted in new technologies and approaches helping in the growing demand for smart and clean economies. It was followed by the Graduate Student Seminar of working with Tableau tutorial with selected datasets in June 11th at UBC Vancouver campus.
5 juin 2017
Échange de connaissances avec l'équipe d'Environnement et Changements Climatiques Canada à Saskatoon
Texte et photos par Amandine Pierre

Le sujet de ma thèse concerne l’étude de l’impact de la correction des données météorologiques entrantes sur les bilans hydrologiques en milieu forestier. Les corrections apportées concernent notamment l’étude du phénomène de sous captation des précipitations solides par les différents instruments de mesure de la neige. Mon site d’étude, le site NEIGE, est fonctionnel à la forêt Montmorency depuis 2013 et regroupe une trentaine d’instruments de mesure. Les sites de Caribou Creek et de Bratt’s Lake sont des sites similaires installés en Saskatchewan qui regroupent des instruments communs au site NEIGE et d’autres différents. J’ai ainsi effectué un stage d’une quinzaine de jours au sein d’Environnement et Changements Climatiques Canada (ECCC) à Saskatoon afin de rencontrer l’équipe en charge de ces sites.

Les sites NEIGE et Caribou’s Creek sites sont des sites SPICE: Solid Precipitation Intercomparison Experiment. Ils font partie de la vingtaine de sites mis en place dès 2010 par le WMO (World Meteorological Organization) à travers le monde dans le but de: (i) Améliorer les connaissances en matière de mesure des quantités de chutes de précipitation solide, et de mesure de hauteur de neige; (ii) Recommander l’utilisation de certains appareils de mesure automatiques; (iii) Réaliser des études comparatives entre les appareils de mesure manuels et automatiques (Nitu et al., 2012).

Ce stage a donc contribué à la découverte et l’étude d’infrastructures de recherche similaires à celles du site NEIGE mais installées dans un climat différent de celui du Québec: températures plus basses, moins de précipitation solide, et plus de vent.
Des rencontres et échanges avec les techniciens locaux ont permis de réunir de nouvelles expertises de terrain.
Une présentation orale du site Québécois NEIGE à l’université de Saskatoon au sein du centre de recherche « Center of Hydrology » a consenti à présenter et promouvoir le site Québécois.
Pour finir, cet échange a permis de développer et renforcer les relations humaines et des échanges et partage de travaux sembleraient être envisagés entre les deux équipes des deux universités dans un futur proche.
31 mars 2017
Budget provincial 2017: Qu'en est-il pour les regroupements stratégiques?
Texte par Luc Lauzon
Dans cet extrait du budget Québec 2017, on nomme précisément les Regroupements stratégiques. Tout porte à croire que le FRQ ajustera à la baisse la réduction de 20% des budgets des centre imposées il y a trois ans. Serait-ce une bonne nouvelle?
180 M$ additionnels pour encourager la recherche et l’ innovation dans les établissements d’enseignement supérieur
Les Fonds de recherche du Québec jouent un rôle important dans l’écosystème québécois de la recherche, notamment en offrant un soutien financier aux étudiants et aux chercheurs. De par leur mission, ils favorisent également la synergie et les partenariats entre les différents domaines de recherche.
Ces fonds appuient un réseau universitaire dynamique grâce à des établissements offrant un enseignement de qualité et réalisant des projets de recherche qui répondent aux normes internationales les plus élevées. Par son appui aux universités, le gouvernement accorde une grande importance à la recherche fondamentale et appliquée, particulièrement dans les secteurs de pointe.
Afin de réaffirmer le caractère stratégique des Fonds de recherche du Québec pour le milieu de la recherche, le Plan économique du Québec prévoit une augmentation de leur financement de 180 millions de dollars au cours des cinq prochaines années.
- Cette nouvelle enveloppe représente une hausse du financement des Fonds de recherche du Québec de plus de 20% par rapport à leur financement actuel.
- Ce sont donc plus de 1 milliard de dollars qui seront disponibles pour le financement des Fonds de recherche du Québec pour les cinq prochaines années.
La bonification permettra de soutenir la recherche chez les jeunes en offrant notamment davantage de bourses aux étudiants et aux chercheurs de la relève. Elle bénéficiera également aux universités en offrant plus de financement aux chercheurs et aux regroupements de chercheurs. C’est notamment par le développement de nouvelles connaissances et la proposition de solutions innovantes que le Québec répondra aux grands défis sociétaux.
De plus, cette bonification du financement permettra aux Fonds de recherche de soutenir plus de projets présentant un potentiel de commercialisation, notamment en ciblant ceux dont les applications industrielles sont les plus probables. Les projets impliquant des partenaires privés seront aussi favorisés.
Accroître la compétitivité des regroupements de chercheurs
Les regroupements de chercheurs permettent de rassembler des masses critiques de chercheurs ayant des expertises complémentaires autour de thèmes prioritaires. Ils constituent également des milieux de formation exceptionnels pour les nouveaux talents en recherche, y compris les jeunes chercheurs.
Afin d’accroître la compétitivité des regroupements et de favoriser l’obtention d’une plus grande part du financement aux concours du gouvernement fédéral, le Plan économique du Québec prévoit leur consacrer des sommes additionnelles par l’ intermédiaire des Fonds de recherche du Québec.
Ces sommes permettront notamment de bonifier l’écosystème d’innovation en stimulant:
- l’ établissement de collaborations et de partenariats internationaux;
- la découverte et la compétitivité scientifique du Québec sur les scènes nationale et internationale;
- les collaborations intermilieux, notamment entre les chercheurs universitaires et collégiaux;
- le transfert de connaissances et l’établissement de partenariats avec les milieux public et privé, constituant des utilisateurs potentiels des résultats de recherche.
8 mars 2017
Co-VITAS se rencontre à St-Hilaire - Co-VITAS meets in St-Hilaire
Texte par Alison Munson et photos par Françoise Cardou

Le beau site de Mont St-Hilaire a été le point de rencontre d’une réunion pan-nationale de l’équipe Co-VITAS, les 22-23 février derniers. Un groupe assemblé grâce au financement FQRNT équipe octroyé à Alison Munson et Isabelle Aubin, a inclu plusieurs membres et étudiants chercheurs du CEF. Le projet "Collaboration – Variabilité Intraspécifique des Traits Abovegrounds et Sous-terrains" a initié un échantillonnage coordonné de 23 équipes à travers le Canada à l'été 2014, pour mesurer les traits épigés et hypogés de six espèces ubiquistes de sous-bois qui se trouvent dans la forêt boréale et tempérée nordique au Canada. Pendant la réunion, coordonnée par le stagiaire postdoctoral Bright Boye Kumordzi de l’Université Laval et Laura Boisvert-Marsh du Service canadien des forêts, nous avons réfléchi sur la contribution de la variabilité intra-spécifique des traits à la capacité adaptative des forêts aux changements globaux. Par la suite, des groupes plus restreints ont discuté le fond de trois manuscrits en développement, issus de ce projet. Finalement nous avons discuté du futur manuscrit et des projets potentiels suite à cette alliance initiale. Isabelle et Alison comptent promouvoir cette approche collaborative pour nourrir la banque de données de TOPIC (Traits of Plants in Canada), qui est maintenant lié à la grande banque internationale de TRY de Jens Kattge et collègues. Un gros merci au groupe Forest Change (Service canadien des forêts) et au «Canadian Institute of Ecology and Evolution» (institut qui finance des groupes de travail thématique en écologie au Canada) qui ont commandité cette réunion.
Membres du CEF qui onnt participé au projet Co-VITAS: Yves Bergeron, Nicole Fenton, Christian Messier, Sylvain Delagrange, Bill Shipley, Luc Sirois, Nelson Thiffault, François Hébert, Jean-Pierre Tremblay & Morgane Higelin. Pour les membres associés: Dominique Gravel, Madhur Anand, Louis DeGrandpré, Nathalie Isabel

The beautiful site of Mont St-Hilaire was the gathering place for a pan-national meeting of the Co-VITAS team (Collaboration – Variabilité Intraspécifique des Traits Abovegrounds et Sous-terrains), February 22 and 23rd. The group has been working together since 2014, following a call for collaborators from the FQRNT team led by Alison Munson (U Laval) and Isabelle Aubin (Canadian Forest Service, CFS). Twenty-three teams (including several members of CSBQ) then followed a coordinated and strict protocol to sample above and belowground traits of six ubiquitous forest understory plants (northern temperate and boreal) during a 10 day window in summer, 2014. During the meeting, coordinated by Bright Boye Kumordzi, postdoctoral fellow at U Laval, and Laura Boivert-Marsh, biologist at CFS, discussions were held around the contribution of intraspecific trait variability to adaptive capacity of Canadian forests, and breakout groups worked on three ongoing manuscripts issuing from this project. The meeting finished by discussing future manuscripts and projects that could be developed after this first successful initiative. Isabelle and Alison are also promoting this collaborative approach to feed data to the TOPIC data base (Traits of Plants in Canada) which is now connected to the international trait data base, TRY, put in place by Jens Kattge and colleagues. The meeting was sponsored by the Forest Change group of CFS and by the Canadian Institute of Ecology and Evolution (CIEE); this latter group funds thematic groups and syntheses for important ecological issues.
CEF members who collaborated with Co-VITAS: Yves Bergeron, Nicole Fenton, Christian Messier, Sylvain Delagrange, Bill Shipley, Luc Sirois, Nelson Thiffault, François Hébert, Jean-Pierre Tremblay & Morgane Higelin. As for the associated members: Dominique Gravel, Madhur Anand, Louis DeGrandpré, Nathalie Isabel
17 janvier 2017
The R & Mixed Effect Model course
Texte et photo par Arun Brose

The R & Mixed Effect Model course has covered:
- various techniques of data manipulation and summarizing (e.g., binding data frames, sub-setting, merging, ordering, dealing with missing values)
- Why mixed-effect modelling: assumptions associated with linear regression, and how our various statistical decisions could be associated with the violations of those assumptions
- how to fit a mixed effect model in R
- how to fix variance structure, spatial correlation, and temporal correlation
- Generalized linear mixed effect model in R: modelling count, presence/absence, and proportional data
- how to evaluate the performance of a model, and make a decision for a best model from a list of candidate models
- creating various types of graphs (scatter plot, bars, lines), and able to manipulate various components (legends, X, Y axis, title) and the aesthetics (color, shades, sizes) of those components of different types of graphs.
The course was conducted by Arun Brose, a former CEF student now at University of Maine during January 9-13, 2017.
13 janvier 2017
PREREAL: discussions autour des feux de forêt à Ekenäs, Suède
Texte et photo par Jeanne Portier et William Marchand | Photo par Gwenaël Magne

Du 24 au 26 Novembre 2016 s’est déroulée, à Ekenäs (Suède), une rencontre dans le cadre du projet PREREAL (Improving Predictability of circumboreal forest fire activity and its ecological and socio-economic impacts through multi-proxy data comparisons), organisée par Igor Drobyshev (Swedish University of Agricultural Sciences et Institut de Recherche sur les Forêts de l’UQAT). Cette rencontre, rendue possible par le support financier de la fondation Oscal and Lili Lamm, a réuni une vingtaine de personnes, chercheurs, post-doctorants et étudiants au doctorat, venus de différents horizons: Suède, Canada, Chine, France, Norvège, Finlande, Russie et Pays-Bas.
Après une présentation générale du projet réalisée par Igor Drobyshev, les participants ont pu exposer leurs travaux et projets de recherche. Ceux-ci, bien que s’étendant sur des zones géographiques diverses (Canada, Fenno-scandinavie, Russie, Chine), faisant intervenir plusieurs disciplines (dendrochronologie, climatologie, paléoécologie) et s’appuyant à la fois sur la récolte de données de terrain et sur des informations issues de modèles prédictifs, sont tous reliés de près ou de loin par une thématique centrale: la dynamique des feux affectant les forêts boréales. L’objectif poursuivi est de mettre en évidence les facteurs pouvant influencer les tendances passées, actuelles et futures des régimes de feux, pour améliorer la prédictibilité des événements de feux, notamment dans un contexte de changements climatiques, et évaluer les impacts écologiques et socio-économiques qui y seraient associés.
Cette rencontre a aussi été l’occasion pour les chercheurs de discuter des budgets alloués, du financement et de la direction des étudiants impliqués dans le projet, ainsi que de l’organisation des travaux de terrain et rencontres futures.
Nous remercions grandement le CEF et nos directeurs, Martin Girardin, Sylvie Gauthier et Yves Bergeron, de nous avoir permis de vivre cette belle expérience.
19 octobre 2016
Le biochar en vedette à l'Université d'Oregon
Texte et photo par Boris Merlain Djousse Kanouo

Du 22 au 25 Août dernier s’est tenu le 5ie symposium de la « United State Biochar Initiative (USBI) » sous le thème « The Synergy of Science and Industry: Biochar’s Connection to Ecology, Soil, Food, and Energy» à l’université d’Oregon aux États Unis. L’objectif visé par ce rassemblement d’environ 300 personnes venues de partout à travers le monde était de mettre ensemble toutes les parties prenantes (politiques, scientifiques, producteurs et utilisateurs) afin de booster le développement du marché du biochar. Les sujets généraux couverts lors des différentes sessions étaient l’agriculture et l’horticulture, la foresterie et la biomasse, les politiques et la production, les eaux pluviales et l’assainissement en plus des ateliers et séances plénières. Les présentations ont mis en relief, les usages multiples du biochar et le fait que sa commercialisation effective passera par la mise sur pieds des politiques adéquates relatives à la normalisation de chaque usage. La résolution principale a été la mise sur pieds d’un comité multidisciplinaire pour l’Amérique du nord et le brésil constitué de scientifiques législateurs, producteurs et utilisateurs qui facilitera ce processus de normalisation.

J’ai effectué une présentation orale intitulée « Quantifying the influence of Eucalyptus bark and corncob biochars on the physical properties of an oxisol under maize cultivation ». Essentiellement, nos travaux montrent que lorsqu’appliqué à la dose de 15 t ha-1, le biochar de rafles de maïs et d’écorce d’eucalyptus fabriqué à la température de 300°C et broyé en poudre (<+2 mm) n’affecte pas les propriété physiques d’un oxisol; ceci indifféremment du mode de travail du sol.
Merci au CEF, à ma directrice Alison Munson et ma co-directrice Suzanne Allaire de m’avoir offert cette merveilleuse opportunité de présenter nos travaux dans cette belle ville de Corvallis.
18 octobre 2016
Trois étudiants de l’UQAC à la 101e édition du congrès annuel ESA
Texte et photo par Stéphanie Girard, Frédéric Gagnon et Philippe Cournoyer-Farley

Du 7 au 12 août 2016, se tenait, à Fort Lauderdale (Floride, É.-U.), la 101e édition du congrès annuel ESA (Ecological society of America). Il s’agit d’une société de plus de 9000 membres qui regroupe, chaque année, plusieurs milliers de scientifiques dans le but de promouvoir la science de l’écologie.
Trois étudiants de l’UQAC, Stéphanie Girard, Frédéric Gagnon et Philippe Cournoyer-Farley, ont eu la chance d’assister à de nombreuses conférences portant sur plus de 30 termes différents tels que: les changements climatiques, l’écologie de la restauration, la biodiversité, la conservation, la microbiologie, etc. Des séances de présentations d’affiches leur ont aussi permis d’approfondir leurs connaissances dans plusieurs sous-domaines de l’écologie. Ils ont également participé à des activités de formation portant sur la recherche d’emploi après les études et les outils pour y arriver.
Cette semaine a été pour eux l’occasion d’échanger, d’apprendre et de partager avec des intervenants, des chercheurs et des étudiants de partout dans le monde. Stéphanie et Philippe ont eu l’opportunité de présenter leurs résultats lors des séances d’affiches et Frédéric lors d’une présentation orale. Ils ont rencontré des scientifiques tout aussi passionnés que passionnants ainsi que des étudiants gradués et des professionnels de recherche de presque tous les continents. Cette semaine leur a aussi permis d’améliorer significativement leurs compétences de communication technique en anglais. Bref, ils ont quitté Fort Lauderdale avec un sentiment du devoir accompli et la tête remplie d’idées et de nouvelles connaissances.
Ils tiennent à remercier sincèrement le CEF, leurs directeurs de recherche, Jean-François Boucher et Claude Villeneuve ainsi que la chaire de recherche en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi, de leur avoir donné l’occasion de participer à ce congrès et de leur avoir permis de vivre cette semaine mémorable.
17 octobre 2016
La capitale américaine hôte de la 6e édition de la North American Ornithologist Conference
Texte et photo par Samuel Dufour-Pelletier

Tenue tous les quatre ans, la North American Ornithologist Conference réunit des scientifiques, des étudiants et des experts mondiaux travaillant en ornithologie pour en faire le plus gros rassemblement de ce genre en Amérique du Nord. La 6e édition, commanditée entre autres par la célèbre Smithsmonian Institution, a d’ailleurs été la plus importante conférence en ornithologie tenue jusqu’à ce jour avec plus 2000 participants! Pratiquement toutes les facettes envisageables de l’ornithologie y ont été abordées; allant de la conservation jusqu’à l’écologie moléculaire, en passant bien entendu par la gestion de l’habitat.
Le programme présenté proposait une grande diversité de format de présentation: sessions plénières par des leaders scientifiques, présentations standards dans plus de 14 salles concomitantes, affiches, groupes de travail, mini-talk, symposiums et plus encore. Ce congrès a notamment permis à plusieurs groupes de travail de se réunir afin de discuter de stratégies à mettre de l’avant et d’axes de recherche à développer. Le programme non scientifique était tout aussi bien garni permettant ainsi d’agrandir et d’entretenir les différents réseaux de contacts. Personnellement, j’ai fait la route jusqu’à Washington pour y présenter sous forme d’affiche les résultats partiels de ma maîtrise. Pendant deux jours, plus de 400 affiches pour tous les goûts étaient exhibées dans le hall de l’hôtel! J’ai aussi eu la chance de participer à un groupe de travail sur l’enregistrement d’oiseaux et à une table ronde sur la conservation de la paruline du Canada.
J’encourage fortement tous les ornithologistes de ce monde à participer à la 7e édition qui se tiendra à Porto Rico en 2020. Je remercie grandement le CEF et mon directeur Jacques Ibarzabal de m’avoir permis d’assister à ce congrès. Toute ma reconnaissance va également à mon co-directeur Junior A. Tremblay qui m’a accompagné à ce congrès et qui m’a permis de rencontrer une foule de personnes!
12 octobre 2016
Ecosummit, un des plus grands événements scientifiques en écologie et en sciences environnementales
Texte et photos par Rim Khlifa

Du 29 août au 01 septembre 2016, s'est tenu à Montpellier (France) l'un des plus grands événements scientifiques en écologie et en sciences environnementales. L'Ecosummit , événement accueilli par l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et l'IRD (Institut de la Recherche pour le Développement), et organisé par Elsevier, réunissait cette année environ 1400 présentateurs (750 présentations orales réparties sur 93 sessions, et plus de 600 affiches) en provenance de divers pays. Pour ma part, j'y présentais les résultats de l'un de mes trois chapitres de doctorat qui traite du lien entre la biodiversité des arbres et le fonctionnement - et la composition - des communautés microbiennes du sol (voir QR code).

Après les habituelles étapes d'enregistrement, l'Ecosummit a débuté par la traditionnelle matinée d'ouverture. Une grande partie de cette matinée a été consacrée à des hommages aux chercheurs (disparus): Sven Erik Jorgensen et Howard T. Odum. Nous avons par la suite assisté aux présentations successives de John Philip Grime (légende vivante tout droit sortie de mes cours d'écologie de Licence (Baccalauréat), Connie Hedegaard (ancienne ministre danoise et commissaire européenne à l’Action pour le climat 2010-2014), Giovanni Bidoglio, Stephen Hubbell, Sandra Díaz et Mihir Shah.

Le reste de cette première journée ainsi que les 3 jours qui ont suivis, étaient consacrés à de très nombreuses conférences basées sur plusieurs grands thèmes environnementaux à la pointe de ce qui se fait actuellement en termes de recherches; agriculture, biologie, ingénierie durables, changements climatiques, biodiversité, aménagements forestiers, modélisation, etc. J’ai pu en apprendre énormément à propos de ce sur quoi travaillent les autres groupes de chercheurs dans le reste du monde dans mon domaine: les traits fonctionnels racinaires, le fonctionnement des écosystèmes et le carbone dans les sols. Une matinée, j’ai eu le loisir de partir faire ce que j’appelle du « tourisme scientifique » en assistant à des conférences très intéressantes auxquelles je ne connais – malheureusement - pas grand-chose: l’écologie sociale ou le regard de l’humain pour les autres espèces.
En fin de l’avant dernière journée, un grand nombre d’entre nous a passé un bon moment lors de la projection du film Il était une forêt du botaniste, biologiste et dendrologue français Francis Hallé et réalisé par Luc Jacquet.
Les adeptes - comme moi - des outils pratiques, ont été ravis de disposer durant ce congrès de deux applications très bien réalisées: l'une (Ecosummit2016) permettait en un clin d'œil d'avoir accès à tout le programme, à la liste des présentateurs, aux plans des salles, de créer son propre programme sur mesure, etc. La seconde "poster in my pocket " permettait d'y déposer son affiche et de pouvoir la partager via un code unique numérique et/ou un code QR. Cette dernière application ne concernait pas uniquement le congrès de l’Ecosummit mais également plusieurs autres congrès internationaux et est donc bien utile pour plus de visibilité.
Je terminerais par souligner que ce fut une nouvelle expérience très enrichissante pour moi. Un grand merci donc à ma directrice Alison Munson et à une seconde bourse du CEF sans lesquels cela n’aurait pas été possible. Je ne pouvais espérer mieux pour célébrer mon dépôt initial de thèse la même semaine!
11 octobre 2016
Abies 2016, le sapin d’un océan à l’autre!
Texte et photos par Maxime Brousseau

Ginsendai, sentier célèbre pour ses couleurs d’automne
dans le parc national de Daisetsuzan au cœur de l’île d’Hokkaido
Saviez-vous qu’il y a près de 50 espèces de sapins dans le monde et que 18 d’entre elles sont en danger d’extinction? Saviez-vous que l’île d’Hokkaido, au nord du Japon, est occupée à près de 70 % par des forêts naturelles et à 27 % par des forêts en plantation, dont la majeure partie est composée de sapins de Sakhaline (Abies sachalinensis)? Voici quelques exemples des nombreux thèmes abordés lors du congrès Abies 2016, The 15th International Conference on Ecology and Sylviculture of Fir, qui s’est déroulé du 21 au 28 septembre dernier. Ce fut également un moment privilégié où Antoine Boudreau LeBlanc et moi-même avons eu la chance de présenter les résultats de nos projets de maîtrise respectifs. Cet événement, organisé par l’International Union of Forest Research Organizations (IUFRO), se tenait pour la toute première fois à l’extérieur de l’Europe et avait pour but principal de regrouper les connaissances actuelles sur les différentes espèces de sapins à travers le monde et d’échanger sur les divers enjeux écologiques et sociaux que rencontre la foresterie à travers le monde. Pour ce faire, près de 60 chercheurs universitaires, gouvernementaux et étudiants s’étaient déplacés des quatre coins de l’Hémisphère Nord pour venir y assister. L’Europe y était bien représentée, avec des gens de l’Italie, la Pologne, la République Czeck, la Slovénie, la France, le Royaume-Uni, etc. Plusieurs Asiatiques étaient aussi présents, avec des gens des quatre îles du Japon et de la Corée. L’Amérique au contraire était très peu représentée puisque nous étions les deux seuls étudiants nord-américains à la conférence.

Plantation de sapins de Sakhaline (Abies sachalinensis).
Hokkaido Regional Breeding Office, Nopporo Forest Park
Les premiers jours du congrès (21-24 septembre) étaient consacrés aux conférenciers invités (Keynotes), puis suivis par les présentations orales et les sessions d’affiches. Nous avons pu assister aux Keynotes d'Alios Farjon , Abies: an overview of the firs of the world; de K. David Coates
, Species interactions, neighbourhood dynamics and complexity science: management options for North America Abies forest; et de Dr. Masato Shibuya
, Abies species in Japan, and natural stands and plantations of A. sachalinensis in Hokkaido. Des gènes à l’écosystème en passant par le broutement et le social, notamment les relevés de moines dans les Alpes italiennes, les sujets couverts par les présentations étaient très diversifiés et ont permis de nous ouvrir à plusieurs dimensions qui nous étaient encore inconnues. Nos présentations orales qui traitaient de l’estimation du broutement sur le sapin baumier et de sa sylviculture en présence de fortes densités de cervidés ont été très bien reçues et se trouvaient au coeur des principaux enjeux traités. Nous avons pu poursuivre les discussions avec les chercheurs lors d’une visite d’Hokkaido organisée à la suite du congrès (Post Conference Tour: 25-28 septembre).

Dense couvert de bambou (Sasa sp.)
Le Post Conference Tour était beaucoup plus convivial avec seulement 25 personnes. Ce fut cependant l’occasion de bien connaître les membres et d’avoir des conversations très intéressantes, tant sur nos sujets de recherche respectifs que sur des aspects plus sociaux et philosophiques entourant le monde forestier. Durant ces 4 jours, nous avons pu visiter le Ginsendai, sentier célèbre pour ses couleurs d’automne dans le parc national de Daisetsuzan au cœur de l’Île et dans sa principale chaîne de montagnes, le lac Shikaribetsu situé en très haute altitude ainsi que la forêt d’enseignement et de recherche de l’Université de Tokyo à Hokkaido. C’est lors de cette tournée que nous avons pu prendre pleinement conscience des enjeux sylvicoles du pays. L’un des enjeux écologiques d’importance concerne le bambou (Sasa sp.) qui envahit les sous-bois et empêche la régénération de plusieurs espèces, dont le sapin de Sakhaline. Outre une fermeture complète du couvert, diminuant l’ensoleillement et le couvert nival, limitant la croissance du bambou, les solutions sylvicoles se font rares. L’un des moyens utilisés en plantation est le scarifiage qui enlève la couche superficielle du sol et ainsi le couvert de bambou pour un certain temps et ensuite suivi d’un dégagement mécanique qui doit être effectué 2 fois par années pendant environ 3 ans afin de libérer les semis du dense couvert créé par le bambou. En forêt naturelle, les semis de sapin sont contraints de s’installer sur les arbres tombés au sol ou sur les souches, ce qui leur permet d’être surélevés et ainsi de croitre en toute tranquillité. Les arbres au sol sont généralement abondants puisque les typhons, qui sont le principal régime de perturbation, produisent régulièrement des chablis aux flancs des montagnes de la région. D’autres thèmes, tels que la carie retrouvée chez la plupart des arbres matures, les infections fongiques des graines et les opérations forestières ont pu être abordées durant les derniers jours de cette tournée.
Ce congrès fut une expérience humaine, culturelle et professionnelle des plus enrichissantes. Le Japon est probablement l’un des pays les plus propices afin de vivre un choc culturel en toute sécurité, à travers des habitants d’une gentillesse qui dépasse les frontières!
13 septembre 2016
Les statistiques au moment de la rédaction
Texte par Jérémie Alluard
(Ce texte est aussi présent dans la section CEF-Référence / Statistique )

Jérémie Alluard, professionnel statisticien
Pour grand nombre d’entre vous, rédiger ou publier un rapport de recherche nécessite d’interpréter et rapporter des statistiques. Seulement, malgré quelques cours, plusieurs considèrent toujours les statistiques comme un mal nécessaire. De plus, les cours souvent théoriques abordent rarement les règles à suivre relativement aux aspects statistiques d’une publication scientifique. Pourtant, les chercheurs doivent se montrer prudents, et même pointilleux, tant dans la formulation de leurs hypothèses que dans l’analyse ou l’interprétation de leurs résultats. Ce texte vise à présenter certaines « normes » de publication qui devraient être considérées lorsqu’une analyse statistique est intégrée à votre rapport de recherche. Que ce soit dans la méthodologie, la communication des résultats ou la section discussion, il existe une certaine éthique scientifique à respecter afin d’assurer la qualité de vos recherches.
Les objectifs
Il est important de spécifier les objectifs et, lorsque pertinent, les hypothèses scientifiques. Cette section vient souvent à la fin de l’introduction. Des objectifs clairs permettent de bien orienter l’analyse statistique et de tester des hypothèses scientifiques.
La méthodologie
Cette section constitue le noyau central du rapport de recherche. C’est dans celle-ci que l’on explique en détail les principaux éléments de sa recherche, les étapes de sa réalisation, ainsi que l’approche utilisée pour valider ses hypothèses. La reproductibilité des expériences ou de l’échantillonnage est une des clés de voûte de la science. Elle assure l’objectivité de vos conclusions. La recherche scientifique est fondée sur la possibilité de vérifier, de valider ce qu’ont entrepris les chercheurs, de mettre à l’épreuve leurs hypothèses, leurs protocoles et leurs analyses. Les chercheurs doivent donc décrire avec transparence et rigueur leur approche méthodologique, d’autant plus si celle-ci diffère des approches communément reconnues.
Dispositif expérimental ou plan d’échantillonnage
Il est tout d’abord essentiel de fournir aux lecteurs une description complète et concise de son dispositif expérimental ou de son plan échantillonnage dans le cas d’une étude observationnelle. Vous devez identifier les limites de votre étude, sa portée, afin d’éviter que vos résultats soient généralisés à d’autres sujets. Le chercheur doit se mettre à la place des lecteurs de sorte qu'un autre chercheur, face aux mêmes conditions, prenne les mêmes décisions.
Onofri et al (2009) suggèrent de considérer les questions suivantes:
- Les unités expérimentales sont-elles clairement définies?
- Les situations de pseudoréplication (mesures prises dans une même unité expérimentale ou de sondage traitées comme si elles étaient indépendantes) sont-elles bien identifiées?
- Est-ce que l'expérience est répétée de façon indépendante dans l'espace ou le temps?
- La randomisation a-t-elle été appliquée correctement?
- Les témoins ont-ils été pris en compte de manière appropriée?
L’analyse statistique
Le dispositif expérimental et l’analyse statistique sont étroitement liés. C’est le dispositif expérimental qui oriente l’analyse. Les décisions prises lors de la phase de conception du dispositif expérimental doivent être prises en compte dans le choix des méthodes statistiques. Dans cette section, vous devrez décrire suffisamment les méthodes statistiques utilisées pour permettre à un lecteur averti ayant accès aux données d’origine de vérifier vos résultats. La reproductibilité des résultats est une garantie d’honnêteté scientifique. Si plusieurs méthodes ont été utilisées, il faut les divulguer pour que les lecteurs puissent établir leurs propres jugements. Si vous avez des références (manuel, article…) ayant un dispositif expérimental ou une analyse statistique similaire à la vôtre, citez-les. Cela donnera plus de crédibilité à votre analyse.
Encore ici, Onfri et al. (2009) amènent les points suivants:
- Est-ce que l’analyse reflète bien la structure des traitements et les relations entre les facteurs?
- Les facteurs de blocage sont-ils pris en compte par le modèle?
- Est-ce que les mesures répétées ont été prises sur des unités indépendantes? Si non, est-ce que le modèle prend en compte l’autocorrélation des mesures?
Il est également important de préciser le logiciel ainsi que la version qui a été utilisée pour réaliser cette analyse.
Présentation des résultats
Le but de cette section est d’orienter l’attention du lecteur vers les principaux résultats obtenus sans les interpréter. Ceux-ci seront discutés dans la section suivante de votre rapport (section « Discussion »). La présentation des résultats doit être brève, explicite et non redondante. Précision statistique ne rime pas nécessairement avec complexité. Soyez donc complet et concis. Avant de présenter les résultats des tests statistiques, il est impératif de rapporter des statistiques descriptives. En d’autres termes, il est important de donner de l’information sur les paramètres d’intérêt à l’aide de moyennes, de pourcentages, de coefficients de corrélation. Il est aussi important de préciser l’effectif. Pour des raisons de clarté et d’économie, il est recommandé d’intégrer à l’analyse des tableaux ou des graphiques. Attention toutefois à ne pas être redondant. On ne devrait pas répéter dans le texte, les valeurs qui sont déjà présentées dans les figures et tableaux. Chaque estimation (dans le texte, les tableaux et graphiques) doit être suivie d'une mesure de variabilité. Utilisez l’écart-type si vous souhaitez exprimer la variabilité d'une série d’observations par rapport à la moyenne. Utilisez l’erreur-type si vous souhaitez exprimer la précision dune estimation.
Viennent ensuite les résultats des analyses principales. Pour chacune d’elle:
- Bien identifier l’hypothèse à laquelle réfère chaque analyse.
- Rapporter l’ensemble des résultats importants y compris ceux qui vont à l’encontre des hypothèses.
- Rapporter les valeurs p exactes en plus des statistiques (t, F, z, khi²). Laissez les lecteurs porter leur propre jugement sur le degré de signification de vos résultats.
- Ne pas présenter uniquement des valeurs p! En reportant uniquement celle-ci, vous perdez de l’information quantitative sur le niveau moyen de performance d’un traitement et sur la variabilité des résultats individuellement. Les lecteurs peuvent s’intéresser à l’impact d’un traitement en particulier plutôt que la comparaison avec un autre traitement.
- Quantifier et présenter les résultats avec des indicateurs statistiques appropriés comme les intervalles de confiance qui permettent de mesurer « l’incertitude de vos résultats ».
Discussion
On évite ici de répéter les résultats. C’est dans cette partie que l’on doit faire état de la fidélité et de la validité des instruments de mesure et du degré de validité des résultats qui en découlent. Les lecteurs doivent être informés, avec suffisamment de détails, des faiblesses et des points forts de l'étude pour former une impression claire et précise de la fiabilité des données, ainsi que les menaces qui pèsent sur la validité des résultats et interprétations. Si vous avez rencontré des difficultés durant la collecte ou l’analyse, il faut en rendre compte et expliquer comment on aurait pu modifier le plan de recherche ou les instruments pour obtenir des résultats plus fiables et éviter que l’on ne répète vos éventuelles erreurs. Dans cette section, on procède également à la comparaison des résultats de sa recherche avec ceux de la littérature. Il faut insister sur les convergences et les différences entre ces études et la vôtre. De manière générale, il faut faire ressortir la signification des résultats au sein de la problématique, c’est-à-dire montrer en quoi ces résultats modifient la manière de poser les problèmes ou de conceptualiser la question. Il faut analyser les implications théoriques ou pratiques de la recherche. N’oubliez surtout pas que le degré de signification statistique n’est pas un gage de l’importance écologique d’un phénomène.
Sommes toutes, les statistiques doivent être gérées et présentées de façon méthodique et professionnelle. N'hésitez pas à me contacter pour toute aide, je suis à votre service! - Jérémie Alluard
Références
A. Onofri et al. (2009). Currential statistical issues in Weed Research, (50), p.6
B. Murray K. Clayton (2007). Advances in Physiol Edu, (31): p.302-304
C. Douglas Curran-Everett and Dale J. Benos (2007). Advances in Physiol Edu, (31): p.295-298
D. Bailar JC et Mosteller F (1988). Annals of internal medicine (108), p.266-273
2 septembre 2016
Cours d'Aménagement des écosystèmes forestiers à Duparquet, 19e édition
Texte et photos par Fanny Senez Gagnon

Le groupe d'étudiants
Il y a quelques jours s’achevait la 19e édition du cours Aménagement des écosystèmes forestiers (ENV-7010) ayant lieu à la station de la Forêt d’enseignement et de recherche du lac Duparquet (FERLD), en Abitibi-Témiscamingue. Depuis près de 20 ans maintenant, cette formation unique est dispensée par des membres du corps enseignant en foresterie et biologie de l’UQAT et de l’UQAM. Dans la mouture de cette année, chapeautée par les illustres Brian Harvey (UQAT) et Pierre Drapeau (UQAM), 15 participants venus des quatre coins du monde se sont joint à l’aventure pédagogique.
C’est ainsi que dans une ambiance conviviale et un cadre naturel enchanteur, professeurs et étudiants gradués se sont rassemblés du 15 au 26 août dernier afin de discuter de manière exhaustive du vaste et passionnant sujet qu’est la forêt. Nichée en plein cœur de la forêt boréale mixte, la coquette station de recherche et son personnel dévoué ont dûment logé, nourri et fourni aux occupants loisirs et détente en plein air durant leur séjour.
Tirés du sommeil par les chants des oiseaux et le frémissement des Peupliers faux-trembles, les étudiants avaient droit à un copieux petit-déjeuner, les plus courageux choisissant de faire leur jogging matinal dans les sentiers avoisinants, avant d’assister au cours magistral quotidien, dont le contenu toujours édifiant touchait aux nombreux aspects de la foresterie et de l’écologie forestière. C’est avec verve, passion et expertise que Pierre et Brian ont su captiver leur auditoire et lever le voile sur ces derniers. Intarissables, rien hormis la faim à l’approche de l’heure du dîner ne pouvait les arrêter de discourir sur leur sujet de prédilection, et encore… bien souvent la discussion se poursuivait gaiement durant le repas. N’en déplaise aux vaillants professeurs qui ne lésinaient pas d’efforts pour transmettre aux étudiants les innombrables connaissances qu’ils possèdent, la venue de plusieurs conférenciers travaillant au sein du gouvernement (MFFP et MEDDLCC) leur donnait quelques moments de répit. À ces occasions, les étudiants en apprenaient davantage sur les rouages de la gestion forestière québécoise, plus impénétrable et complexe qu’on ne pourrait le croire.

Les cours magistraux
Les après-midi étaient le théâtre d’agréables et instructives sorties sur le terrain dans les limites du territoire de la FERLD et au-delà, notamment au marais Antoine et au mont Monsabrais. Ces excursions, se déroulant dans la bonne humeur, l’enthousiasme et une atmosphère décontractée, étaient fort appréciées des étudiants qui pouvaient enfin voir, toucher, entendre, sentir et même parfois goûter ce dont il avait été question dans l’exposé du matin, consolidant ainsi leur apprentissage de bien plaisante et pertinente façon. Parmi les sorties les plus notables, citons la visite d’usines de transformation du bois qui n’ont pas manqué d’impressionner la plupart des étudiants par leur grande envergure et leur fonctionnement incessant, ainsi que l’observation de la machinerie de coupe en pleine action, qui na laissé personne indifférent.
Une fois ces journées bien remplies terminées, tous pouvaient jouir d’un moment de liberté et de détente bien méritée en choisissant de se délester dans les eaux rafraîchissantes du lac Hébécourt ou de les naviguer en canot, de marcher le long du sentier menant au nid du célèbre couple de Balbuzards pêcheurs, de s’adonner à la cueillette de bleuets et de framboises sauvages qui pullulaient en cette fin d’été ou d’observer les oiseaux en compagnie du meilleur guide ornithologique local, nul autre que Réjean Deschênes. En soirée, il n’était pas rare que d’intéressantes discussions entre les étudiants à propos de leur projet de recherche, des sciences forestières en général ou tout simplement de la vie émergeaient autour d’un feu de camp sous le ciel étoilé ou les aurores boréales.
En somme, le cours Aménagement des écosystèmes forestiers 2016 a été un franc succès. Ce cours est une formule gagnante permettant aux étudiants de développer leur sens critique et d’obtenir l’information la plus à jour sur la forêt québécoise, et ce, directement auprès des plus grands experts et des intervenants les plus impliqués du milieu. De plus, c’est une occasion en or de faire d’enrichissantes rencontres et d’échanger avec des scientifiques de tous horizons. C’est pourquoi j’en fais la recommandation enthousiaste auprès de mes pairs et que je lui souhaite longue vie et une belle édition 2017 sous le signe de son 20e anniversaire!

La forêt boréale mixte
26 juillet 2016
Apprendre CRISPR-Cas9 dans le laboratoire du Pr. Uffe Hasbro Mortensen, DTU Kongens Lyngby, Danemark
Texte et photo par Martha Nigg

L'enzyme Cas9 est guidée au site de coupure de
l'ADN par un ARN guide (sgRNA) (Nødvig et al., 2015)
Le laboratoire du Pr. Uffe Hasbro Mortensen se situe au sein de l’Université Technique du Danemark (DTU) au nord de Copenhague. Ce laboratoire réuni des doctorants, des post-doctorants et des chercheurs assistants qui étudient les processus de production des métabolites secondaires et produits naturels d’intérêt pharmaceutique par les champignons. Ces dernières années, le groupe de recherche a investi beaucoup d’énergie dans l’application du système d’édition génétique CRISPR-Cas9 chez les champignons filamenteux des genres Aspergillus et Penicillium. Ayant acquis une expérience et une renommée notable dans ce domaine, ils sont devenus une référence dans le domaine de la manipulation génétique chez les champignons.
Dans le cadre de mon projet de doctorat portant sur le champignon responsable de la maladie hollandaise de l’orme, je cherche à obtenir des souches de champignon mutées au niveau de certains gènes. Pour ce faire, nous avons besoin d’une méthode simple et précise. La méthode CRISPR-Cas9 a fait ses preuves sur une vaste gamme d’organismes, autant chez les mammifères, les champignons que chez les bactéries. Ainsi, le choix de faire un stage pour apprendre et appliquer cette technique allait de soi.

Kongens Nytorv, Copenhague
J’ai donc passé 4 mois au sein de ce laboratoire. Bien que l’optimisation de cette technique pour l’appliquer à Ophiostoma novo-ulmi ne soit pas encore terminée, je suis très satisfaite de mon séjour au Danemark. J’y ai appris plus que je ne pouvais l’envisager et j’ai acquis de nouvelles compétences. De plus, mon expérience de vie au Danemark a été très enrichissante d’un point de vue personnel.
Copenhague est une ville magnifique où il fait bon vivre et étudier.
Je remercie le CEF et mon directeur de recherche, Louis Bernier, pour m’avoir permis de réaliser cette expérience riche qui, j’en suis sûre, aura marquée un moment important de ma thèse et pourra je l’espère porter ses fruits lors mes futures expériences.
26 juillet 2016
Journées Jean Chevaugeon 2016 à Aussois: une conférence où chacun y trouve son compte
Texte et photos par Martha Nigg

Dans le petit village alpin d’Aussois, plus de 150 chercheurs français (étudiants, chercheurs et professionnels confondus) se sont retrouvés du 25 au 29 janvier 2016 pour les rencontres biannuelles de la section « mycologie » de la Société française de Phytopathologie. Au programme, un survol complet de tous les sujets de recherche menés en France: génétique des populations, évolutions, écologie, taxonomie, épidémiologique, génomique et interactions moléculaires. Des invités de renom se sont ajoutés à la liste des participants: Daniel Croll, Paola Bonfante, David Makowski, Pietro Spanu et Joseph Spatafora. Pendant 4 jours, les participants assistaient à des conférences toute la matinée puis en soirée. L’après-midi, du temps libre était accordé afin de pouvoir jouir du beau paysage, de respirer le bon air frais et de faire quelques descentes de ski pour les plus motivés. L’ambiance était conviviale, surtout autour des repas et soirées dansantes. Le partage des connaissances, le mélange des discipline et l’accessibilité des chercheurs en font une conférence où chacun y trouve son compte.

J’y étais probablement l’unique participante non liée au système de recherche française. Cependant, j’ai eu l’occasion d’y présenter mes résultats de thèse lors de la session de génomique et de rencontrer plusieurs personnes enthousiastes.
Chaque présentation a été immortalisée grâce aux talents artistiques de la chercheuse Mélanie Roy. Ainsi, les souvenirs n’en sont que plus originaux.
Je remercie le CEF et mon directeur de recherche, Louis Bernier, pour m’avoir permis de vivre cette belle expérience scientifique!
21 juillet 2016
Culture locale, paysages bucoliques et étude des traits à la 6e école d'été «Plant Functional Traits»
Texte et photo par Alison Munson

La sixième édition de l’école d’été «Plant Functional Traits» s’est déroulée dans la ville universitaire de Ceske Budejovice, au sud de Prague, dans un paysage bucolique de prairies et de boisés me rappelant la région de Charlevoix (sans le fleuve). Les 28 étudiants venaient de tous les horizons européens (8 pays), d’Australie et bien sûr du Québec. Nous avions recruté 8 étudiants du Québec, venant du CEF et du CSBQ, pour compléter le groupe. L’équipe habituelle (de Bello, Garnier, Munson, Posada et Shipley) a été très bien appuyée par le groupe local en écologie végétale, incluant les cours très intéressants de Jitka Klimesova, Carlos Carmona, Lars Gotzenberger, Pierre Liancourt et Vitek Latzel. Un point fort de l’école d’été a été le cours de Jan Lepps, sur les résultats à long terme provenant de son site de prairie humide. Par la suite, quatre équipes d’étudiants ont travaillé sur ce site. Leurs travaux incluaient l’étude de traits clonaux et racinaires, de traits physiologiques et d’assemblage des communautés. Les laboratoires ont été pleins à craquer nuit et jour pendant 48 heures pour terminer des mesures et des analyses de données, avant les excellentes présentations des étudiants qui avaient lieu la dernière journée. Nous avons pu goûter à la culture locale grâce à la musique (groupes de Jan et de Francesco, incluant toute une gang d’écologistes), la bière (bien sûr dans la ville natale de la Budweiser) et la nourriture substantielle des pubs. Les «élèves» sont partis de bonne humeur avec la tête bien remplie après une semaine dense en découvertes et en discussions. À l’année prochaine, on se déplace en Europe (restez au courant en visitant notre page
)! Merci au CSBQ et au CEF pour le soutient financier.
20 juillet 2016
Wood QC 2016, Une première au Québec
Texte et photos par Audrey Lemay et Vincent Gauthray-Guyénet

Du 12 au 17 juin 2016, se tenait à Québec et à Baie-St-Paul, la conférence Wood QC 2016 – Modelling Wood Quality, Supply and Value Chain Networks, regroupant les sections IUFRO 5.01.04 et 3.02.04. Organisée par l’Université Laval, le Centre canadien sur la fibre de bois et FPInnovations, la conférence regroupait des scientifiques d’une quinzaine de pays pour partager des connaissances, expertises et innovations dans les domaines de la modélisation de la qualité du bois, de l'approvisionnement en bois et de l'optimisation du réseau de la chaîne de valeur. Les échanges riches durant toute la conférence ont permis de mettre en relation deux visages de la foresterie: l’un plus tourné vers l’industrie et ses débouchées, l’autre plus axé sur la recherche. Les discussions ont été l’occasion d’exposer les besoins de chacun et de définir quelques pistes pour travailler encore plus efficacement ensemble. Deux étudiants au doctorat, Audrey et Vincent, témoignent de leur expérience.

Audrey: Durant toute la semaine, j’ai pu assister à une foule de présentations captivantes, j’ai rencontré et discuté avec des gens intéressants et profité d’une belle ambiance dans le décor enchanteur de Charlevoix. J’y ai également présenté certains des résultats de mon projet de doctorat lors d’une présentation orale et dans le cadre de la session d’affiches. Merci au CEF, à ma directrice Cornelia Krause et à mon codirecteur Alexis Achim qui m’ont permis de vivre cette expérience très enrichissante.

Vincent: Cette semaine riche en échanges m’a donné l’occasion de voir des intervenants venant de nombreux endroits dans le monde présenter les enjeux forestiers de leur pays. Elle aura également été pour moi l’occasion de renouer avec certains contacts et d’en rencontrer des nouveaux. J’y ai présenté une affiche faisant état d’une partie des résultats de mon projet de doctorat mené à l’UQAR sous la direction du Professeur Robert Schneider et sous la codirection du Professeur Alexis Achim (Université Laval).
Je remercie le CEF et Robert Schneider pour m’avoir donné l’occasion de participer à ce colloque enrichissant et passionnant.
5 avril 2016
Un cours intensif en permaculture sur l'un des plus vieux sites sous cette régie en Amérique centrale
Texte et photos par Jonathan Pedneau

Maya Mountain Research Farm
La permaculture est un terme ésotérique pour certain et une solution pour d’autres. Elle est publicisée sous différentes coutures, mais le concept a été créé par David Holmgren et Bill Mollison. Le terme est une combinaison des mots permanent et agriculture. Cependant sa portée, selon les fondateurs, est plus large puisqu'elle repose sur trois sens éthiques: prendre soin de la terre, prendre soin de l’humain et partager équitablement les biens et les surplus. Grosso modo, c’est une approche holistique basée sur différents principes unifiant la production agricole, l’habitation, la vie communautaire et la protection de l’environnement.

Cacao
Le cours de design en permaculture, 11th Annual Permaculture Design Course, s'est déroulé à la Maya Mountain Research Farm (MMRF), en amont du village de San Pedro Columbia au Bélize. Ce site était idéal pour un cours puisqu'il permet d’observer plusieurs systèmes agroforestiers à divers stades d’implantation. Il est aussi l’un des plus vieux sites de permaculture en Amérique centrale avec 26 ans d’existence. La diversité des espèces utilisées est impressionnante et permet de faire le tour de la majorité des espèces citées dans la littérature tout en apprenant leurs différentes fonctions dans les systèmes présentés. Nous avons pu observer des espèces utilisées tant pour la production ligneuse que pour la production de fibres, alimentaire et de fourrage. Dans la forêt nourricière de 25ans, près de 500 espèces végétales se côtoient sur un hectare. Pour les amateurs d’oiseaux, près de 130 espèces ont été répertoriées sur la ferme lors d’un inventaire de la Plymouth State University en février 2016, impressionnant pour une ferme!

Ceiba Pentandra
Les professeurs invités, Albert Bates, Marisha Auerbach, Koreen Brennan et Christopher Nesbitt, ont fait leurs dents sur plusieurs projets agricoles en milieux tempérés et tropicaux touchant des sujets diversifiés d’architectures, de gestion des déchets et de l’eau, de la fertilité des sols, du jardinage, des grandes cultures, mais aussi des éléments plus techniques comme le Biochar et les énergies renouvelables. Le cours intensif de 12 jours comprenait des cours magistraux, des groupes de discussions, des visites de sites agricoles et de constructions écologiques ainsi qu’un projet de design en équipe. J’ai apprécié travailler avec une majorité d’étudiants locaux. Ça m’a permis de mieux connaître les perspectives locales de développements ainsi que les problématiques associées.
En conclusion, ce cours en permaculture m’a permis de faire le pont entre mes connaissances en agroforesterie et en développement durable intégré. Cette vision peut sembler difficile à appliquer lorsqu’il y a des législations importantes sur les terres agricoles. Cependant, dans le cas des petits producteurs familiaux dans les pays en développements, les législations sont souvent à définir. Les principes de la permaculture pourraient résoudre bien des problèmes de gestion et d’approvisionnement.
22 février 2016
Le CEF était présent au 14e Congrès forestier Mondial de Durban en Afrique du Sud
Texte et photos par Etienne Yusufu Kachaka

Le 14e congrès forestier mondial s’est tenu du 7 au 11 septembre 2015 à Durban en Afrique du Sud. Cet évènement qui a lieu tous les 6 ans, s’est pour la première fois de son histoire déroulé en Afrique sous le thème « Les forêts et les peuples: investir dans un avenir durable ».
Près de 3 000 participants venus du monde entier étaient présents pour discuter de la place actuelle de la foresterie dans le développement durable. Des membres de gouvernements, des scientifiques, des membres d’ONG, des représentants de sociétés privées, des personnes impliquées dans la gestion des forêts ou tout simplement celles se sentant concernées par les enjeux forestiers actuels y ont pris part.

Le Congrès forestier mondial est sans aucun doute l’évènement majeur en foresterie de l’année 2015. L’opportunité pour moi d’y avoir présenté les résultats de mon travail de maîtrise en agroforesterie de l’Université Laval (2014) a été une très belle expérience. Deux posters y ont été présentés. Le premier était celui du Programme Élargi en Gestion des Ressources Naturelles dans le Bassin du Congo (PEFOGRN-BC/ Université Laval), présenté par mon directeur, le Professeur Damase Khasa, ainsi que le mien sur les essais de provenances d’Acacia mangium en République démocratique du Congo. Tout s’est merveilleusement bien passé.
Je tiens à remercier sincèrement le CEF ainsi que le laboratoire du Professeur Damase Khasa pour le financement de ma participation au Congrès. Je remercie également ma directrice, Professeure Alison Munson ainsi que Vincent Poirier pour leur aide dans la réalisation du poster.